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Définir le changement

Publié le 08 juin 2018 par Christophefaurie
Il y a quelque-chose de bizarre avec le changement : ont est embarrassé lorsque l'on nous demande de définir de quoi il s'agit. C'est évident, non ? Voilà comment j'en suis venu à voir la question :
  • Premier point. Il est pertinent de parler d'identité. L'homme est façonné par le hasard, son milieu et son histoire. Et cela donne "quelque-chose" de relativement stable, et d'unique, qui ne peut (quasiment) pas changer. En particulier, cela a un sens de dire que nous sommes "français" (ou "américains"...) Ce point est important, parce que c'est justement sur ce noyau dur que portent actuellement les tentatives de changement. 
  • Notre environnement, la société en particulier, change du fait du hasard et de diverses forces, et notamment de nos impulsions, qui sont très souvent contradictoires. Second point important. Car nous ne comprenons pas que c'est la plupart du temps nous-mêmes qui attaquons notre "noyau dur". Nous avons des désirs contradictoires. Par exemple, nous pouvons haïr "le capitalisme", tout en en étant, dans les faits, le bras armé.
  • Ce qui précède est la partie inconsciente du changement. Une transformation se fait, que nous ne percevons pas. Le véritable changement, au sens ou je l'entends, est le passage du conscient à l'inconscient. C'est alors que l'on réalise qu'il faut faire avec ce que l'on a. La sécurité de l'emploi, c'est fini, par exemple. Ou, l'école ne sera plus jamais celle qu'a voulu la troisième république. La question qui se pose alors est : compte-tenu de ce qui est important pour moi (point 1), et du nouveau contexte, quels sont les choix qui me sont offerts ? Qu'est-ce qui m'enthousiasme ? Quels sont les moyens dont j'ai besoin pour réaliser, agréablement, le projet que j'ai choisi ? C'est le processus que Kurt Lewin appelle, à l'échelle de la société, "changement planifié". 
  • Le changement ne survient que par miracle. A un moment on aboutit à un dilemme. De lui peut émerger une solution inconcevable jusque-là. Par exemple, pour la France en 45 : entre détruire l'Allemagne et la laisser reconstruire sa puissance, il y a une troisième solution : s'allier à elle. 
A cela, il faut apporter deux précisions :
  • Cette démarche correspond à la dialectique de Hegel : en soi (je suis), pour soi (je réalise que je suis), en soi et pour soi (j'agis en fonction de ce que je suis). C'est un travail compliqué. 
  • Dans toutes les pensées, et dans toutes les cultures, on estime qu'il existe des gens qui sentent le mouvement de l'univers. D'ailleurs, il nous arrive à tous des moments de grâce, lors desquels nous avons le sentiment que tout est évident. Il semble donc que cette démarche puisse être rendue plus fluide et heureuse qu'elle ne paraît dans mon exposé. Pour cela, la culture américaine a inventé "l'optimisme". Ce mot a un sens très précis. Etre optimiste, c'est être stimulé par l'adversité. C'est y voir un moyen de faire avancer sa barque. Si l'on ne l'est pas naturellement, c'est probablement par là que doit commencer le changement... (On y parvient, probablement, en apprenant le changement, par de l'expérimentation à petite échelle.) 

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