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2017 : Entraînement et élevage français

Publié le 07 novembre 2017 par Altim58
2017 : Entraînement et élevage français

Avec une seule de victoire française de Groupe 1 sur les sept se déroulant le week-end de l'Arc, il était fréquent d'entendre que l'entraînement français, mais aussi l'élevage français, avait subi là un revers cuisant, face aux anglais notamment, d'autant plus que la seule victoire était due à Vazirabad dans le Cadran pour A.de Royer Dupré qui n'a pas fait une grande année.
Pour autant, globalement, si l'année 2017 a été moyenne, elle n'a pas été catastrophique, elle a été équivalente aux trois années précédentes avec sensiblement le même nombre de groupes gagnés. Par contre, s'il est vrai que les anglais ont réalisé une belle moisson avec vingt-quatre Groupes dont dix Groupes 1 ils ont toutefois fait moins bien qu'en 2000 et 2009.

Par le passé, dans les années 70-80, les anglais gagnaient moitié moins de Groupes en France qu'aujourd'hui. Les entraîneurs qui venaient en France étaient à l'époque Barry Hills, Dick Hern, Ian Balding qui seront ensuite relayés par John Dunlop, Sir Henry Cecil, Sir Michael Stoute, Paul Cole et Robert Amstrong
Et c'est au milieu des années 90, au moment de l'inauguration du Tunnel sous la Manche, que les partants anglais deviendront plus nombreux et qu'ils gagneront deux fois plus de Groupes.
Ainsi, entre 1995 et 2000, ils gagneront autant que lors des dix années précédentes, la moitié de ces victoires étant dues essentiellement à
Saeed bin Suroor pour Godolphin, John Gosden, Peter Chapple-Hyam et John Dunlop. Ils ne gagneront pas pour autant plus de groupes 1 mais monopoliseront certaines épreuves comme les prix Dollar, Jean Prat, Critérium International, Robert Papin ou Daniel Wildenstein.
C'est aussi à cette époque que les irlandais avec
Aidan O'Brien (qui prenait la suite de Vincent O'Brien pour Coolmore) commenceront a gagner plus d'épreuves en France. Une conjonction d'événements (facilité de transports des chevaux vers la France, développement de Coolmore et augmentation rapide de la qualité des chevaux entrainés par Aidan O'Brien) qui durcira l'opposition et permettra aux chevaux entraînés en Angleterre et en Irlande de gagner parfois jusqu'à vingt Groupes de plus par rapport aux années 70-80.
L'année 2001 sera encore une année très prolifique pour eux avec des chevaux entraînés par Saeed bin Suroor et John Gosden mais à partir de 2002, le nombre de leurs victoires diminuèrent et revinrent approximativement au niveau des années 80, avec une seule exception, en 2009.

En effet, partir de 2002 et au moins jusqu'en 2013, l'entraînement français résistera plutôt bien, allant même en 2011 jusqu'à gagner quasiment tous les Groupes 1 (les anglais n'en gagneront que quatre).
Cette résistance on la doit à
André Fabre qui gagnera plus de 200 Groupes sur la période, à Alain de Royer-Dupré et  l'élevage Aga Khan, Freddy Head, C.Laffon-Parias et l'élevage Wertheimer, Elie Lellouche et l'élevage Wildenstein, et encore à C.Head-Maarek ou au développement de l'écurie Rouget

 
Mais depuis 2014, cette résistance semble s'amenuiser....les anglais et irlandais ont recommencé à gagner plus de Groupes avec notamment
J.Gosden, R.Fahey, R.Hannon, W.Haggas et Aidan O'Brien mais aussi  Charlie Appleby (le successeur de Saeed bin Suroor) ou encore Karl Burke

Et ils ne gagnent pas seulement avec leurs 2 ans comme on pourrait le penser (en moyenne ils gagnent 1/4 de ces épreuves) mais avec des 3 ans ainsi que beaucoup de chevaux de 4 ans et +.

Plus inquiétant, ils ont gagné nettement plus de Groupes 1 (+23) que les quatre années précédentes, présentent de plus en plus de partants (plus de 200 cette année alors que les entraineurs français, de leur côté, en ont présenté  cinq fois moins en Angleterre). 
Là où on voit bien la force des entraîneurs anglais, c'est leur capacité à faire facilement le déplacement pour viser des épreuves de Groupe (avec cette année, plus de 170 partants et à l'arrivée près d'1/3 de chevaux placés dans les trois premiers, et cela avec plus de vingt entraîneurs différents..).

Seule consolation pour les français : une meilleure défense dans les classiques, car depuis 2001, avec 160 partants, les anglais n'en ont gagné que six, soit deux Jockey Club et deux Prix de Diane, une Poule d'Essai des Poulains et une Poule d'Essai des Pouliches  alors qu'entre 1995 et 2000, ils en avaient gagné le double avec moins de 100 partants.

2017 : Entraînement et élevage français

Reste le problème de l'élevage français. 


Dans les années 80-90, trois étalons ont dominés l'élevage en Europe avec leurs produits. Parmi eux, Sadler's Wells et Danehill, étalons Coolmore.
Nureyev, le troisième, qui était un neveu de Sadler's Wells, a commencé comme étalon au Quesnay pendant une année puis a été exporté aux Etats-Unis (de cette année de monte, est née Devalois une lauréate des EP Taylor Stakes qui sera la grand-mère de Dissertation et Dunkerque).

Après les exportations de Blushing Groom, Riverman, Lyphard, Caro, Green Dancer qui deviendront des étalons majeurs aux Etats-Unis,  l'élevage français ne pouvait compter que sur quelques étalons  comme Luthier, Artic Tern ou Bellypha pour rivaliser. Ensuite, Anabaa et Linamix firent un peu mieux, mais depuis leur disparition, la relève peine à venir, surtout face à des étalons leaders comme Galileo, Dubawi, Shamardal, Sea The Stars et maintenant Frankel

 
Actuellement, les deux étalons les plus chers en France sont
Siyouni et Le Havre. Le premier vient de passer à 75.000€  du fait des victoires de Laurens et Le Brivido en Angleterre alors qu'un seul de ses produits a gagné un Groupe en France (Sacred Life dans le Thomas Bryon). Quant à Le Havre, son année 2017 aura été sauvée par Suedois lauréat sur le mile à Keeneland.

Cette année, les entraîneurs français ont obtenu leurs meilleurs résultats dans les  Groupes avec des chevaux nés pour les 2/3 d'étalons irlandais et anglais alors que la moitié de leurs partants au départ étaient d'étalons stationnés en France.

Un constat qui pourrait être inquiétant, mais malgré tout, les étalons français, comme en 2016, ont gagné 1/3 des Groupes avec leurs produits,  ce qui n'est finalement pas si mal compte tenu de la concurrence anglaise et irlandaise, sans cesse renouvelée, d'étalons avec un prix de saillie supérieur à 20.000€ et bénéficiant d'une jumenterie plutôt haut de gamme.


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