Magazine Société

La légende du merle, de Jean-Pierre Rochat

Publié le 23 août 2021 par Francisrichard @francisrichard
La légende du merle, de Jean-Pierre Rochat

La légende du merle plutôt que la mémoire ou le miroir parce qu'il y avait une part de fiction dans sa manière de chanter, de reprendre courage chaque fois que c'était effacé.

Le fil conducteur de ce livre, c'est le merle, qui n'a jamais autant chanté que ce printemps-là, celui de 2020, celui du confinement, au point que Jean-Pierre Rochat se demande ce qui lui manquait pour que [sa] joie ne meurt. Avec lui, il tenait un bon filon.

Jeune retraité, il est resté paysan dans l'âme et le corps. Plutôt que d'inventer des personnages, il parle de lui-même dans ses romans et nouvelles. C'est un sujet qu'il connaît bien. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas une part de fiction dans ce qu'il écrit.

Dans celui-ci, en tout cas, comme dans les autres, il parle de la pluie et du beau temps; il marche beaucoup, dans la nature, ce qui lui évite de porter le masque; il fait le portrait de ses femmes, de son ménage à quatre: Garcia, Yolande, Garance et... Lola.

La charnelle Garcia est sa ronde partenaire, pour toujours peut-être. Yolande et Garance sont les filles de celle-ci et veulent rester avec leur mère, donc avec lui. Lola, sa chienne, a pris, dans sa vie devenue moins spacieuse, une importance démesurée:

Ma vie a rapetissé, autrefois elle représentait cinquante-trois hectares plus de cent têtes de bétail, ici, c'est tout minus, deux chats, une chienne, des amis, les amis c'est extensif, ça fait tache d'huile.

Les amis sont à son image, marginaux. René est le savant de l'équipe. Duc est toujours content. Claude est un jeune beau, bâti comme une armoire. Gus est en chaise roulante: c'est un sage de plus, il était avocat autrefois. Djo est une ancienne motarde.

Et puis, il y a Léa. Elle peut être charnelle, mais elle est surtout intellectuelle. C'est un peu sa bonne conscience. D'habitude, c'est elle qui transcrit les pages qu'il écrit, mais, cette fois, il ne peut pas les lui donner, parce qu'elle est droite comme une ligne droite.

Le lecteur ne doit donc pas s'attendre à une histoire linéaire, mais à des micro-aventures; à un style formel, car il est plus oral qu'écrit. S'il est rigoriste, il s'offusquera de l'orthographe volontairement incertaine. Mais, s'il est gourmand, ce récit lui plaira tel quel.

Francis Richard

La légende du merle, Jean-Pierre Rochat, 104 pages, Éditions d'En Bas

Livre précédent:

Livres précédents aux Éditions d'Autre Part:

Petite Brume (2017)

Roman des gares (2020)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Francisrichard 12008 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine