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Divas, une série sur France culture

Publié le 03 avril 2023 par Onarretetout

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L’épisode présente les divas de la chanson tunisienne et commence avec une chanson d’Emel Mathlouthi, ya tounes ya meskina (pauvre Tunisie). 

La première à avoir été enregistrée est Leïla Sfez (1874-1944), tante de Habiba Msika (1903-1930), celle-ci devenue très jeune une chanteuse adulée et une comédienne audacieuse. Elle n’hésite pas à incarner à la scène des personnages masculins (Roméo dans Roméo et Juliette de Shakespeare, L’aiglon, de Jean Rostand). Elle s’engage aussi contre le protectorat français (notamment dans une pièce intitulée Patrie - les martyrs de la liberté). Elle mourra brûlée vive chez elle, à 27 ans, par un homme qu’elle a quitté. 

L’émission raconte aussi la Tunisie à la croisée des cultures. C’est le pays de Carthage, où se rencontrent bédouins, arabes, français, italiens, andalous… qui vont donner à la musique le malouf, que présente dans l’émission Sonia M’Barek, qui fut pendant quelques mois ministre de la culture, et surtout connue comme chanteuse. 

Après Habiba Msika, d’autres divas vont porter et faire bouger les lignes : Saliha (1914-1958), Oulaya (1936-1990). Abir Nasraoui (née en 1976) parle du tarab dont on trouve cette définition sur le site de l’Institut du Monde Arabe : « Le tarab, en arabe, désigne une émotion d’une grande ampleur, une extase, une communion des sens entre le spectateur et l’interprète, qui permet d’exhaler l’âme dans le tourbillon de la musique et de la danse et de la porter au firmament d’une ivresse artistique ».

Abir Nasraoui fera, elle aussi, évoluer cette musique en interprétant des grands noms de la chanson égyptienne ou syrienne, mais encore s’ouvrira au tango et à la musique soufie.

Emel Mathlouthi poursuit ce chemin, à travers le monde, sans copier, mais avec la même volonté de faire vivre une voix exceptionnelle avec une exigence de liberté et d'engagement aussi bien politiques qu’artistiques. Et c’est avec son interprétation de la chanson de David Bowie, The man who sold the world, que s’achève cet épisode d’une série qu’on peut retrouver sur France culture.

(sur la photo, Emel interprète Kelmti horra - Ma parole est libre - à l'occasion de la remise du prix Nobel de la paix au "dialogue national tunisien" en 2015)


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