La Fashiontech est à la mode

Le secteur de la mode a toujours été avant-gardiste. C’est donc tout naturellement que, surfant sur l’engouement des wearables, la mode se sert de la technologie pour renouveler ses sphères de création.

« La mode est avant tout un art du changement » disait John Galliano. En effet, le secteur s’est toujours inspiré des mouvements présents de la société pour dessiner les formes du futur. Dès les années 90, les créateurs et designers se sont inspirés des codes d’un Internet naissant pour renouveler leurs vêtements. Plus récemment, c’est la technologie qui s’est rapprochée de la mode avec ses objets connectés, de véritables accessoires qui enregistrent les données des utilisateurs. Aujourd’hui, se développent de plus en plus des formes hybrides, entre mode et technologie : ce sont les Fashiontech. Il s’agit en réalité d’un mélange entre le textile intelligent, le wearable et l’esthétisme technologique. Le vêtement du futur se veut donc intelligent, connecté et porteur d’émotions. En ce sens, il est communication et connexion.

Outre le caractère novateur des esthétiques, la Fashiontech se veut aussi disruptive en ce qu’elle bouleverse jusqu’à ses chaînes de production. En utilisant de nouveaux matériaux, de la matière première numérique, c’est le métier artisanal, traditionnellement le modelage et la couture, qui se reconfigure. Les créateurs et artisans de la mode sont de plus en plus amenés à travailler avec de nouveaux outils comme l’imprimante 3D. Le designer n’a jamais aussi bien porté son nom qu’à l’ère du Computer Aid System. Encore, parce qu’elle se veut plus éthique et écologique, la Fashiontech imagine de nouveaux textiles connectés ou recyclés comme les baskets Adidas dont la semelle est imprimée en 3D à partir de plastique recyclé. Si la Fashiontech semble avoir de beaux jours devant elle, elle devra surtout réussir à harmoniser les logiques de deux business que tout semble opposer : l’industrie de la mode et celle de la technologie.