Après le geste autant désespéré que brutal de Mark Linkous en 2010, il paraissait invraisemblable de réentendre un jour un nouvel opus des Sparklehorse. Mais les forces de l’au-delà, visiblement enchantées d’accueillir un tel orfèvre de la musique, ont heureusement permis à Matt Linkous, frère du regretté Américain, de libérer les notes du sublime Bird Machine.
Éditer à titre posthume l’exercice inachevé d’un artiste malheureusement disparu n’est pas toujours une si belle idée. La sortie par exemple, un an après sa mort, du décousu Sketches For My Sweetheart The Drunk n’a pas franchement changé notre regard sur la carrière du mythique Jeff Buckley. Mais Mark Linkous a semble-t-il laissé derrière lui du bien beau matériel que sa fratrie expose aujourd’hui publiquement. Pas de révolution sur ce cinquième essai, le natif de Richmond appose une dernière fois sa voix suave sur les thèmes qu’il a toujours affectionnés. Le rock un brin saturé et survolté d’It Will Never Stop, d’I Fucked It Up et de Listening To The Higsons, le sens divin de la mélodie sur la pop langoureuse de Kind Ghosts, d’Evening Star Supercharger et de Chaos Of The Universe, et bien évidemment l’ascenseur émotionnel du spleen sur la folk-Music d’O Child, de Falling Down, de Hello Lord ou d’Everybody’s Gone To Sleep.
Savoir que le retour des Sparklehorse ne sera qu’éphémère est un crève-cœur qui laisse couler quelques larmes de tristesse et de nostalgie à l’écoute de cet immense Bird Boy.
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De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, actif de 1995 à 2010, emmené par le grandissime Mark Linkous, accompagné sur cet opus posthume de son frère Matt, de sa sœur Melissa et du batteur Steven Nistor. Le suicide au printemps 2010 du natif de Virginie a définitivement éteint l’activité du combo.
De quoi parle-t-on ? :
L’on retrouve ici les thèmes chéris par l’Américain, le noisy-rock tonitruant, la pop langoureuse et la folk-music.
Rythme :
- Je me suis endormi
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je danse
Malgré quelques moments rock, l’apathie de la folk-music remporte ici la bataille du tempo.
Accessibilité :
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Nul doute aujourd’hui que Mark Linkous alimente la playlist des anges du paradis.
Audience :
- J’ai du succès avec mes goûts musicaux
- Peut-être écouté sans déranger personne
- Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
Style un brin trop mélancolique pour attirer l'attention du grand public.