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14-18, Albert Londres : «Qui dit que c’est la paix?»

Par Pmalgachie @pmalgachie
14-18, Albert Londres : «Qui dit que c’est la paix?»
Six kilomètres d’avance et ce n’est pas fini !
(De l’envoyé spécial du petit Journal.) Front britannique, 23 octobre. Qui dit que c’est la paix ? Ce matin, trois armées anglaises à la fois se sont remises à « gratter » le Boche, la première, la troisième, la quatrième : Horne, Byng, Rawlinson. Que veut-on prendre ? Quels sont les objectifs ? Les objectifs : il n’y en a pas et on veut tout prendre. On veut que notre volonté soit maîtresse de celle des Allemands. Les Allemands se cramponnent sur telle ligne : c’est donc qu’ils y ont intérêt. Nous allons nuire à leur intérêt. Nous allons attaquer, les bousculer. Ils sont décidés à prendre le train pour leur pays, mais nous ne voulons pas qu’ils choisissent l’heure du départ. Il nous plaît qu’ils décampent, alors qu’ils n’ont pas encore terminé leurs bagages. L’acharnement des Britanniques à taper dessus demeurera mémorable. Depuis le 8 août, ils ne se sont pas arrêtés. Au début, quand ils vidaient les poches, après, quand ils atteignaient la muraille Hindenburg, encore après, quand ils la dépassaient et aujourd’hui quand ils délivrent Cambrai, Douai, Lille, Roubaix, Tourcoing, et encore aujourd’hui, quand ils se jettent sur le vaincu récalcitrant, c’est la même obstination. Où le Boche regimbe, ils le « sonnent ». Tant qu’il aura un souffle de vie, ils l’empoigneront. L’ennemi, pour fuir en ordre, tâche de reprendre haleine, derrière des rivières et des canaux, à l’ombre des forêts ; c’est ce que les Britanniques dérangent. Les attaques se déclanchèrent à 1 h. 20 du matin, entre Valenciennes et Tournai, la 1re armée avait pris Bruay et atteignit la rive gauche de l’Escaut, à Breharies et Espain. Résistance considérable. Obus à gaz sur le rassemblement de nos troupes. Nous bousculons, ramenons des prisonniers. Partout, aussi bien à la 3e qu’à la 4e, nous avons avancé de six kilomètres. C’est Mons et Maubeuge qui doivent rire en voyant le Boche bourrer ses malles.

Le Petit Journal

, 24 octobre 1918.

14-18, Albert Londres : «Qui dit que c’est la paix?»
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