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Chéri, Colette… un coup de coeur lu pour le challenge « les classiques c’est fantastique » !

Par Antigone
cheri colettevssand

Selon le programme annuel du challenge « les classiques c’est fantastique ! », élaboré par Moka et Fanny, il s’agit de publier le dernier lundi du mois, notre choix « classique », lu jusque-là dans le plus grand secret. Un groupe facebook a été mis en place. Pour juin, le programme est le suivant : « entre George Sand et Colette, qui aura la préférence ? ». Comme j’avais déjà décidé de relire pour mon choix de mai, j’ai décidé de continuer sur la même veine pour juin. Je suis d’abord partie sur La petite fadette de Georges Sand, mon exemplaire ayant été acheté lors d’une visite de sa maison dans le Berry et étant ainsi estampillé, et lu lorsque j’étais collégienne. Mais en réalité, c’est de l’écriture de Colette dont j’avais réellement envie, et lorsque j’ai déniché dans mes étagères un vieil exemplaire de Chéri, sans doute acheté en bouquinerie quand j’étais étudiante et lu alors, mon choix était fait… J’ai l’impression que c’était le mordant et la cruauté de ce récit qui me tentaient. Je m’en souvenais en tous les cas comme ça, après toutes ces années. En relisant ce roman, l’analogie avec Les liaisons dangereuses a été frappante (en avais-je conscience à ma première lecture ?), pas étonnant que Stephen Frears se soit emparé de ces deux adaptations. Ce qui m’a frappé ensuite c’est d’avoir à présent l’âge du personnage féminin. Léa de Lonval, ayant près de cinquante ans donc, est au début du roman la maîtresse de Fred Peloux, surnommé Chéri, un jeune homme d’une vingtaine d’années, le fils de sa meilleure amie/ennemie. Elle a connu Chéri très jeune. Il l’appelle d’ailleurs Nounounne. Chéri est l’amant de Léa mais il doit épouser Edmée, une jeune fille de son âge, pour répondre aux conventions. La rupture est donc inévitable, pour une liaison qui s’est sans doute trop éternisée, et qui n’avait aucun avenir… Léa est atterrée par ce qu’elle ressent, une douleur qu’elle n’avait pas envisagée, et Chéri semble perdu dans son nouveau mariage… Ces deux-là sont-ils faits pour se retrouver ?  Avec son écriture précise et sans fioritures, Colette nous raconte une histoire amoureuse vouée à l’échec, et nous dépeint aussi la société mondaine du début du XXème siècle, dans laquelle il faisait encore moins bon vieillir qu’aujourd’hui. Pour tout dire, j’ai adoré relire ce roman que j’ai trouvé en tous points parfait et terrible, écrit comme une tragédie. Il avait d’ailleurs été pensé au départ comme une pièce de théâtre. Le regard de Colette sur le corps vieillissant des femmes est troublant, cruel et semble volontairement lucide. Suzanne Derval, actrice et demi-mondaine, amie de Colette, aurait inspiré le personnage de Léa. Tandis que le personnage de Chéri aurait été inspiré par un richissime et ancien jeune amant de Colette, Auguste-Olyme Hériot, qui était connu pour son oisiveté et sa tendance à la mélancolie. A priori, une suite à ce roman existe, intitulée La fin de Chéri. Je vous présente donc aujourd’hui une relecture réussie et un coup de coeur classique !

Première édition chez Fayard : 1921

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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