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Critique Ciné : Jeunesse Sauvage (2020)

Publié le 03 février 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Jeunesse Sauvage // De Frédéric Carpentier. Avec Pablo Cobo, Darren Muselet et Léone François.

La force de Jeunesse Sauvage est clairement sa façon de s’intégrer dans un réalisme imposant. On est plongé dans les aventures de jeunes voleurs de rues en plein coeur de Marseille et le film ne nous laisse jamais de répit. Ce monde est peu traité au cinéma ce qui permet aussi d’apporter un vent de fraicheur bienvenu qui permet de mettre la lumière sur des gens que l’on ne connait pas forcément. Pour un premier long métrage, Frédéric Carpentier s’en sort très bien. Il nous offre ici une vision intéressante et intelligente de la cité phocéenne. Caméra au poing, il bouscule le spectateur de scènes en scènes en ajoutant quelque chose de brut proche du documentaire par moment. Ce goût prononcé parfois pour les gros plans permet de ressentir ce qui se passe au travers des visages de ces jeunes acteurs méconnus (mais prometteurs). D’une certaine façon, Jeunesse Sauvage me rappelle Shéhérazade (une claque de 2018) avec cette même volonté que de plonger dans une aventure avec de jeunes acteurs qui en sont à leurs débuts. Jeunesse Sauvage n’est pas aussi brillant mais il n’en reste pas moins important.

Raphaël, le chef d’une bande de jeunes voleurs de rues, voit son autorité menacée par Kevin, son fidèle lieutenant. Pour garder le pouvoir, il doit affronter la trahison et un univers de plus en plus violent, où les armes remplacent les poings.

Le scénario est peut-être parfois un peu balisé avec certains poncifs qui vont avec mais Frédéric Carpentier parvient à contre balancer tout cela avec une mise en scène soignée et brutale qui nous fait rapidement oublier le côté prévisible du récit. En mélangeant tout un tas d’idées, Jeunesse Sauvage s’avère être une étude parfaitement élaborée de cette jeunesse que l’on ne voit pas forcément. Cette chronique contemporaine empreinte pas mal au western moderne, ce qui apporte forcément une âpreté visuelle colorée qui rend le tout d’autant plus captivant. Jeunesse Sauvage veut s’ancrer dans une certaine forme de réalité qui est aussi la notre et s’en sort tellement bien que j’ai déjà envie de voir ce que le réalisateur pourrait bien offrir de nouveau au cinéma dans les prochains épisodes. Pablo Cobo de son côté a tout d’un espoir masculin français. Derrière son visage en apparence d’ange se cache aussi un garçon plein de rage qui a envie de survivre dans ce monde impitoyable. Il transmet au récit quelque chose dans sa façon d’incarner le héros : son physique, sa voix et son expression.

Note : 7/10. En bref, un film brut et soigné, à mi-chemin entre le documentaire et le western moderne.

Sorti le 22 juin 2020 en France. Disponible en VOD


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