Le chemin est long, presque silencieux, chaque pas nous met à l’écoute du monde autour d’elle qui écrit : des rêves au désert.
Le matin entre éveil et sommeil perdu
Je raconte mes rêves à mon père
Il m’écoute en faisant griller le pain
Il remplit la coupelle d’huile d’olive
Il me sert un café
Il me dit c’est un bon présage
Des mots doux pour commencer une vie
Pour regarder le monde si grand de mes rêves
Pour côtoyer les incertitudes et les doutes
Avec sérénité et engagement
Pour croire encore croire
Que les espérances aussi sont belles
Comme une aube en compagnie du père
On traverse les mers qui ne sont pas bleues.
Il faut
Tenter les impossibles mots
Mots qui disent l’indicible
Citent
Témoignent
Cela au risque de se tromper
pour éloigner la peur qui reste après les batailles.
Et partir dans le désert, se faire déserteur
Ocre et pierre
La terre douce s’ouvre
Se referme dans la nuit
Les dromadaires prient
Psalmodient en cercle fermé
Des êtres tourmentés rêvent
S’entretiennent avec l’invisible
(…) la terre a assez bu de mensonges et de crimes