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[Interview] Entretien avec Bernard Martin, « monsieur filières Priméal »

Par Marieduclain
[Interview] Entretien avec Bernard Martin, « monsieur filières Priméal »Priméal fête ses 30 ans cette année. Après avoir rencontré Didier Perréol, fondateur de la marque, nous nous sommes entretenus avec Bernard Martin, directeur des opérations chez Priméal, surnommé " monsieur filières ".

Pouvez-vous m'expliquer en quoi consiste votre travail ?

Je suis en charge du développement des filières agricoles. C'est-à-dire que j'assure la relation avec les producteurs, l'approvisionnement avec les unités de production, le conditionnement ... Je suis très souvent sur le terrain. Pour vous donner un exemple, je reviens d'une assemblée générale de producteurs avec lesquels nous sommes en partenariat. J'ai pu échanger avec eux, faire le point sur ce que nous attendons et sur ce qu'ils souhaitent également.

Comment en êtes-vous arrivés à des produits filières Priméal ?

C'est une longue histoire ! Une histoire de plus de 30 ans. Depuis l'origine de la marque, Priméal a souhaité mettre en avant les producteurs en valorisant des produits issus du monde agricole. Nous rencontrons les agriculteurs en essayant de les comprendre et surtout en associant nos savoir-faire et nos compétences. Nous travaillons dans l'idée que le savoir-faire industriel doit être partagé avec celui du monde agricole. C'est dans cet état d'esprit que nous développons nos filières.

Aujourd'hui, beaucoup de marques conventionnelles parlent de filières France, qu'est ce que les filières Priméal ont de spécifique ?

Nos filières, qu'elles soient en France ou en Bolivie pour le quinoa, ont la spécificité de durer dans le temps. Par exemple, la filière du petit épeautre de Haute-Provence existe depuis 30 ans. Elle est née de la rencontre de Claudine Demay (directrice de l'innovation) avec Christine Mabille qui cuisinait des crêpes au petit épeautre sur la foire de Montfroc, dans la Drôme. A l'époque, le petit épeautre était méconnu du public. Depuis toujours, nous cherchons à mettre en avant des graines et céréales méconnues, anciennes et qui ont de l'intérêt afin de proposer de la diversité dans l'assiette des consommateurs.

Comment accompagnez-vous les producteurs ?

Nous avons plusieurs façons d'accompagner nos producteurs. Pour commencer nous leur assurons une relation de proximité, de solidarité et surtout durable avec des contrats sur plusieurs années. Nous leur permettons également d'avoir une visibilité sur leur production. D'autre part, nous cherchons à innover avec nos produits et cela afin de donner de la valeur ajoutée à leur production et de consolider l'économie de la filière. Enfin, nous co-investissons avec certains d'entre eux en Bolivie, en Camargue ou en Haute-Provence par exemple.

Comment identifiez-vous vos producteurs ? Avez-vous des critères ?

Nous commençons par identifier les produits qu'ils soient bons au goût ou au niveau nutritionnel. Ensuite, nous essayons d'identifier les producteurs qui partagent nos valeurs. Il faut aller sur le terrain, les rencontrer, voir comment ils produisent afin d'être capable de valoriser leurs produits. Nous n'avons pas vraiment de critères mais nous travaillons prioritairement avec des agriculteurs bio.

Vous me disiez être souvent sur le terrain, à quelle fréquence allez-vous voir vos producteurs ?

Je consacre 70% de mon temps au travail des filières et je suis environ 40% à 50% du temps sur le terrain, comme au moment où je vous parle.

En combien de temps est-ce que vous montez une filière ?

C'est très long ! Par exemple, pour la filière riz, cela fait 20 ans que Priméal met en avant le riz de Camargue. Pour le quinoa de Bolivie, cela fait 30 ans. Monter une filière peut aller vite mais ce qui est important c'est qu'elle dure le plus longtemps possible. Il faut prendre son temps, au niveau des récoltes également. On ne voit le résultat qu'au bout d'un an ou deux.

Depuis quand travaillez-vous chez Priméal et comment a évolué votre mission autour des filières ?

Je travaille depuis 11 ans chez Priméal et cela fait 30 ans que j'évolue dans le secteur agricole. Je suis arrivé chez Priméal convaincu de l'intérêt d'organiser et de structurer les filières. Mes missions se sont développées car l'entreprise elle-même évolue beaucoup. Mon objectif aujourd'hui, après avoir atteint une certaine maturité dans ma carrière, est de me concentrer sur les filières.

Quelles sont les ambitions de Priméal pour les filières dans les années à venir ?

Tout d'abord essayer d'intéresser les producteurs à se convertir au bio. Poursuivre notre croissance, continuer à proposer des produits locaux, régionaux, français et à exercer notre savoir-faire ainsi que celui de nos producteurs. Enfin, être un acteur du développement des agriculteurs bio.

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