C'est une aventure permanente, la vie d'élue locale.
Hier, par exemple, je participais à l'inauguration d'un salon dédié aux jeunes et aux moins jeunes, consacré à la prévention : prévention contre les maladies en tout genre, contre les conduites à risque, prévention contre l'inévitable dégénérescences de nos cellules. Un salon dédié à notre chère sécurité sociale, en quelque sorte, vantant les vertus du sport et de la modération pour les apéros. De salut public.
Hier soir, j'enchaînais avec la remise d'un label pour les petits joueurs de foot de ma ville. Là encore, bel esprit, tolérance, respect, plaisir, convivialité, vivre-ensemble. Les gamins étaient fiers, dans leur survêtement plein de logos des sponsors locaux, les dirigeants de la ville pointaient du doigt la bonne volonté de ville, mais le manque d'investissement du gouvernement pour le sport local. Tellement vrai...Mais tellement beau, aussi, de voir les parents, les bénévoles, les entraîneurs, tous mobilisés pour l'éducation par le sport, éducation populaire s'il en est.
C'est la noblesse d'un engagement local. Mardi dernier, on avait aussi une réunion publique, je vous en avais parlé...ou encore, jeudi, une inauguration de centre social.
Et aujourd'hui...Misère...j'ai reçu un mail de Bruno Retailleau.
Voilà des vicissitudes dont je me passerais bien.
En tant qu'élue locale, je suis ciblée par sa campagne pour se faire élire président des Républicains. Je ne suis clairement pas la cible, pourtant...
La prose est surprenante : elle parvient, sans que cela ait l'air d'un oxymore, à mettre côte à côte "autorité" et "liberté". Autorité avant liberté, quand même. La lettre pourrait bien sûr être co-signée par un membre du RN. Tout y passe : la pensée unique de la gauche, son politiquement correct et les reniements de la droite pour plaire à ces mous du genou. On parle de fierté d'être Français, de renouer avec le peuple de droite, d'offrir une maison commune à toute la droite.
Et c'est quand même, et surtout, du blabla sans but et sans idée.
Je ne sais pas à qui cela s'adresse, mais je me serai bien passée de trouver cela dans ma boîte mail d'élue de gauche dans une ville de gauche...