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[Critique] Call me by your name

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Call me by your name

[Critique] Call me by your name
Été 1983. Elio Perlman (Timothée Chalamet), 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia (Esther Garrel). Son père (Michael Stuhlbarg), éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, et sa mère (Amira Casar), traductrice, lui ont donné une excellente éducation, et il est proche de ses parents. Un jour, Oliver (Armie Hammer), un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir, au cours d’un été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à jamais.

Adapté du roman éponyme d’André Aciman, Call me by your name est un drame romantique de Luca Guadagnino (Amore, A Bigger Splash). Précédé de nombreuses critiques élogieuses, le film séduit principalement par la performance prodigieuse de Timothée Chalamet. Le jeune acteur franco-américain, aperçu dans Interstellar en 2014, délivre effectivement une interprétation saisissante dans la peau de cet adolescent cultivé totalement désarçonné, émotionnellement et physiquement, par l’arrivée dans son quotidien d’un doctorant américain ne passant définitivement pas inaperçu. C’est peu de dire qu’il vole complètement la vedette à son partenaire. Et pourtant, une fois n’est pas coutume, Armie Hammer est loin de démériter. Malgré un personnage ayant beaucoup de mal à dépasser le statut de jeune apollon, la faute à une écriture refusant de creuser davantage ses multiples fissures, le comédien affiche tout de même un étonnant charisme. Un constat que l’on peut largement étendre à l’ensemble du casting, chaque acteur apportant une vraie plus-value à son rôle. On retiendra notamment la prestation à nouveau particulièrement inspirée de Michael Stuhlbarg, absolument extraordinaire dans son monologue final (assurément l’une des plus belles séquences du film).

[Critique] Call me by your name
Malgré tout, de manière très personnelle, je dois reconnaître que le long-métrage ne m’a que trop rarement ému, ou même emporté. La faute, selon moi, à un découpage laissant à désirer et un scénario n’exploitant pas assez profondément le potentiel – autre que romantique – du récit. L’installation du cadre et des personnages se révèle par exemple assez poussive, et surtout beaucoup trop longue. Bien sûr, le jeu sensuel auquel se prêtent les deux personnages dans la première moitié est infiniment nécessaire pour mieux ressentir l’incroyable explosion de sentiments dans la seconde, mais ce segment aurait néanmoins pu être resserré sans perdre en efficacité. Cela nous aurait évité quelques dialogues faussement intelligents n’ayant rien à raconter. En outre, si le film s’avère plutôt brillant dans sa façon de représenter à l’écran ce premier amour marquant et éphémère, proposant notamment un travail intéressant sur les corps, son propos reste malheureusement trop superficiel sur beaucoup de sujets. Enfin, sans être transcendante, la mise en scène séduit cependant par sa sobriété, s’effaçant souvent au profit des décors et de la lumière. Mention spéciale au dernier plan, à la fois déchirant et magnifique.

Porté par un Timothée Chalamet prodigieux, Call me by your name est donc un drame lumineux, représentant à merveille ces (premiers) amours estivales, dont on se souvient encore parfois avec les yeux remplis de larmes. Dommage cependant que le propos ne dépasse, volontairement ou non, jamais vraiment le cadre romantique.


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