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Critique- Une histoire d'amour : le magnifique mélodrame d'Alexis Michalik réussit sa mue sur grand écran

Par Filou49 @blog_bazart
mardi 04 avril

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 Alexis Michalik touche en or tout ce qu'il transforme et après le théâtre , le monde du cinéma  lui fait une cour effrenée 

Après le succès de son premier long métrage, Edmond, adapté Alexis Michalik choisit de se consacrer à l’adaptation de sa pièce Une histoire d’amour, qu’il a créé en 2020 à La Scala. «

Sa  pièce  Histoire d’amour, est une  première incursion  dans le mélodrame et les larmes,couronnée  en 2021 du « Molière de la Mise en scène d’un spectacle de Théâtre Privé » 

Malgré le succès d’Edmond sur les planches comme en salles et le talent reconnu d’Alexis Michalik, Une histoire d’amour a bénéficié d’un budget restreint car le metteur en scène a souhaité conserver le casting original de la pièce source.

Film UHA (179) © Arnaud JUHERIAN

 Une histoire d’amour est une love story comme il y en existe des centaines d’autres, qui commence  comme la plus inattendue des rencontres, l’apprentissage de l’autre, les moments de bonheur et de grâce absolus, puis les jours plus orageux, la naissance de sentiments impossibles à contrôler comme la jalousie, la colère.

Et la séparation, insoupçonnable et inéluctable.

UHA_PHOTOGRAMMES_R04_04_10_54_10 © 2022 - Acmé Films - Fulldawa Production - Le Pacte - France 2 Cinéma

Ce n’est pas un hasard si Alexis Michalik a employé cet indéfini pour parler de l’histoire de Katia et Justine. Car dans celle-ci, vous vous reconnaîtrez peut-être. Vous repenserez à cette histoire-ci, à cet amour-là.

Nous suivons les début, suite et fin de celle de Katia (Juliette Delacroix) et Justine (Marica Soyer). L’une aime les femmes, l’autre va se mettre à les aimer.

L’une a une peur bleue de l’engagement, porte sur ses épaules le poids de tragédies familiales avec la mort prématurée d’une mère et l’alcoolisme et la violence d’un père. L’autre est pleine de certitudes, à commencer par celle-ci : elles s’aimeront toujours.

Mais souvent, et malheureusement, dans beaucoup d’histoires, le temps vient s’immiscer et faire son oeuvre, des idées a priori belles viennent faire basculer tout un équilibre : lorsqu’elles décident d’avoir un enfant, elles veulent tenter toutes les deux l’expérience de l’insémination artificielle.

Seule Katia tombera enceinte, une merveilleuse nouvelle qui en entraînera une plus bien tragique et a priori inimaginable : leur séparation. Douze ans plus tard, une nouvelle tragédie les réunira : l’annonce de la récidive de la maladie de Katia, atteinte du même cancer que sa mère.

L’histoire se répète, et peut-être en sera-t-il de même pour l’histoire d’amour ?

Film UHA (62) © Arnaud JUHERIAN

Film UHA (157) © Arnaud JUHERIAN

Comme dans la pièce dont elle est tirée, Michalik tient son cap et même si on croit parfois qu'il en fait un peu trop , l'ensemble fonctionne admirablement rien et le spectateur est sans cesse partagé entre rires et larmes 

ON y retrouve des thèmes chers au metteur en scène comme l’héritage et son fardeau, ce rythme inégalable qui ne souffre aucun temps mort, ce mélange implacable d’émotions qui nous font passer du rire aux larmes.

En sortant du film une histoire d'amour Vous aurez le coeur gros et ressentirez en même temps, une certaine euphorie. Car c’est là tout le talent, toute la magie des mises en scène de Michalik au théatre et aussi au cinéma . Elles vous rendent heureux et mélancoliques, drôlement tristes.

En 1h25, vous allez rire avec les personnages, souffrir avec eux. Rire de l’irrésistible sens du sarcasme de William, souffrir de l’abandon de Katia. Sourire devant la lucidité et l’intelligence rebelle de Jeanne. Avoir les yeux embués devant la cruauté du destin qui vient broyer tous les plans de vie que chacun d’entre eux s’était échafaudé.

Alexis Michalik signe là une magnifique ode à l’amour, avec des comédiens exceptionnels qui campent des personnages sincères et authentiques fuyant tous clichés, avec des mots qui nous parlent et nous serrent le coeur.

Le tout sublimé par une bande originale que l’on aimerait entendre encore et encore, des danses (assurées par Pauline Bression sur une chorégraphie de la fameuse Fauve Hautot de danse avec les stars) déchirantes et  envoûtantes.

Il signe un petit miracle de cinéma , sorte beau film triste jamais jamais sombre qui réussit à rester universel et populaire !!


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