J'ai été déçu par le nouveau film de James Gray "The lost city of Z", vu hier soir dans le cadre du Luxembourg City Film Festival.
Ce que j'ai aimé, c'est d'être plongé dans l'effervescence du festival, avec plein de passionnés aux yeux luisants, dans la merveilleuse salle de la Cinémathèque.
Mais le film. Décevant, car laborieux et désincarné.
Son plus gros problème : la très mauvaise interprétation d'un peu tout le monde, mais en particulier de Charlie Hunnam dans le rôle principal, celui du Major Fawcett. Sorry, il est censé être illuminé, habité par une vision proprement folle et destructrice, et on n'y croit jamais, on ne ressent jamais rien d'autre en lui que la pénible mécanique d'un acteur qui essaye de nous convaincre mais n'y arrive pas. Et comme la narration est articulée autour de cette soif d'aventure et de gloire qui habite le personnage, le ronge et engendre de la souffrance autour de lui, notre intérêt retombe très vite, dès les premières dix minutes. Et comme ça s'étire encore sur 2h20, on s'ennuie pas mal jusqu'au bout.
Car en plus la mise en scène est mollassonne, plate, hyper-académique, même quand on est en pleine jungle. On pense à Werner Herzog, à Francis Ford Coppola, à Terence Malick, à John Boorman et même à Steven Spielberg et son Indiana Jones, mais juste pour se dire que, contrairement à tous ceux-là, James Gray ne parvient pas à nous faire sentir la jungle, la moiteur, le vertige, l'effroi, la peur, la luxuriance, la folie, le choc des cultures.