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Les conditions d’un nécessaire tournant vers un système financier rentable et durable

Publié le 06 septembre 2023 par Vincentpaes

Cette publlication, qui s’appuie sur l’expertise de structures de la finance à impact et voit le jour grâce au soutien de partenaires de premier plan, a pour ambition de servir de guide pour orienter les flux financiers vers les acteurs clés de la transition. Elle doit permettre à un large éventail de parties prenantes de mieux comprendre les enjeux, de définir leur vision et leur performance en matière d’impact par rapport à leur profit, en vue de mieux piloter leur feuille de route avec les acteurs. Elle propose un état des lieux des besoins de financements pour une transition écologique juste, du rôle du système financier actuel, de ses évolutions et des forces en présence. Le baromètre, qui met notamment en avant les chiffres clés de la finance à impact, souligne la nécessité pour les institutions financières d’opérer avec transparence et éthique. Avec des axes concrets pour améliorer le système financier, comment cette nouvelle finance s’intègre-t-elle dans le paysage économique français ? Comment les politiques publiques mettent en application ces nouveaux systèmes financiers tout en préservant leur rentabilité ? Ce sont des questions auxquelles Convergences et les structures contributrices au Baromètre de la Finance à Impact, dont FAIR, le label Finansol, MFR MicroFinanza Rating, KPMG, Helios, FADEV, Cerise+SPTF, France Assureurs et La Nef, tentent de répondre dans cette 3ème édition du baromètre disponible ici en téléchargement.

 

Les conditions d’un nécessaire tournant vers un système financier rentable et durable
Les conditions d’un nécessaire tournant vers un système financier rentable et durable

Comme rappelé à l’occasion du Sommet pour un nouveau pacte mondial de financement des 22 et 23 juin 2023, le déficit de financement de la transition écologique et la lutte contre le réchauffement climatique, estimé à 1 000 milliards de dollars par an en moyenne d’ici fin 2023 pour les pays en développement, nécessite la mobilisation massive de financements privés. Aussi considérable que puisse apparaître ce montant, il ne représente que 1,1% du PIB des économies avancées, et seulement 1,4% de l’économie mondiale¹. Avec des besoins en financement d’infrastructures vertes aujourd’hui estimés à environ 6 000 milliards de dollars par an dans le monde², notamment dans les pays émergents et en développement, seulement 1% des actifs financiers sous gestion sont considérés comme liés aux investissements à impact³. Le défi des prochaines années est donc double : il consistera non seulement à orienter les flux d’investissement vers les acteurs qui auront un rôle clé à jouer dans la réalisation de la transition écologique et sociale pour faire que 10% des actifs financiers soient fléchés vers les transitions d’ici 2050, mais il implique également de mesurer et de rendre compte de leur impact social et environnemental de la même manière que nous rendons compte des bénéfices financiers. 

 


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A ce jour, nous assistons à une amorce de transition des économies traditionnelles vers les économies d’impact – celles qui apportent des solutions aux grands défis auxquels nous sommes confrontés. Cependant, en matière de régulation du système financier, des freins barrent encore le chemin vers une transition profonde et efficace, avec pour conséquence une mise en œuvre des moyens encore trop faibles par des banques et institutions financières opérant avec des cadres traditionnels. En effet, derrière les principes de neutralité, d’égale considération et d’intervention limitée, de nombreux établissements banquiers centraux défendent le fait que le changement climatique est un sujet qui incombe surtout aux gouvernements, la politique monétaire ne visant pas à promouvoir certains types d’actifs plutôt que d’autres dans leur mission de libérer les capacités de financement de l’économie. Le principe de transparence totale est également combattu, accusé de limiter le profit. Bousculées par un cadre réglementaire amené à se renforcer, les institutions financières, tout en communiquant sur la gestion des risques climatiques, ne répondent néanmoins pas toutes aux mêmes pratiques.

En complément d’une réglementation qui doit se raffermir et s’homogénéiser, les attentes sont bien là de la part du public, à la recherche de preuves d’engagement. Ainsi, 40% des Français prennent en compte les enjeux climatiques lorsqu’ils choisissent une banque ou un support d’épargne (45% à l’échelle de l’Europe des 27)⁶. Transparence, impact environnemental, responsabilité sociale et sociétale... depuis quelques années, les attentes des consommateurs ont évolué et positionnent des critères extra-financiers en tête de leurs préoccupations. Il s'agit donc d’une petite révolution sur un marché au sein duquel les attentes des consommateurs se sont longtemps résumées au « produits - prix - service client ». Les banques traditionnelles ne peuvent en effet plus rester sur leurs acquis en termes de réputation et de l’ancienneté de leur relation client : l’arrivée de nouveaux acteurs financiers a bouleversé l’ordre établi. Et si les acteurs financiers - poussés par la réglementation européenne - communiquent de plus en plus sur la dimension éthique de leur business, il y a encore un fossé entre les déclarations d’intention et la mise en œuvre de l’éthique dans leur quotidien… Accessibilité des données, orientation des fonds, nature des projets financés, difficultés rencontrées, rapports d’impacts : autant de chantiers à adresser par les organismes financiers.

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