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Maud Begon et Michel-Yves Schmitt : Le réveil des poupées

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Le réveil des poupées de Maud Begon et  Michel-Yves Schmitt   4/5 (15-11-2018)

Le réveil des poupées  (48 pages) est disponible depuis le 10 octobre 2018 dans la collection Jungle Frissons des Editions Jungle

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L’histoire (éditeur) :

Anna et son frère Max emménagent dans une nouvelle maison, avec leur mère. Coincé entre un hospice et une boutique de jouets ringards, l'endroit est carrément déprimant. Lorsqu'Anna doit faire réparer une de ses poupées de collection, elle se rend dans le magasin d'à côté. Les jouets, aussi défraîchis que leur propriétaire, font froid dans le dos... La nuit même, Anna n'en croit pas ses yeux : les poupées de la boutique sont vivantes, prêtes à lui sauter dessus !

Mon avis :

Deuxième BD de la collection Jungle Frisson que je découvre et je suis encore plus enchantée par le concept et la qualité des ouvrages.

D’abord, j’aime beaucoup l’idée de laisser chaque nouvelle BD de la série entre les mains de scénaristes et dessinateurs différents. Voilà de quoi ouvrir la culture BD, de découvrir différentes manières de traiter une histoire (aussi bien en terme de maniement de l’intrigue, découpage de l’histoire qu’en traitement des illustrations). Ça éveille la sensibilité et l’intérêt du lecteur pour la culture BD je trouve.

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Dans Le réveil des poupées (one shot), Anna Matteson est contrainte de déménager. Sa mère, fraîchement divorcée, ayant dégoté un nouveau travail dans cette triste banlieue, la voilà avec son petit frère Max à vivre entre une boutique de poupées anciennes et un hospice de « vieux fanés ». Pas vraiment emballée de quitter ses amies et de se retrouver dans cette sordide ville, elle doit en plus faire avec les bruits nocturne effrayants qui viennent de l’hospice tout près et avec sa poupée préférée mystérieusement mutilées (par son petit frère, elle en est certain). Heureusement, la boutique à côté pourrait lui être d’une grande aide. A moins que…     

Je ne m’attendais pas du tout à ce scénario. Agréablement surprise, j’imaginais un remake d’Annabelle ou de Chucky mais l’intrigue se révèle plus complexe et surtout agrémentée de nombreux éléments qui en font une histoire intrigante. Il n’est pas simplement question de poupées démoniaques mais de « savant fou » et de vengeances. Alors vous êtes prévenus !

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On aborde ici des problèmes de famille recomposée (un père peu disponible pour ses enfants), de famille tout court (des frère et sœur qui se chamaillent, une ado à fleur de peau avec qui la communication est difficile), d’adaptation dans un nouvel univers et des difficultés à sympathiser (surtout pour Anna). Voilà de quoi s’identifier facilement aux personnages.

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Mais surtout on plonge dans une histoire horrifique aux illustrations sombres à souhait (parfaites pour l’ambiance).

Le découpage est rythmé et offre une lecture sans répits. Même si ce n’est pas la bande dessinée la plus effrayante que j’ai pu lire, c’est une excellente mise en bouche lorsque l’on veut s’essayer à l’épouvante lorsqu’on a 13 ans et plus. Les dessins sont éloquents et peuvent déranger (n’est-ce pas ce que l’on cherche en s’attaquant à ce registre ?) et comme les tons changent à mesure que la tension croit, l’atmosphère devient assez vite un peu plus étouffante.

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Pas de suite ? rien ne l’indique sur la couverture ni sur le site de l’éditeur. Toutefois la dernière page le laisse agréablement envisager. Personnellement, j’aimerais beaucoup qu’elle se fasse car elle pourrait offrir un nouveau cran dans la terreur.

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