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Sans nouvelles d'Igor - Bagdad 2003, de Hélène Richard-Favre

Publié le 21 mai 2019 par Francisrichard @francisrichard
Sans nouvelles d'Igor - Bagdad 2003, de Hélène Richard-Favre

Grande nouvelle ou court roman? Peu importe. Sans nouvelles d'Igor - Bagdad 2003 est - c'est l'essentiel - l'histoire d'une belle et brève rencontre entre un homme et une femme, au cours de laquelle ils se livrent.

Zora est journaliste, de père américain et de mère irakienne. Elle vit à Los Angeles. A la demande de son journal, elle part précipitamment pour l'Irak afin de réaliser un reportage aussi personnel qu'objectif.

Zora raconte, dans ce livre, la soirée particulière qu'elle passe à Bagdad, le 25 mars 2003. Cinq jours plus tôt, la Guerre d'Irak ou Seconde Guerre du Golfe a commencé, pour renverser Saddam Hussein.

Zora se trouve dans un hôtel où résident la plupart des journalistes. Elle y rencontre Ennio qui l'a invitée à dîner. Ingénieur, celui-ci est mariée à une femme qui est, comme elle, de mère irakienne.

La narratrice cite le carnet orangé qu'Ennio tient dans ses mains et le livre qu'elle tient dans les siennes et qui se trouve être, concours de circonstances, l'oeuvre d'Emilie à qui Ennio a donné son patronyme.

Ennio ne le lui a pas donné parce qu'il l'a épousée mais parce qu'ils se sont échangé leurs passeports... D'ailleurs, il ne s'appelle pas Ennio, mais Igor. L'Igor dont Zora sera sans nouvelles à l'issue de cette soirée. 

Dans son livre, Emilie, contrainte à l'exil, parle beaucoup d'Igor qui a choisi l'exil et le présente comme un grand lecteur qui aurait été bon professeur, mais qui, pour différentes raisons, s'est dirigé vers l'industrie...

Ce que dit Emilie de l'homme qui a invité Zora à dîner ne laisse pas de troubler celle-ci, qui se demande ce qu'elle va pouvoir rapporter de cette guerre et médite sur le rapport entre douleur personnelle et collective.

Zora se le demande d'autant plus qu'Igor, tout en lui faisant des confidences intimes, lui révèle ses doutes existentiels et lui avoue que c'est lui-même qu'il rencontre auprès d'elle, tant et si bien qu'elle est séduite par lui...

Zora devra cependant se souvenir de ce que lui a dit Igor au début de leur rencontre:

J'ai appris à mentir. "Pour être protégée, la vérité a besoin de beaucoup de mensonges". Du jour où j'ai entendu cette phrase, j'ai été convaincu d'avoir bien agi en évitant de trop me révéler.

Francis Richard

Sans nouvelles d'Igor - Bagdad 2003, Hélène Richard-Favre, 104 pages, Urss.ru (bilingue français-russe)

Livres précédents:

Nouvelles de nulle part (2013)

Nouvelles sans fin (2016)


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