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Hommage à Samuel Paty, mort pour la France

Publié le 18 octobre 2020 par Albert @albertRicchi
Professeur d’histoire-géographieVendredi 16 octobre 2020, Abdoullakh Anzorov a décapité Samuel Paty, un professeur d'histoire-géographie, à proximité du collège où il enseignait dans un quartier calme de Conflans-Sainte-Honorine, avant d'être tué par des policiers.

Ce professeur courageux enseignait à ses élèves de 4ème depuis des années, avec doigté, le concept de liberté de conscience et la liberté d’expression, en utilisant, entre autres, les caricatures de Mahomet publiées par Charlie...


L’horreur de l’assassinat islamiste de Samuel Paty, professeur d’Histoire-Géographie au collège des Aulnes, à Conflans-Sainte-Honorine, est un traumatisme national et précipite aussi la destruction d’une famille, la douleur et la peine d’êtres humains dont nous sommes tous solidaires.

Ce professeur a été dénoncé et jeté en pâture sur les réseaux sociaux par des parents d’élèves fanatiques. Il a trouvé sur son chemin un fou de dieu, excité par la vindicte islamiste, pour l’égorger et le décapiter.

Après cet acte d’une insoutenable barbarie et après les 267 morts de l’islamisme depuis 2012, il n’est plus temps de composer. Des forces obscurantistes, ennemies mortelles de la République, nourries par le fanatisme aveugle, ont déclaré la guerre à la France et à son creuset, l’École. La pire des guerres, une guerre civile, une guerre de religions. 

Ces forces, comme les frères musulmans, sont ouvertement violentes et se glissent insidieusement dans les rouages de l’État, des collectivités et des associations.

La France doit être sans pitié avec les complices, directs ou indirects de cet acte. Il ne devra y avoir aucune indulgence vis-à-vis de quiconque aura contribué par haine ou par lâcheté, à commettre ou laissé commettre cet acte odieux, sans faire tout ce qui était en son pouvoir pour l’arrêter.

Il est essentiel que dès aujourd’hui toutes les mesures soient prises par le gouvernement, le Ministre de l’Éducation nationale et les Préfets garantir que tous les cas de menaces s’exerçant à l’encontre d’enseignants soient identifiés, répertoriés et que chaque cas fasse l’objet de poursuites judiciaires immédiates. 

Si l’attentat contre Samuel Paty s’est attaqué à la liberté d’expression et à la démocratie, cette liberté fon­da­men­tale en France implique aussi le droit de cri­ti­quer les reli­gions et de les tour­ner en déri­sion. 

Parmi toutes les mesures à prendre, il en est une qui serait à la fois courageuse et significative, c’est celle concernant le blasphème. Bien que légi­time et autorisé, il existe toujours en France, dans les dépar­te­ments d’Alsace et de Moselle, un « délit de blas­phème », ves­tige dans le « droit local des cultes » de l’occupation bis­mar­ckienne de 1870. Il est tou­jours prévu et réprimé par l’article 166 du droit pénal local !

L’abrogation de cette disposition anachronique ne por­te­rait pas atteinte au libre exer­cice des cultes, puisque celui-ci est garanti par­tout en France par la Consti­tu­tion et la loi du 9 décembre 1905. Ce serait même un acte hau­te­ment sym­bo­lique, un devoir mini­mal du Par­le­ment et du Gou­ver­ne­ment fran­çais, à l’égard de la mémoire de toutes les victimes d’attentats terroristes.

Mettre fin à cette déro­ga­tion locale poten­tiel­le­ment meur­trière aurait en même temps la valeur d’une réaf­fir­ma­tion, pour l’ensemble du ter­ri­toire, de la por­tée des liber­tés républicaines et un signal fort à l’égard de toutes les religions dont l’Islam qui a pris un sérieux retard sur la nécessaire conversion laïque.

Si Emmanuel Macron s’est engagé à renforcer les prin­cipes fon­da­men­taux de la loi de 1905 sur la laï­cité, il n’a rien dit sur le Concor­dat napo­léo­nien en Alsace-Moselle et donc la fin aujourd'hui du délit de blasphème sur tout le territoire national.

Donner des gages aux religions n’est sans doute pas la meilleure réponse à apporter pour défendre la laïcité. C’est pourquoi, il convient d’exiger de la part du gouvernement l’abrogation immé­diate, par voie légis­la­tive, de ce délit de blas­phème déro­ga­toire aux lois de la Répu­blique…

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