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Cameroun : Une guerre fratricide en perspective à Nkongsamba

Publié le 13 juillet 2021 par Tonton @supprimez
Cameroun : Une guerre fratricide en perspective à Nkongsamba

Les habitants du quartier dit montée collège Lélé vivent une triste affaire de famille qui est loin de faire régner la paix dans cet espace de vie. Le récit d'un conflit entre les enfants de mêmes parents, pris dans le tourbillon de l'égoïsme sans fin.

Dans les témoignages recueillis sur place, il s'agit d'une famille dont le papa avait deux femmes, dont la première avec l'acte de mariage avec qui il a eu 5 enfants et la deuxième sans acte de mariage avec laquelle il a eu 2 enfants, une fille et un garçon.

Selon les témoins, "les parents ont laissé après leur décès, une maison d'habitation à deux niveaux contenant dix chambres et autres biens", raconte un ami de la famille Raphael Sintcheu qui nous précise d'ailleurs que "les deux enfants issus de l'union non légale sont restés longtemps en Europe et la fille qui s'appelle Sarah Tchakote Sintcheu a même eu la nationalité française où elle habite d'ailleurs. Elle vient seulement ici de temps en temps", nous rapporte Papa M.K.K très proche du défunt Sintcheu.

Dans le récit des faits, tout a commencé débute en 2007 après le décès des parents et précisément du papa alors, chef du quartier palmier Dzouvelos devenu Synergie : "quelques mois avant le décès de ce dernier, le courant ne passait plus avec sa fille Sarah qui avait une lettre de menace de mort dans laquelle elle avait juré la mort de son papa", nous raconte un habitant dudit quartier. Une autre maman vivant le même quartier nous fait comprendre que : "quelques jours après le décès des parents, Sarah Tchakote Sintcheu installée en France se pointe ici à Nkongsamba chez eux sa première réaction est de récupérer les papiers de la maison et toutes les pièces importantes de leur défunt papa devant ses autres frères et sœurs qui lui ont fait entièrement confiance et ont accepté", nous révèle Mama Margot.

Une entente de dupe

Contacté pour conforter nos informations, un même proche de la famille parle plutôt d'une entente de dupes puisqu'"après son retour et quelques mois passé en France, Sarah prend contact avec ses frères et sœurs et leur demande de libérer les lieux, la maison étant sous séquestre judiciaire dû aux dettes que leur père avait contractées", informations confirmées par l'un de ses frères qui a aussi donné sa part de version des faits. " On a demandé à notre sœur de nous présenter des quittances mentionnant le montant de la dette afin de nous accorder sur les remboursement. Ce qui n'a jamais été le cas. Elle a juste insisté dans sa logique et a pu convaincre certains d'entre nous à quitter la maison qu'elle disait mettre en location afin de régulariser les dettes du père qu'aucun enfant ne connaissait. Et en 2018, elle a mis toute la maison en location.

Le terroir d'une lionne

Un beau matin, un de ses frères, Dominique Djomani Sintcheu, issu du premier foyer légitime qui vivait au Gabon, rentre au pays et se présente aux locataires qui le reconnaissent et lui remettent une clé pour occuper une chambre vide dans la concession. À 5h heures du matin il est réveillé par un camion de gendarme lourdement armé et envoyé par Sarah qui, depuis la France, ordonne de le mettre en cellule et c'est à la gendarmerie qu'il va apprendre que la maison familiale appartenait désormais à leur sœur Sarah Bridge Tchakote Sintcheu et que plus personne d'autre n'y avait plus droit sauf son frère biologique", informations confirmées par toutes les parties.

Commence alors une bataille juridique. Après négociation, le frère est libéré et avec les autres, une plainte va être déposée contre elle chez le juge de référé qui va trancher l'affaire pour le compte de la famille toute entière précisant que "tous les enfants sont des ayants droits et qu'il peut retourner sans aucun soucis à la maison. À peine retourné au domicile familiale, Sintchev Sarah Bridge Tchakote Sintcheu, informées, faire encore appel à la gendarmerie qui l'interpelle et le conduit cette fois devant un autre juge qui le défère sur le champ en prison malgré la décision du juge de référé présentées au tribunal", nous informe une source judiciaire à Nkongsamba qui s'interroge du jeu trouble de certains juges et des auxiliaires de justice

L'on nous a signalé d'ailleurs la condamnation d'un notaire dont nous avons préféré garder le nom parce que ce dernier a carrément refusé de donner le dossier de procédure de vente au juge. Un dossier que seule dame Tchakote Sintcheu détient. Dans nos investigations, nous avons eu copie d'une lettre de la Société de recouvrement des créances du Cameroun datant du 21 janvier 2011 informant la succession Sintcheu Raphael d'une dette octroyée à la Scb par le défunt père à hauteur de 3.925.405 Fcfa, qui avait hypothéqué le titre foncier N° 2901/Moungo.

Or, soutiennent les autres enfants, "Personne d'entre nous n'a jamais été contacté pour un quelconque problème de dette de notre père après son décès sauf Sarah dont on ne sait par quel mystère elle s'est constituée toute seule en se déclarant héritière et administratrice des biens de son père alors que les autres enfants et frères sont vivants et bien portant et qu'aucune réunion de famille ne s'était assise pour désigner. On ne sait pas dans quel pays cela se passe. On vend une succession à l'enfant de son père avec autant de facilités comme si les autres ne vivaient pas", disent-ils choqués.

Un patrimoine confisqué

Pour un professionnel de droit contacter ; "le hic dans cette affaire est que non seulement l'achat de cet immeuble familial est fait par la propre fille du défunt, mais aussi par le fait que celle-ci a changé de nationalité. Elle est maintenant française et vient arracher la succession au Cameroun avec une facilité déconcertante, privant ainsi les autres enfants de jouir de leurs droits avec l'aide des magistrats complices de la déconstruction du socle familial. Un patrimoine est confisqué avec la complicité des juges qui se contredisent au parquet de Nkongsamba. Même si le papa avait même contracté une dette, cela devait être su par tous les enfants qui devaient trouver une solution commune. Leur sœur qui plus est, a pris une autre nationalité, a procédé par la ruse et de par sa position financière, s'est appropriée d'un bien commun. Il faut que certains juges camerounais fassent souvent un peu attention dans leurs jugements teintés de favoritisme hyper flagrant", nous explique Maitre Bepouna Edibe, juriste.

La note est bien mauvaise pour la mise en cause dont on dit manipuler les autorités policières et judiciaires de la ville à sa guise. Personne dans son entourage ne parle bien d'elle en tout cas. L'affaire n'a pas fini de nous de nous donner d'autres révélations. Pour le moment, les enfants légitimes exigent l'annulation de la vente du bien immobilier familial. Difficile pour nous d'avoir Sintchev Sarah Bridge Tchakote Sintcheu installée en France pour mieux comprendre sa démarche. Affaire à suivre

Alphonse Jene


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