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Là où chantent les écrevisses – Delia Owens

Publié le 03 octobre 2021 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

C’est sur les bons conseils du blog de « La rousse bouquine » (ici) que j’ai décidé de me plonger dans la lecture de « Là où chantent les écrevisses ».

Il faut dire que la couverture envoûtante et le résumé, évoquant une ode à la nature sur fond de préjugés sociaux, n’étaient pas pour me déplaire.

Les thèmes abordés m’ont, par ailleurs, immédiatement fait penser à « Betty », mon coup de coeur de l’année qui reste, pour le moment, inégalé (ici)!

Le livre : « Là où chantent les écrevisses » (ici)

Là où chantent les écrevisses – Delia Owens

Crédit photo : L&T

L’autrice : Delia Owens est née en 1949 en Géorgie, aux Etats-Unis. Diplômée en zoologie et biologie, elle a vécu plus de vingt ans en Afrique et a publié trois ouvrages consacrés à la nature et aux animaux, tous best-sellers aux USA. « Là où chantent les écrevisses » est son premier roman. Une adaptation au cinéma est également en cours.

Le résumé : « Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur  » la Fille des marais  » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. A l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même… »

Mon avis : « Là où chantent les écrevisses » nous emmène en Caroline du Nord, au sein des fameux Outer Banks, ce chapelet d’îles aux paysages naturels sauvages.

Dès les premières pages, on comprend d’ailleurs que la nature va prendre une place essentielle de l’histoire. Le marais est, en effet, un personnage à part entière, il s’agit même du plus important : il constituera le décor d’un drame, le repère d’amours clandestins et, surtout, la mère nourricière de Kya, suppléant sa famille biologique.

Nous découvrons Kya alors qu’elle n’est encore qu’une petite fille. Un peu sauvage, elle est déjà une grande amoureuse de la nature, collectionne les plumes d’oiseaux rares et les différentes espèces de coquillages. Kya vit, coupée du monde, avec ses parents et ses frères et soeurs, en plein coeur du marais dans une cahute délabrée.

Les préoccupations matérielles n’affectent pas encore la jeune Kya, qui avec ses yeux d’enfant, voit le beau partout. Et c’est vrai que sa mère, Ma’, se donne du mal pour illuminer le quotidien de ses enfants, leur créer de doux souvenirs : la cuisine sent toujours bon le gruau tout chaud, des rideaux fleuris cachent le délabrement, elle transforme les mésaventures en explorations. Mais la violence conjugale et l’alcool viennent irrémédiablement gâcher le tableau. Peu à peu, la famille de Kya se disloque et celle-ci va se retrouver livrée à elle-même.

Restée seule, Kya se crée alors une famille de substitution : les oiseaux et autres animaux du marais dans un premier temps, puis Jumping et Mabel qui seront ce qu’il y a de plus proche de grands-parents, et enfin Tate, un ancien ami de son frère qui va prendre Kya sous son aile et l’initier à la magie des mots. Ensemble, ils partageront le même amour de la biologie et de la poésie. Malheureusement, que valent les histoires adolescentes face au pouvoir du « qu’en dira-t-on » et de la bête méchanceté des gens ?

Les habitants de Barkley Cove ont, en effet, de nombreux préjugés sur leurs voisins des marais et les rumeurs vont bon train sur « la fille des marais ».

En dépit de son envie d’être « comme tout le monde » et de s’intégrer, sa seule histoire familiale et son lieu de vie vont conduire Kya à l’exclusion sociale et à une étouffante solitude.

Le récit opère des allers-retours entre le passé de Kya (depuis ses 6 ans, en 1952) et l’année 1969 au cours de laquelle on comprend immédiatement qu’un drame a eu lieu. La tension monte au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’année fatidique et on se demande de quelle façon cet évènement entretien un lien avec le personnage de Kya.

« Là où chantent les écrevisses » prône la protection de l’environnement, la tolérance et l’ouverture des esprits et des coeurs sur le monde dans son acception la plus générale. Ce message est, notamment, porté par les personnages dès lors que les plus attachants d’entre eux sont également ceux qui sont les plus persécutés :

  • Kya en raison de ses origines sociales modestes ;
  • Jumping et Mabel en raison de leur couleur de peau ;
  • Ma’ en raison de son genre ;
  • et bien sûr, le marais qui est détruit pour l’appât du gain.

Aucun de ces personnages n’est compris, ni apprécié à sa juste valeur.

Pas de doute, Delia Owens est bien une amoureuse de zoologie et de biologie. Ses descriptions sont réalistes et fascinantes : on navigue avec Kya le long des chenaux à travers la végétation luxuriante, jusqu’à la mer, laquelle est parfois calme et accueillante, parfois déchaînée et dangereuse, mais toujours cathartique.

Malgré tous ces points positifs, je n’ai pas été complètement emportée par cette histoire dont je déplore des longueurs. J’ai, par ailleurs, trouvé les passages sur l’enquête policière (et le procès) trop superficiels et succincts. Ils ne sont, selon moi, pas réellement nécessaires au message de l’autrice.

En bref : Un bel hymne à la nature et à la tolérance. « Là où chantent les écrevisses » m’a permis de passer un très bon moment de lecture, notamment grâce à la beauté des paysages des marais qu’on voit presque à travers les lignes de Delia Owens.

Vous aviez déjà entendu parler de cet ouvrage ? Vous l’avez lu ou avez envie de le découvrir ?


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