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[Critique] Colette

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Colette

[Critique] Colette
1893. Malgré leurs 14 ans d’écart, Gabrielle-Sidonie Colette (Keira Knightley), jeune fille à l’esprit rebelle, épouse Willy (Dominic West), écrivain aussi égocentrique que séducteur. Grâce à ses relations, elle découvre le milieu artistique parisien qui stimule sa propre créativité. Sachant repérer les talents mieux que quiconque, Willy autorise Colette à écrire – à condition qu’il signe ses romans à sa place. Suite au triomphe de la série des « Claudine », il ne tarde d’ailleurs pas à devenir célèbre. Pourtant, tandis que les infidélités de Willy pèsent sur le couple, Colette souffre de plus en plus de ne pas être reconnue pour son œuvre.

Réalisé par le cinéaste britannique Wash Westmoreland, à qui l’on doit notamment le poignant Still Alice en 2015, Colette est un biopic dramatique retraçant quelques années de la vie de la romancière Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette. Un sujet en or pour un biopic tant la vie de l’artiste française est représentative de l’époque. Passé les premières minutes déroutantes liées au décalage entre la langue du film (l’anglais) et celle de l’histoire (le français), le film séduit d’emblée par sa superbe direction artistique. Qu’il s’agisse des décors, des costumes ou même de la photographie (signée Giles Nuttgens), le rendu visuel se révèle en effet d’excellente facture, proposant une belle reconstitution du Paris du début du 20e siècle. Côté réalisation, le constat est en revanche nettement moins emballant puisque si la mise en scène nous gratifie parfois de quelques plans élégants (joli jeu de transparence dans l’appartement parisien), elle s’avère malheureusement – comme c’est souvent le cas pour ce genre de projet – beaucoup trop classique et académique que pour vraiment convaincre.

[Critique] Colette
Malgré ses quelques atouts techniques, l’intérêt du long-métrage réside toutefois principalement dans son scénario. A travers le parcours de la jeune auteure, de son mariage à son émancipation, le récit aborde effectivement une multitude de sujets tels que le féminisme ou la sexualité. Des sujets passionnants, d’autant plus compte tenu de l’époque, mais qui ne bénéficient malheureusement que trop rarement du traitement subtil qu’ils méritent. En voulant mettre en lumière Colette, et plus généralement la gent féminine, Wash Westmoreland massacre en effet littéralement ses personnages masculins, les présentant presque tous comme des êtres voleurs et volages. Un manque de complexité regrettable qui contraste avec la relative finesse accordée aux figures féminines. Finalement, c’est essentiellement dans son portrait intime de la jeune femme que le biopic captive. Il faut dire que Keira Knightley livre une performance tout à fait éloquente dans la peau de Colette. Aussi convaincante en femme docile qu’en artiste émancipée, l’actrice britannique illumine le film de sa présence.

Inspiré de la vie de la romancière française Sidonie-Gabrielle Colette, Colette est donc un biopic dramatique plutôt séduisant, bien que trop académique et rudimentaire que pour vraiment marquer les esprits. Porté par une Keira Knightley lumineuse, le film passionne surtout par son portrait intime de la jeune artiste.


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