La collection Bayard Récits est une toute nouvelle collection, née au printemps 2023, et qui a pour objectif de mettre en récit le réel. Les deux textes lus pour cette rentrée (le deuxième arrive bientôt) sont courts, mais intenses, condensés. Je suis ravie d’avoir choisi de les lire… Nous sommes à Casablanca, dans les années 50. Danièle Laufer vit une enfance ensoleillée mais où l’amour maternel semble absent. Sa mère a grandi en Allemagne, a subi le nazisme, les camps. Mais cela la petite fille l’ignore. Il faudra qu’à l’âge adulte, elles se retrouvent, dans ce récit à deux voix, pour raconter l’indicible. Danièle Laufer peut accueillir alors l’histoire à la fois rocambolesque et tragique d’une jeune femme qui a vécu tant d’évènements, tant d’horreurs, qu’elle ne sait peut-être plus ensuite comment aimer… Ce livre est le résultat d’un magnifique échange, même si j’ai eu un peu de mal au départ à y trouver ma place de lectrice. Le ton des deux femmes est en effet très différent, et le lien ne se fait pas d’emblée entre les deux voix. Pour autant, j’ai aimé que soit abordé ce sujet très intéressant de la transmission, de ce qui passe malgré soi, malgré les silences, d’une génération à une autre. En tant que mère, comment éviter la distance quand on a subi de tels traumatismes ? Comment laisser passer l’amour malgré tout ? La parole sera ici tardive, mais bénéfique. Un livre refermé, encore une fois, avec tendresse.
« Ce livre est là pour que ma mère continue à exister. »
Editions Bayard – 6 septembre 2023
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Dans le cadre des collaborations commerciales que je peux entretenir avec quelques éditeurs, et pour information, j’ai reçu le livre ci-dessus gratuitement, mais je ne suis pas rémunérée pour en parler.