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Le mot pour dire rouge, Jon McGregor

Par Antigone

Le mot pour dire rouge, Jon McGregor

Traduit de l’anglais par Christine Lafferrière

Je ressors de cette lecture avec une grosse tendresse pour les personnages, et ce n’était pas le sentiment que je m’attendais à ressentir après avoir coché ce titre et reçu ce livre dans le cadre d’une opération Masse critique Babélio intitulée « Mauvais genre ». Il est vrai qu’à un moment donné a lieu une vague enquête, mais ce n’est vraiment pas le sujet principal de ce roman… Le lecteur fait d’abord la connaissance d’un trio, en tout début de ce récit, un trio isolé dans une baraque de la station K, en Antarctique, qui décide de sortir pour que Thomas puisse prendre les photos qu’il est venu faire et qui est soudainement pris dans une tempête.  Luke et Robert, dit Doc, en sortiront vivants, contrairement au photographe qui a dérivé sur un glacier et n’a pu être secouru à temps. La responsabilité de Robert est mise à l’épreuve par ses collègues de l’institut, mais ce dernier a eu un AVC pendant la tempête et revient chez les siens très diminué et souffrant d’aphasie. Commence alors une longue réadaptation pour lui et son épouse Anne, qui doit aussi réapprendre à vivre avec un époux qu’elle voyait habituellement très peu, un aventurier solide à présent terriblement diminué… Autant la première partie du roman tente de reproduire l’effet d’un esprit qui perd soudain ses facultés, et en a conscience, mais doit quand même réagir à l’urgence. Autant la deuxième partie, moins extraordinaire mais plus émouvante, reproduit le lent processus de la convalescence et de la reconstruction. Les liens familiaux sont rebattus et chacun fait face comme il peut. Anne semble être plus spectatrice qu’actrice de la nouvelle vie qui lui est offerte et qui met sa carrière personnelle entre parenthèses. Les séances dans lesquelles Robert tente de raconter son histoire et de retrouver le langage sont fortes. Ce roman est marquant par sa faculté de mêler les grands espaces à l’intimité. Et j’ai vraiment beaucoup aimé le personnage d’Anne, perdue, bouleversée mais digne.

Editions Christian Bourgois éditeur – 2 mars 2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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