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Rentrée littéraire 2023 : Plan américain- Seth Greenland, le nouveau Philip Roth?

Par Filou49 @blog_bazart
vendredi 18 août

Plan-americain

 «  En attendant de devenir le nouveau réalisateur de génie, dans la lignée du nouvel Hollywood que tout le monde s'arrache et qu'il admire, Paul Swartzman, après des étude prometteuses en cinéma, tente sa chance à New-York en rédigeant des critiques de films dans un magazine pornographique.

Nous sommes en 1976, dans le New-York des films de Scorcese et de Coppola, des cinéastes qu'il rêve d'égaler, et si l'on ne rêve pas à vingt-cinq ans autant tout de suite postuler un emploi de professeur dans la fonction publique. A nous deux New-York!

Grâce à Jay Gladstone un ami d'enfance qui , lui, à les clés de la Grosse Pomme, il va peut-être enfin réaliser son rêve.

A cette époque la ville de New-York tombe en ruine, le crime est partout, Time-Square est un coupe gorge, un repaire de cinéma porno et un rendez-vous de drogués et de putes, revoir «Taxi driver» ou «Macadam Cow-boys» pour se rafraîchir la mémoire. Mais dans ce chaos, New-York est aussi le creuset de toute une culture underground qui allait devenir dominante dans les décennies suivantes.

«Tu es content de ton nom?» me demanda-t-il.

Je m'étais délesté de Paul et de sa fadeur suburbaine à la première occasion. Pablo avait du piquant, il fuyait la banalité, il avait soif de vivre. Paul Swartzman était clerc de notaire à New Rochelle avec une femme, un crédit, deux enfants et une sciatique. Pablo Schwartzman était le vecteur d'une existence plus palpitante. N'ayant pas envie d'expliquer tout ça à Jay, je répondis simplement que oui, j'en était content. Le fait que nous ayons tous les deux décidé de changer de nom était une étrange coïncidence et une source de connivence entre nous.»

 « Si je devais me demander si j'avais un jour été parfaitement heureux, je dirais que oui, oui, à coup sûr, je l'ai été, dans les années 70 à New York, quand la ville était une estropiée sublime, profane et tapageuse, et que Jay Gladstone et moi nous jurions de créer quelque chose de grand et de nouveau, quelque chose que personne n’oublierait jamais. Quand il me semblait que tout ce que j'avais espéré allait arriver et que rien n'était une illusion.»

Tout fier de son scénario surfant habilement sur la mode de la blaxploitation, du film de mafia, et de l'humour juif new-yorkais, Pablo et Jay, son apprenti producteur, en sont sûr ils vont casser la baraque, il ne leur manque juste qu'un million de dollars.

Roman d'apprentissage, de perte de l'innocence et principe de réalité, Pablo sera notre guide dans un New-York bouillonnant de créativité, Hip-Hop, Jazz, Punk, Comédy Club, théâtre de rue, graffiti, et cinéma d'art et d'essai, une bien belle plongée dans la naissance d'une culture urbaine devenu historique.

Des personnages attachants, un récit romanesque et naturaliste parfaitement huilé, après le formidable «Mécanique de la chute» le romancier continue à raconter avec talent son Amérique.

Oserais-je? Seth Greenland, le nouveau Philip Roth ? J'ai osé !


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