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Quel est le meilleur système politique ?

Publié le 22 août 2021 par Anargala
Quel est le meilleur système politique ?

Le plus important, ce à quoi je dois donner le plus d'attention, n'est pas politique. Il est vital de ne pas l'oublier.

Cependant, comment vivre ensemble ? Il le faut bien. Et nous avons un certain arbitre. Or, l'expérience montre que des rapports de pouvoir apparaissent dès que l'on est ensemble. Afin que ces relations ne dérivent donc pas vers une tyrannie, il importe de réfléchir à la meilleure façon d'organiser ces rapports. Chercher la meilleure organisation.

Tout d'abord, je me demande quel est le plus important dans ces relations : La sécurité ou la liberté ? Je choisis la liberté. 

Je suis donc un "libéral". Mais je ne suis pas "libertaire" ni "libertarien". La pensée libertaire imagine des politiques fondées sur le renoncement à la propriété. Or, sans propriété, pas de liberté. Au plan spirituel, le lâcher-prise est certes nécessaire. Au plan collectif, la propriété individuelle est nécessaire. Mettre en commun l'argent, les biens, les enfants, les partenaires... cela ne marche pas. A ma connaissance, aucun groupe n'a pu vivre ainsi durablement. Je ne vois pas de véritable liberté dans le libertarisme, ni dans le communisme. La pensée libertarienne mise, à l'opposé du libertarisme, sur l'individualisme. L'Etat doit être minimal. Mais dans cette situation, la liberté devient très vite celle des plus forts : "un renard libre dans un poulailler libre"... Dans les deux cas donc, libertarisme ou libertarianisme, la liberté n'existe pratiquement pas.

Je suis donc libéral. Mais il y a plusieurs sortes de pensées libérales. Toutes ont cependant en commun de vouloir un Etat fort, assez fort pour garantir les libertés individuelles. Pour cela, il faut un Etat capable de surveiller le Marché. Celui-ci est "libre", mais dans un cadre stricte. De plus, l'Etat doit redistribuer une partie des richesses et garantir une certaine "sécurité sociale" : c'est l'Etat-providence. L'Etat garanti aussi l'indépendance nationale : c'est la souveraineté. Ce qui n'exclut pas les aides, les coopérations, les accords, voire les fédérations. En outre, l'Etat organise une instruction impartiale basée sur le mérite individuel. L'Etat ne décide pas ce qu'est le bonheur, chacun est libre de croire comme bon lui semble : c'est la laïcité. Ce qui suppose la formation du jugement et, donc, l'instruction. Il n'y a pas de religion commune, mais une morale laïque, minimaliste, sur la base de laquelle chacun est libre d'élaborer sa morale. Enfin, cette société est une démocratie, non un populisme : il doit exister, entre les individus et le gouvernement, des intermédiaires. Toutes les opinions ne se valent pas. Il n'y a pas de démocratie sans technocratie ni méritocratie.

Pourquoi le libéralisme ? Assurément, le mode d'organisation "social-libéral" me semble loin d'être parfait. Il n'est peut-être pas le système politique ultime. Mais du moins, il est celui qui permet le plus de liberté. C'est dans un tel cadre libéral que chacun peut, justement, chercher le mode de vie le meilleur, seul ou à plusieurs. Cette liberté de chercher, d'errer, quitte à se tromper, est le bien politique le plus précieux. Je préfère une certaine insécurité à une prison dorée.

Pour autant, suis-je en accord avec la politique du gouvernement actuel ? Non. Nous vivons dans les ruines de l'Etat-providence, autrefois florissant. Je suis convaincu que notre gouvernement utilise son pouvoir d'action pour affaiblir l'Etat. Partout, il s'agit de privatiser et de déréguler. Or, l'Etat doit être fort, sans quoi l'on dérive vers une sorte de jungle sans foi ni loi : c'est le Marché omnipotent, la jungle néo-libérale, c'est le communautarisme et la dictature des minorités et des individualités immatures. Cela n'est pas l'Etat libéral, lequel existe seulement pour réguler le Marché et garantir une certaine justice sociale, ainsi qu'une certaine unité nationale. Cela est de moins en moins le cas. L'Etat agit, non pour la société, mais pour des intérêts particuliers, des lobbies, des communautés, des religions, des factions. Le droit à la différence est en train de le céder à la différence des droits. L'Etat est donc corrompu. Voilà pourquoi de moins en moins de citoyens votent. Ils ont le sentiment, légitime, que le système a été détourné. 

Dans ces conditions, la tentation est forte d'aller vers des extrêmes : diverses sortes de communisme, le renoncement aux libertés individuelles, à la liberté de conscience, à la justice sociale, à l'instruction publique. Mais au fond, je crois que nous sommes encore très fortement attachés à nos libertés individuelles. Or nous sentons que seul un Etat-providence, une démocratie libérale-sociale, peut garantir nos libertés. Certes, le libéralisme n'est pas l'état ultime d'un point de vue spirituel. Mais il en reste la base la plus sûre. On peut s'ennuyer dans une société libérale, on peut sombrer dans le nihilisme, devenir prisonnier du superficiel. Mais cela ne justifie en aucun cas le renoncement aux libertés et à leurs conditions. 

Enfin, il faut bien garder présent à l'esprit qu'une société libérale est fragile : par définition, elle est menacée par les extrêmes et par les lobbies, par les intérêts partisans. Toutefois, le libéralisme reste l'option la plus viable. Pour ma part, je continue de chercher, de réfléchir à l'organisation la meilleure. Cependant, en attendant d'en trouver une autre, je reste partisan de l'organisation sociale-libérale. Prenons garde de ne pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Vouloir détruire un système corrompu peut se comprendre, mais il faut aussi se demander par quoi on souhaite le remplacer. 

Jusqu'à présent, le libéralisme me semble être la base qui offre les plus riches possibilités. Je vois des perfectionnements du libéralisme. Je ne lui vois pas d'alternative.


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