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Rosanvallon

Par Jperino @Jonoripe

250px-Jacques-B%C3%A9nigne_Bossuet_3.jpgOn connaît la célèbre phrase de Bossuet :

Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes.

La situation politique et sociale dans laquelle les hommes déplorent en général ce à quoi ils consentent en particulier, Pierre Rosanvallon l'appelle le paradoxe de Bossuet.

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de Rosanvallon, lire La société de égaux - Sorti en poche

Tout le monde ou presque dénonce aujourd'hui les bonus extravagants ou les rémunérations démentielles de certains PDG. Les mêmes déplorent le sort privilégié que l’on a fait aux banquiers alors que l’on doit se serrer la ceinture. Toutes les enquêtes montrent que le sentiment de vivre dans une société injuste est majoritaire.

Pourtant les causes de ces inégalités sont largement admises On a une conception bizarre de l'égalité des chances, on exalte le mérite au delà du raisonable, la concurrence est survalorisée. Des valeurs « modernes » de l'individualisme sont largement intériorisées.

On le sentiment diffus que les inégalités sont trop fortes, scandaleuses mais on justifie la réussite du footballeur, de l’entrepreneur ou du chef d’entreprise jusque dans l’excès de leur rémunération. En France, par exemple, le salaire moyen du 1% le plus rémunéré a augmenté d'environ 14% entre 1998 et 2006, et celui du 0,01%, tout au sommet de l'échelle, de près de 100% alors que la progression sur la même période n'a été que de 4% pour la grande masse des 90% des salariés du bas. Le 1% le plus riche possède dorénavant 24% de la richesse du pays, et les 10% les plus aisés, 62%, tandis que les 50% les moins bien lotis n'en possèdent que 6%.

On voue aux gémonies les inégalités en général alors que l'on reconnaît implicitement comme légitimes les ressorts spécifiques qui les conditionnent.

C’est le «paradoxe de Bossuet».

Source : Bibliobs


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