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Je n’ai plus que les os, un Squelette je semble

Par Vertuchou

Je n'ai plus que les os, un squelette je semble,
Decharné, denervé, demusclé, depoulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé,
Je n'ose voir mes bras que de peur je ne tremble.

Apollon et son fils deux grands maitres ensemble,
Ne me sauraient guerir, leur mestier m'a trompé,
Adieu plaisant soleil, mon oeil est estoupé,
Mon corps s'en va descendre où tout se desassemble.

Quel ami me voyant en ce point despouillé
Ne remporte au logis un oeil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,

En essuyant mes yeux par la mort endormis ?
Adieu chers compaignons, adieu mes chers amis,
Je m'en vais le premier vous preparer la place.

Pierre de Ronsard — Derniers vers

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