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Jean-Baptiste Andrea : Ma reine

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Ma reine de Jean-Baptiste Andrea    3.75/5 (04-01.2019)

Ma reine (222 pages) est sorti le 30 août 2017 aux Editions L’Iconoclaste. Il est disponible depuis le 7 février 2019 en version poche chez Folio (224 pages).

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L'histoire (éditeur) :

Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n’est pas là. Seuls se déploient le silence et les odeurs de maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai.

Mon avis :

Ma reine, prix du premier Roman (envoyé par la Poste) et Prix Femina des lycéens 2017, finaliste du prix Fnac, arrive en poche, une bonne occasion de découvrir ce premier roman signé Jean-Baptiste Andrea et de partager un petit moment avec Shell (rapport à l’écusson plaqué sur son blouson), un gamin de douze ans simplet, pas bien vif mais terriblement attachant.

Nous sommes en 1965, Shell vient de s’enfuir de la station-service où travaillent et vivent les Courtois, ses parents, pour aller à la guerre, de l’autre côté de la colline (montrer à tous qu’il est un homme, et aussi échapper à l’institution spécialisée qui l’attend). En chemin, il rencontre Viviane, sa reine, une jeune fille de son âge qui mène son monde à la baguette (et surtout Shell), qui s’invente un palais et une vie de princesse mais cache en réalité évidemment beaucoup de secrets.  Ma reine va alors le protéger, le cacher mais va soudainement s’éclipser…

Récit à la première personne, de la voix du petit Shell, en pleine Provence des années 60, Ma reine à ce petit côté dépaysant qui fait du bien. La narration respecte à merveille la personnalité du garçon (ses craintes, ses failles et sa grande naïveté) alors forcément on tombe (ou pas) sous son charme, attendris par ses pensées, son innocence et son naturel.

J’ai passé un très joli moment avec ce titre mais doit reconnaître que je l’ai trouvé beaucoup trop court. Il manque énormément d’informations, je trouve. Et même ce bref moment (le temps d’un été) se révèle très plaisant, j’aurais vraiment aimé plus ! Plus de Viviane (cette petite peste qui prend Shell comme il est, sans le juger, en lui parlant comme personne ne l’a fait), plus de poésie, plus d’aventure… Oui, parce que même si l’objet du roman n’est en vérité pas cette reine, même s’il s’avère au final bien plus riche que ses 222 pages, j’en aurais aimé encore et encore.

Cette rencontre et cette complicité m’ont touchée, et les mots de Jean-Baptiste Andrea qui oscillent entre imaginaire (lié à l‘enfance) et désillusions, m’ont charmée. Roman initiatique, Ma reine est un petit titre qui parle de différence avec plein de charme à l’intérieur et au finale une charge émotionnelle très forte, à laquelle je ne m’étais pas attendue.

« Grâce à Viviane, j’étais devenu immense, j’avais touché le ciel d’une main et la terre de l’autre. Le monde avait retrouvé sa reine et c’était grâce à moi.

Le soleil s’est levé, poussant un de ces vents chauds qui font parfois croire que l’été revient. Il ne revient jamais. Finalement toutes les saisons mentent. » Page 221 de la version poche


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