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Critique : Alam ou le péril jeune israélo-palestinien

Par Filou49 @blog_bazart
mercredi 26 juillet

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 Alam, qui signifie drapeau en français est le premier long métrage de Firas Khoury, scénariste et réalisateur palestinien dont le très remarqué court métrage Maradona’s Legs (2019) avait fait le tour du monde et reçu plusieurs dizaines de prix.

On a découvert le film au festival Cinéma SUD à l'Institut Lumière en mars dernier et on est heureux de savoir que  long métrage, politiquement et poétiquement engagé, sera à l’affiche des salles françaises à partir du 30 aout 2023 grâce au distributeur de films indépendants, JHR Films.

On vous en dit plus dès à présent : 

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Quelques mois avant le bac, Tamer est en disgrâce dans son lycée, encore un avertissement et c'est l'exclusion. Potache et artiste, Tamer issu d'une famille aimante et bienveillante,  est à l'âge des interrogations politiques et sociales, et l'arrivée de la belle Maysaa va lui permettre de choisir entre engagement ou résignation.

Polo Nike, bermuda, sac Eastpack et démarche nonchalante, nous pourrions être n'importe où dans le monde occidental, mais nous somme en Israël dans une communauté palestinienne et la jeunesse a beaucoup moins d'insouciance car s'engager ou renoncer peuvent avoir des conséquences tragiques.

Lorsque Tamer décide de se joindre au groupe de lycéens qui a décidé de remplacer le drapeau israélien qui flotte sur le fronton du lycée par un drapeau palestinien le jour même de l'indépendance du pays, le fait-il par conviction ou pour plaire à sa belle ?

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Chaque film qui vient d'Israel est un film politique, ce n'est pas "La complainte du partisan" version Léonard Cohen accompagnant le générique de fin, qui nous contredira. 
Maysaa  et Tamer ( joués par les épatants Sereen Khass et Mahmoud Bakri pour leur première apparition au cinéma )  incarnent une jeunesse qui réclame la vérité dans les rangs de l’école et prone l’avenir par la non-violence certes mais par la vérité institutionnelle aussi.

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Si Alam puise sa force dans une poésie du quotidien, quelque part entre le  cinéma du Palestinien Elia Suleiman (Intervention divine, 2002)  ou de celui de  l’Israélien Eran Riklis (Les Citronniers, 2008), la frontière du burlesque n’est jamais très loin, comme dans cette scène nocturne où on voit une voiture de police qui patrouille avec une échelle sur le toit pour repérer les drapeaux palestiniens accrochés illégalement.

Récit d'apprentissage tendre et film sur la fin de l'insouciance, par petites touches, cette chronique adolescente nous parle du quotidien de la jeunesse dans un pays à la géopolitique inquiétante, un pays où deux mondes se côtoient sans se reconnaitre. Alam ou le péril jeune israélien.

Critique : Alam ou le péril jeune israélo-palestinien

ALAM

Réalisé par : Firas Khoury

Fiction – 104min

Au cinéma le 30 août 2023


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