jeudi 10 octobre 2013

La femme, ce petit être fragile

Drame à l'école cette semaine. Le Crampon s'est mangé un coin de banc, entaillant assez profondément son si joli front. 
M. PetiteGraine l'a emmené aux urgences, et deux points de suture plus tard, le Crampon a tout oublié.

En revanche, à l'école, l'équipe reste assez traumatisée. La faute sans doute à l'ambiance "bal de fin d'année de Carrie" (on m'a montré précisément l'étendue de la marre de sang dans le couloir).
Du coup, tous les matins, j'écoute un nouveau récit de l'événement par telle ou telle personne (et je me retiens à la fin de ponctuer mes hochements de tête par un "la séance est terminée, ça fera 60euros, en liquide, merci").
Ce matin, c'était le tour de la maîtresse de vider son sac.
Je la sentais embarrassée sans bien comprendre pourquoi. Puis tout s'est éclairé, elle était gênée que ce soit le papa qui ait été appelé plutôt que moi. La "faute" au fichier qui ne précise pas quel numéro de téléphone dans la liste est celui de la mère. 
Hum. (Bruit de grincement de dents de Fyfe qui se retient fort fort de se lancer dans une beaucoup trop longue tirade féministe compte tenu du retard déjà accumulé ce matin).

Là, le coup de grâce : "non mais finalement c'était mieux que ce soit le papa, parce que nous, les mamans, nous sommes toujours un peu plus.... (*mime un évanouissement*) dans ces cas là, haha !".

C'est vrai. Après tout, tout le monde sait bien que TOUTES les "mamans" (c'est une nouvelle race) agissent et réagissent de la même manière. 
En l'occurrence, comme des petites choses fragiles qui s'évanouissent à la vue du sang. Alors que les papas sont si forts. Probable qu'ils aiment moins leurs enfants et que ça ne leur fait rien du tout de voir leur enfant souffrir.
Et puis ce n'est pas comme si l'équipe de l'école qui a géré (parfaitement) l'événement avec point de compression, et intervention adéquate au moment de l'hypoglycémie du Crampon était 100% féminine. 
Ou comme si la plupart des femmes qui composent la dite race des "mamans" n'avait pas accouché. Genre le truc le plus fort en émotion et en douleur que la plupart des gens ne connaîtront jamais.
Ah ben si en fait.

Soupir.

Finalement, je n'étais même pas fâchée. Juste triste, que les femmes soient aussi facilement leurs propres ennemies.


mardi 18 juin 2013

Honte du jour, bonjour !

Devant l'école, un monsieur aux cheveux blancs et avec un pansement sur un œil accompagne une petite fille.

Crampon, bien fort - Maman le monsieur il ne voit pas très bien parce qu'il est très vieux !

Fyfe en détresse - Non mon chéri, il n'est pas vieux, il s'est juste fait soigner son œil ! Et pourquoi tu parles aussi fort d'abord...

Crampon, beaucoup, beaucoup trop fort - Mais je t'assure maman, il est très très vieux, il sera bientôt mort !

Fyfe - .... (Non rien, je ne suis plus là, ou alors sous ce petit caillou)

Bienvenue dans la fabuleuse période dite "de la honte" où dès que ton enfant ouvre la bouche, tu trembles. 

vendredi 24 mai 2013

Le prix de l'indignité

Le crampon (4 ans 1/2), offrant son cadeau - "Maman je t'aime de tout mon cœur, je t'aime de mille fleurs"

Fyfe, retenant sa larmichette - "Ooooooh mon chéri, merci !"

Le Crampon, pensif - "Mais, maman, c'est pas vraiment mille fleurs !"

Fyfe, sentant qu'elle ferait mieux de se taire : "Ah bon ? Mais alors tu m'aimes de combien de fleurs ?"

Mr Petitegraine, en mode Sauvons les meubles : "Tu l'aimes de 10 000 fleurs, c'est ça ?"

Le Crampon, perplexe : "Et ben je t'aime de... [compte sur ses doigts]... 5 fleurs !"

Woké.

Bonne fête des mères à toutes celles qui ont enfanté dans la douleur, fait le deuil de leurs grasses matinées et de leurs nuits complètes, sacrifié leurs vacances pour le budget pamp*ers, nourri et torché inlassablement et avec amour leur ingrate progéniture.

5 fleurs sur 1 000.
J'en tire les conclusions qui s'imposent et me retire de la maternité.

vendredi 2 novembre 2012

Les Brangelinas du pauvre

Je me faisais une joie de ces 4 jours à Rome en famille. J'étais fière d'avoir pu payer les vols de tout le monde avec mes Miles Air Fr*nce gagnés à la sueur de mon front (bon, à mes voyages pro surtout), fière aussi d'avoir dégoté un appartement pas cher et bien placé, et heureuse (= hystérique d'excitation) à l'idée de cette escapade après les mois de couvade-cachalot et ceux de tête-à-tête avec le bébé pot de colle.

Bien sûr, nous avons pensé à faire ce voyage en amoureux, mais je trouvais que SuperGlue était encore trop petit pour passer quelques jours loin de ses parents, et je confesse espérer transmettre à mes enfants le virus voyageur. Après tout, le Crampon est en âge d'apprécier toutes les découvertes, et puis la SuperGlue, comme son nom l'indique, serait ravi de passer ses journées en porte bébé, et ce premier périple ferait honneur à son (vrai) prénom de grand voyageur.
Bref, j'avais des images plein la tête, nous imaginant tels des Brangelina parcourant les musées et profitant de la dolce vita avec leur smala. En plein trip "I have a dream", donc.

Comme d'habitude quand je pars dans un délire "l'ami Ricoré", la réalité m'a rattrapée pour me mettre une bonne claque dans la gueule, et Martin Luther King a dû ramasser ses dents.

  • Je nous imaginais déambuler dans les rues piétonnes le nez au vent,  profitant de la dolce vita. -> pousser un enfant de 4ans dans une poussette chargée de sacs et sur les pavés, ça évoque plutôt le powerplate. Quand les muscles des bras brûlent, tu files la poussette au deuxième parent, et tu endosses le porte-bébé et son contenant de 8 fuc.ing kilos, et tu complètes ton entraînement de GI avec le travail du dos et des épaules. Bien sûr, tu ne regardes pas trop ce qu'il y a autour, trop occupé à gérer ta respiration, mais bon, tu es musclé au moins.
  • Je pensais que le Crampon apprécierait cette immersion dans la culture italienne : une autre langue, des sites et musées magnifiques... -> le Crampon a daigné s'intéresser au Colisée 5 min, et seulement parce qu'on lui a expliqué qu'avant il accueillait des bagarres avec des lions. Il n'a pas levé la tête dans la chapelle Sixtine, trop occupé à "réparer" les roues de sa poussette.
  • La gastronomie italienne... Tout un poème ! En plus, pâtes et pizza, ça ressemble au paradis des enfants a priori ! -> le Crampon a passé son temps à réclamer des crêpes et des frites. No comment.
Je vous passe les épisodes à l'aéroport et dans l'avion, saint Graal du caprice et de la grosse colère.
Je ne sais pas comment les Brangelina gèrent les passages au contrôle de sécurité, mais en ce qui nous concerne, la réponse est : MAL.

Bref, le prochaine voyage, je le fais comme au bon vieux temps : seule.
Non, j'exagère. Le crampon a appris à dire Grazie et rien que pour cette mignonerie ça valait le coup. Et les Romains sont adorables avec les enfants : on ne compte plus les coups de main pour porter la poussette dans les escaliers, les remarques gentilles sur nos enfants, ni les cadeaux donnés par les commerçants.
Disons sobrement que je ne suis pas mécontente d'avoir visité Rome sans enfant il y a quelques années.
Dire que bientôt je pleurerai parce que mes enfants ne voudront plus partir en vacances avec moi....

mercredi 24 octobre 2012

Mes nuits, vos jours, tout ça tout ça...

22h30, je traîne mon épuisement jusqu’à mon lit. Je m’endors tellement vite qu’un jour je n’aurai pas le temps de finir de me brosser les dents.

23h30, Mr PetiteGraine me secoue pour me réveiller. Une urgence SuperGlue (SuperGlue est le surnom du poupon livré en juin. Ne me demandez pas pourquoi, devinez). Je m’extirpe du lit et me motive pour demander ce qu’il se passe plutôt que de filer vers la fenêtre et sauter (un moment d'égarement sans doute).
La SuperGlue s’est donc vidée. Par en haut, par en bas. Il est maculé des orteils aux cheveux. Très bien, justement je me disais que dormir une heure c’était le timing parfait avant de faire un bain pour un bébé gluant. Je lave donc la SuperGlue pendant que Mr PetiteGraine change draps, langes, vêtements. Quand je pense que certains ne sont pas encore allés ce coucher alors que moi j’ai fini ma nuit d’une heure, je me marre. Ou pas. En fait, tellement pas, que j’abandonne là homme et enfant et que je cours me réfugier sous la couette.

A 2h du matin, SuperGlue se réveille. Il veut manger, et des câlins. Je le colle au milieu de notre lit, soulève mon t-shirt, et me rendors.

A 5h30 du matin, un animal est en train de faire ses griffes sur mes seins. Ah non, c’est SuperGlue qui a quelque chose à me dire on dirait. Même joueur joue encore, on change de côté, je soulève mon t-shirt, et me rendo…. Ah non. SuperGlue gazouille joyeusement, et bat des bras avec vigueur. Cet enfant pense manifestement qu’en s‘y prenant tôt, il arrivera à voler. Pour l’instant il arrive surtout à me mettre quelques bons coups de tatane dans ma gueule. Pas grave, je sais dormir en conditions extrêmes. Je me rendo…. Ah non. SuperGlue trouve ses parents moyennement drôles, et il le fait savoir. Un dilemme se présente à moi. Soit je fais don de mes tympans à la science, soit je les sauve et je me lève.

Wakey, wakey, rise and shine !C'est une bien belle journée qui commence !

A 6h30, Mr PetiteGraine se lève. « Alors, comment c’était la nuit ? » « Ben écoute, pas mal du tout, je me sens reposée. Et toi ? » « Pareil, putain, c’est cool quand on n’est pas obligé de lui laver le nez 3 fois dans la nuit, ni de le bercer 1 heure pour le rendormir. » « C’est clair. En plus, il ne s’est réveillé qu’UNE fois, finalement ! »


Voilà. C’est ma vie. Trouver génial ce genre de nuit. Ceci expliquant sans doute mon manque d’assiduité sur le blog (doux euphémisme).

(à part ça, SuperGlue est le plus adorable bébé de la terre, le Crampon est en pleine forme et s’est découvert une nouvelle passion : faire des spectacles de danse et de chant pour son petit frère, bref, nous sommes exténués, mais tellement fiers de nos deux merveilles).

mercredi 23 mai 2012

Philo du mercredi

Ah oui, dernier post le 17 février. Quand même. Pfiouuuuu, le temps file, hein ?

Y a eu comme une faille dans l'espace-temps on dirait.
Je suis toujours dans un état baleinesque très avancé, livraison du colis par la fabrique de bébé prévue pour... ben quand il veut, hein.

En attendant, j'avais envie de partager ici une de ces grandes révélations que m'a offerte la vie très récemment.
Parce que oui, la femme enceinte philosophe à ses heures perdues (ou, plus prosaïquement, après avoir sué sang et eau à enfiler ses bas de contention, et avant ses premières brûlures d’œsophage du matin).

La pensée qui m'a heurté de plein fouet concerne la parentalité (maternitude, paternisme, comme vous choisez).

Loin de moi l'idée de scinder le monde en deux catégories, l'une bénéficiant de la sagesse de l'expérience de cette parentalité, et l'autre, prudente naïve et ignorante, qui n'aurait pas été touchée par la sagesse qui touche bien sûr tout être humain au moment exact où son périnée se fait déchiqueter (ou celui de sa conjointe).
Cependant, force est de constater qu'une fois que l'enfant paraît, les choses changent.
(doux euphémisme pour évoquer le 38tonnes que tu te prends dans la face à coup de nuits blanches, terrible two, terrible three, et pour autant que j'en sache, terrible-tous-les-âges-jusqu'à-l'adolescence).

Mais jetons un voile pudique sur ce bonheur quotidien, que dis-je, ce nirvana, que représente la parentalité (je tiens à ce que les enfants des autres cotisent pour ma retraite sous les cocotiers, merci d'avance).
Parmi les révélations qui apparaissent aux parents telle la vierge à Bernadette Scoubidou Soubirous, figure en bonne place l'apprentissage accéléré de la doctrine du fatalisme ascendant stoïcisme.
Ce que la sagesse populaire a traduit par "avant, j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants".

Ajoutez une pincée de renoncement.

Une sérieuse dose de capacité à supporter le ridicule, qui, certes, ne tue pas, mais fait quand même du mal à ta street credibilité.

Une élévation vers le spirituel, un éloignement des basses choses matérielles telles que l'apparence, le regard des autres, le snobisme de telle ou telle marque de vêtements.

On dit souvent que rien ne peut te préparer à une nouvelle vie avec enfant.
Et c'est vrai.
Est ce que vous croyez vraiment qu'il y a 3 ans et demi, j'aurais pu imaginer que mon fils porterait ça ?  Je veux dire, en plein jour, pleine lumière, pour toute une journée de crèche, et sans même que je ne lui demande de marcher 10 mètres devant ?

Oui, ce sont des fausses crocs à l'effigie de Flash Mac Queen. 1/ Ça existe 2/ Ça se vend 3/ Ça s'achète 4/ Ça se porte.




 
Je sais.
Mais il ne faut pas jeter la pierre à ceux qui négocient au quotidien avec les terroristes les enfants.

Voilà.
Les enfants, c'est la philosophie. Ou l'art du compromis.

vendredi 17 février 2012

Un billet naze. Très naze.

Le réveil de Mr PetiteGraine sonne. Grmph.
Il sonne encore. Grmmmmmmmph. Je tends le bras vers le dit M. PetiteGraine pour l'aider à se réveiller avec amour et douceur (= je vise les côtes avec mon coude).
Gnééé ? C'est vide. Personne.
Rhâââââ mais oui bien sûr, il est à Paris pour deux jours, et il a oublié d'éteindre son réveil hier en partant prendre son train matinal. Il est donc... 4h30. AAAAAAAH. (ben si, ça fait peur, 4h30).

Le temps que je trouve le bouton pour éteindre le réveil, le Crampon s'est réveillé. Nooooooon, pitié....
Il chouine parce qu'il ne retrouve pas sa tétine.
Stratégie 1 : je fais semblant de ne rien entendre, reste au chaud sous la couette, et croise les doigts pour qu'il la retrouve tout seul (et s'il ne la retrouve pas, il ne se rendormira pas et je vais mourir). Ok, trop risqué. Stratégie 2 : go, go, go, je jaillis hors du lit, me précipite à la recherche de la tétine perdue, lui colle au bec, marmonne un truc du genre "'core nuit, dodo", et m'enfuis en courant.  Si, ça peut marcher.

D'ailleurs, ça AURAIT marché si je ne m'étais pas trompé de bouton en voulant éteindre le réveil. Manifestement, j'ai snoozé : re-bip bip 5 minutes plus tard donc.
Le Crampon s'est rendormi, mais pour moi c'est foutu.

Quelqu'un peut il m'expliquer pourquoi diable je suis capable de me rendormir profondément 10 fois d'affilée pendant une heure quand je suis à la bourre pour aller au boulot, et pourquoi à 4 PUTAINS D'HEURES 30, un malheureux snooze me tient éveillée comme si je venais de gober 4 exta ??

A 6h30, je suis toujours occupée à essayer de résoudre mentalement ce mystère.

A 8h30, j'ai déposé le Crampon à la crèche, et je ne comprends toujours pas.

Je file rejoindre ma deuxième maison, aka le laboratoire d'analyses médicales.
Échantillon d'urine, prélèvement sanguin, recherche de toxo, de sucre, d'allergènes, tout ce que tu veux je te le donne, je suis comme ça, moi.

D'habitude c'est bouclé en 5min, parce qu'en tant qu'habituée, j'ai toujours un petit pot d'avance pour pisser sur mes doigts chez moi plutôt que chez eux (je préfère), et je relève mes manches plus vite que la lumière.

Mais ce matin, la salle d'attente est pleine à craquer.
Devant moi, un enfant d'environ 3 ans est accompagné de ses parents.
J'attends mon tour une éternité. Le dernier quart d'heure est un supplice : les pleurs du petit garçon me transpercent le cœur.

Il sort enfin, reniflant et manifestement complètement traumatisé.
Je pleure et me retiens de me jeter sur lui pour lui faire un câlin (même levée à 4h30, je ne suis qu'hormones de grossesse... *soupir*).

A mon tour.
Ah ben tiens, l'aiguille est plantée dans mon bras, mais ça ne coule pas, dit la dame. Elle remue l'aiguille. Je veux que le petit garçon revienne pour me tenir la main et me faire un câlin. Ca dure une deuxième éternité, et puis on essaye avec l'autre bras.
Voilà, c'est fini, il est 9h30, j'ai deux bras charcutés, et je suis sensée être au boulot depuis au moins 15 minutes.
Je me retiens de pleurer (on a sa fierté).

Métro.
J'ai faim et mal au dos. Personne ne me propose une place assise. Je ne sais pas si c'est parce que les gens trouvent normal que j'aie un ballon de baudruche caché sous mon manteau, ou si c'est tout simplement parce que ce sont des goujats.
Dans le doute, je pleure.

Dans les couloirs, une mère et son enfant font la manche. La petite fille semble se plaindre du froid à sa mère.
Je pleure de plus belle.

J'arrive au bureau comme une fleur, il est 10h, et toutes les personnes importantes attablées dans le bureau de mon boss me voient passer avec les yeux rougis. C'est pas comme si je devais aussi partir à 17h pour récupérer mon fils en l'absence de son père, hein.  Ah ben si. Oups.
Je crois que je vais pleurer encore un peu, tiens.

M. PetiteGraine n'a pas répondu à mon SMS qui lui racontait tous mes malheurs (le concept de SMS de 2500 signes, j'adore).
A tous les coups, il doit être trop occupé à coucher avec une pétasse de parisienne qu'il aura séduite la veille en ce jour de saint Valentin dont on se cogne mais quand même avait il besoin de partir si loin ce jour là ? Ou alors il est déjà en réunion.
Dans le doute, je pense pleurer un peu pour faire bonne mesure.

La journée va être longue. Très longue.
Et moi je suis enceinte. Très enceinte.
Et fatiguée. Très fatiguée.

mercredi 18 janvier 2012

Les enfants c'est bon, mangez-en.

Bon bon bon.

La vie est un peu... euh... prenante, en ce moment.
Pourtant, j'en ai, des choses à vous dire (comprendre : j'en ai, des sujets de chouineries).

Alors, un peu en vrac pour rattraper le temps perdu :

- 4 mois de grossesse, j'ai pris Biiiiiiip kilos.  Je me fais jeter par ma gynéco, ma psy Zermati-style, et moi-même. Et ça me donne envie de manger. J'ai l'air d'être proche de l'accouchement. Je suis dans le déni total côté taille de soutien-gorge. Saviez vous que le moindre T-shirt est indécent quand on a les seins de Lolo Ferrari ? Par extension, j'ai la classe et le glamour de cette dernière (sauf que ma bouche n'a pas gonflé, dieu merci). Chouette.

- NuméroBis est un petit couillu. Pour une fois, je n'ai pas eu besoin de faire semblant d'avoir compris quelque chose à l'échographie. Il a une de ces paires de c..., putain de sa mère, j'y crois pas comment ça crevait l'écran. (Manifestement, je n'ai pas chopé QUE le physique classieux de
mon amie Lolo).
Alors c'est bon pour la crise, la décroissance, tout ça tout ça, car non, je ne vais pas dévaliser les magasins de fringues de bébé-fille. J'ai un deuil à faire de ce point de vue là, je le crains.
A l'amie (qui se reconnaîtra) qui m'a dit que c'était chouette aussi, le statut de seule femme de la famille, parce que l'Oedipe des petites filles c'était pas tous les jours un parterre de roses, je réponds ici : HAHAHA. Le Crampon est tout à fait prêt à me tuer pour épouser son père je pense.
Et je dois avouer que ça ne me déplaît pas toujours. Par exemple, quand le Crampon se réveille et hurle à la mort en voyant qu'il n'y a QUE moi et pas son papa déjà parti, je le vis moyen bien. Quand il exige d'un ton péremptoire que NON c'est PAPA qui va changer la couche puante, ou PAPA qui va brosser les dents, et regarder pour la 250ème fois Cars,  je le vis bizarrement beaucoup mieux. Fin de l'apparté.
Un deuxième garçon, donc.
Dans le fond, je m'en cogne, moi ce que je voulais, c'était un dauphin, remember ?

- SURPRIIIIIIIIIISE ! La deuxième grossesse propose quelques variantes par rapport à la première !  Je vous le donne en mille : l'allergie fulgurante aux poils de chat ! Et qui c'est qui a un chat-pot-de-colle à la maison ?
Cette charmante nouveauté s'est traduit par une crise inopinée d'yeux-qui-piquent, nez-qui-pique-et-qui-coule, gorge-qui-pique, peau-qui-gratte. Ça a commencé comme ça, un soir en rentrant du boulot, sans que je comprenne bien ce qui m'arrive.
A 4h du mat, je n'avais toujours pas fermé l'oeil, mais j'avais eu le temps de réfléchir et d'identifier la cause de mon état. C'est donc avec joie et enthousiasme que j'ai réveillé Mr PetiteGraine pour lui demander de m'aider à changer les draps. Dans un demi-sommeil, mais sans moufter (cet homme est une perle), ce dernier m'a donc aidé à replacer la couette dans une nouvelle housse, exercice tellement agréable
à 4h du mat.
Depuis, je gère comme je peux. L'aspirateur est mon ami (tout arrive), et le chat et moi restons sur nos territoires respectifs en échangeant des regards dignes des western spaghetti.
Voilà voilà.

Finalement, rendez moi ma grossesse d'avant.

Coming soon, de belles Cramponades à base de coupe de cheveux home made (si, si, je l'ai fait) et d'apprentissage de la propreté (c'est pas gagné c't'affaire).

jeudi 8 décembre 2011

A morning with Fyfe

(la night, on n'y revient pas, c'est fait et et j'espère que ça ne sera pas à refaire *soupir*. Mais qu'est ce que je fous dans cette galèèèèreuh ??)(une pensée pour une certaine madrilène qui doit bien ricaner, là)

Quelque part entre 5, 6 et 7 heures, le Crampon se réveille, plus ou moins calmement, plus ou moins paniqué à l'idée de ne pas savoir si son père est encore là. Car oui, le Crampon ne vit que pour son Pôpa, l'ingrat. Non pas que le dit Pôpa ne le mérite pas, loin s'en faut (pour tout dire, il est certainement meilleur père que je ne suis mère). Mais merde, je l'ai porté 9 mois dans la nausée et les remontées acides, expulsé en douceur par un endroit que je refuse toujours de trouver approprié (en termes de taille voyez vous), allaité pendant 5 mois jour, et, SURTOUT, nuit. Alors bon, même si je lui consacre moins de temps que son père, j'estime ne pas mériter toute la déception matinale de cet enfant quand il constate que passé 7 heures, il n'y a que moi.
Bon, pour être honnête, une demi-moi.
Une moi profondément endormie.

Le Crampon est briefé : si maman n'est pas levée, ça veut dire qu'il est trop tôt, donc tu te rendors, ou alors tu allumes ta lumière et tu joues calmement et en silence.
(d'aucuns verrons peut être dans cette technique éducationnelle un élément d'explication au fait que le Crampon préfère son pôpa. Soit. Mais avant 7h, le meilleur de moi-même et de mes capacités consiste à fermer la bouche pour ne pas baver sur mon oreiller).

Le Crampon, chantonnant de bonne humeur, ou hurlant à la mort à la recherche de son père -ça dépend des jours- entreprend donc de démarrer sa journée "calmement et en silence", conformément aux consignes, mais oui bien sûr.
Il commence par déménager sa commode à roulettes depuis la chambre jusqu'au milieu du salon.
Puis il traîne une ou deux chaises de cuisine pour organiser une course.
Il allume la chaîne hi-fi. De préférence sur une radio qui passe du Gilbert Montagné.
Il prend son épée (=un pile de légos) et entreprend une croisade domestique. Il s'agit manifestement de pourfendre le pauvre chat.
Ou de jeter l'épée au sol pour faire exploser des légos partout dans la maison. Yeaaaaah.

Arrive le moment où le Crampon décide qu'il suffit. Il déboule alors dans la chambre, ouvre les volets électriques, et saute sur le lit pour un câlin (qui consiste principalement à prendre de l'élan pour se jeter de toute sa hauteur sur moi. Aïe).
Ok, ok, levons nous, donc.

Tu veux un bib', Crampon ?
Ouiiiiii ! Un bibauchocolat !

En mode automatique, lait, bib, micro-onde, 2 cuillères de cacao, quand retentit un NOOOOOOOON !!!
Sursaut de terreur, qu'est ce qui se passe, Crampon ?
VEUX PAS CETTE CUILLERE !!
Gniii ?
PAS CETTE CUILLERE, VEUX LA ROUGE !
Non mais c'est trop tard, Crampon, j'ai mis le chocolat dedans déjà !
NON NON NON !
Le Crampon se saisit du bib et entreprend de répandre son contenu par terre, en signe de protestation, puis de me le jeter à la figure.

Okéééé...
C'est le moment de faire appel à toute sa réserve de patience, sa zenitude, sa capacité à respirer par le ventre et à lutter contre la hulkisation.

S'en suivent alors 15 minutes d'âpres négociations à l'issue aussi incertaine que la sortie de crise européenne (sauf que chez nous le dialogue est franco-français plutôt que franco-allemand).

Et puis, tout s'enchaîne :
Pour s'habiller, le Crampon réclame "5 minutes maman, je joue" toutes les 5 minutes environ ;
Il veut rester en chaussons et refuse de mettre ses chaussures ;
Il enlève son manteau dès que j'ai le dos tourné ;
Il veut marcher, puis monter dans la poussette, puis pousser la poussette, puis nettoyer le caniveau, puis faire coucou aux camions, puis frotter sa sucette sur les vitrines, puis rentrer à la maison.

Qu'on ne vienne pas s'étonner que je sois soulagée de sortir de la crèche pour aller me reposer au bureau.
(Crise des 2 ans, crise des 3 ans, ça s'arrête quand au juste ??)

lundi 28 novembre 2011

Et c'est reparti pour un tour !

Il y a un moment dans ta vie de parent où tu te dis que non, jamais au grand jamais tu ne seras capable de revivre ça un jour.
Tu es convaincue que ton crampon insomniaque et RGO t'a vaccinée à vie, et que d'ailleurs tu ne te remettras jamais complètement du traumatisme de ces XX (CENSURE) premiers mois.

Il y a un moment où tu te dis que moui, peut être, plus tard, pourquoi pas. Mais bon, là faut gérer le terrible two, et franchement, se remettre aux nuits blanches du début alors que numéro1 sonne le clairon sur les coups de 5 ou 6h du mat, pfff comment te dire... No way.

Et puis il y a un moment où la vie se fait plus douce. Certes, tu as l'impression que la fatigue est un état permanent qui ne t'a pas quittée depuis des siècles, mais bon, le Crampon est devenu plus autonome, tu as appris à relativiser (dormir c'est surfait), et puis tu continues à te battre inlassablement pour rogner des créneaux de liberté. Tu le sens bien, que tu n'es pas seulement une mère, tu es aussi une fââââmme, une amante, une jeune cadre dynamique : tu as envie de voyages en amoureux, de sorties entre amies, tu as de l'ambition à nouveau...
Quand tu y réfléchis, tu te dis que si tu traînes trop, tu ne trouveras plus le courage de renoncer à cette facilité là.
Dès lors, insidieusement, le piège se referme.

Les bébés que tu croises te semblent à nouveau mignons, émouvants. Tu ne vois plus les cernes des parents derrière la poussette, les traces de régurgitation sur leurs vêtements, leur air hagard.

Tu es foutue.

Le temps de réaliser que tu aurais peut-être dû aller relire ton blog d'il y a presque 3 ans, et pof, trop tard, tu es déjà boutonneuse, nauséeuse, cernée, insomniaque, et émotionnellement... euh... hystérique.
Le premier que je chope en train de dire que la deuxième grossesse n'a rien à voir avec la première, je lui fais bouffer mon biac*tol. LA MEME. Lire pour prendre de mes nouvelles, donc.

Ah non, pardon, GROSSE différence : la taille de mon ventre. J'ai l'air d'être enceinte de 6 mois. Coooool.
Merci la vie, merci l'amour.

Y a pas à dire, le premier trimestre, ça m'épanouit.