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Quelque chose à te dire, Carole Fives… rentrée littéraire !

Par Antigone

Quelque chose à te dire, Carole Fives… rentrée littéraire !

En 2020, vous vous en souvenez peut-être, j’avais assisté à une rencontre avec Carole Fives, pendant laquelle elle avait lu de larges extraits d‘Une femme au téléphone, avec une mise en scène simple et efficace. Une sonnerie de téléphone y rythmait la lecture. J’avais adoré. J’avais beaucoup aimé aussi cette année là ma lecture de C’est dimanche et je n’y suis pour rien, un livre très différent, plus romancé.  En 2018, Tenir jusqu’à l’aube avait ravivé pas mal de souvenirs de maternité et m’avait aussi beaucoup plu. J’ai donc dit un grand oui lorsque Carole Fives m’a proposé de lire son nouveau titre de rentrée littéraire, dans lequel elle surprend encore une fois, avec un thème différent… Car Carole Fives a choisi de traiter dans ce roman l’exercice littéraire déjà rencontré par exemple chez Delphine le Vigan, celui du double littéraire. Ce thème permet de se plonger dans le rapport trouble qu’entraîne la fascination d’un auteur pour un autre auteur, le sentiment d’imposture et ses tentations d’évitement, les frontières du plagiat. Quand Elsa, grande fan de l’œuvre de Béatrice Blandy, une autrice récemment décédée, est invitée par son époux à un déjeuner, elle est loin d’imaginer qu’une romance va naître. Fascinée, elle va à la fois prendre plaisir à découvrir le grand appartement parisien où le couple séjournait, et être mal à l’aise de vivre dans l’ombre de cette femme charismatique. De plus, le syndrome de la page blanche est là, qui va lui donner envie de fouiller le bureau interdit, en quête d’inspiration… Elsa a un lourd passé et un présent de femme divorcée un peu enfermant qui contraste avec la vie qu’elle va mener une semaine sur deux avec Thomas. Et j’ai aimé ce contraste, tous les questionnements de femme, de mère, qu’Elsa dévoile peu à peu, sans doute plus que ses déboires littéraires et les jeux éditoriaux auxquels elle va se confronter, qui donnent d’ailleurs d’elle une image peu flatteuse. Une intrigue assez parisienne, je dirais même germanopratine, qui parlera certainement beaucoup au milieu littéraire. Ce serait d’ailleurs amusant, en référence à un passage de ce roman, que Carole Fives soit invitée à La Grande librairie pour parler de ce titre.

Editions Gallimard – 18 août 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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