Magazine Bien-être

Demain, j’enlève mes bagues

Publié le 12 décembre 2016 par Ça Va Merci @Ca_va_merci

Porter de nouveau des bagues quand on est adulte, c’est possible et ça change la vie. Nouveau sourire, nouvel élan, ici le récit d’une jeune femme comme les autres qui prend conscience du temps passe et de sa valeur. Joie ! 

Comme toutes les ados de 15 ans, j’ai porté des appareils dentaires pour avoir un smile de folie. Quelques gouttières, bagues et élastiques plus tard, j’entrevois enfin le saint Graale ! C’est la fin de mon calvaire et du métal dans la bouche. Liberté Chérie… Et puis, la sagesse (personnifiée en émail) me touche de plein fouet -qui a dit que c’était génial d’avoir 20 ans ? Mes dents poussent et mon précieux sourire perd de sa superbe sous mes yeux sans que je ne puisse rien y faire. Et boom !  À toi les dents de la mer, de la tienne de mère à qui tu ne veux pas ressembler et tout ton monde qui s’écroule. L’homme que tu aimes et qui t’a connu au summum de la gloire te le dit aussi, le couteau à pain qui te sert de sourire est assez moche et tu serais bien mignonne de faire quelque chose à tendance magique, parce que reporter des bagues quand on est plus grande c’est tout simplement ridicule. Mais on s’aime non ? Pas si fort faut croire.

Entre temps, je finis mes études, je renoue avec le célibat et je me dégôte un CDD en priant le ciel et tous les autres éléments pour que la mutuelle soit bonne et qu’elle m’aide à financer tout ça. Parce que Oui, quand on est une grande fifille, on n’a pas le droit d’avoir un super sourire à moins de se saigner aux quatre veines. Bisous la sécurité sociale au passage mouak mouak.

Et c’est comme ça qu’à 25 ans je me suis retrouvée baguée, bien loin de mes envies de diamants à l’annulaire, même si l’orthodontiste me fait comprendre que j’ai des bijoux dans la bouche. Et ce n’est pas la veine qui me va droit au cœur mais ses conseils pour optimiser mon traitement. J’opte pour une solution linguale hyper discrète… pendant 9 mois. Après ma grossesse intra-buccale, je me farcie la partie II du bouquin : des élastiques accrochés à des petits plots blancs qui jaunissent fatalement. Et s’en suit le fou carnaval des animaux à faire pâlir de jalousie Camille Sincence (culture t’as vu !) : ours, zèbre, écureuil, renard et kangourou, de vraies forces de la nature en plastique que je dois porter de jour comme de nuit. À mesure que mes dents se redressent, je rencontre un homme merveilleux qui rigole aux éclats quand je lui annonce, gênée, que c’est Paris-Marseille dans ma bouche. Il s’en moque et ça me soulage. Il prend le train en route, direction le soleil d’une nouvelle vie.

Aujourd’hui c’est presque fini. J’enlève mes bagues demain après 1 an et 10 mois de rendez-vous assidus, de ligatures et autres pinces Mathieu. Demain c’est fini. Et je me dis qu’il est temps d’arrêter de mesurer le temps par rapport aux épreuves que l’on vit. Je voudrais prendre le temps de prendre le temps pour apprécier. Ce n’est que lorsque nous sommes entravés d’une quelconque façon que l’on prend conscience la chance que l’on avait avant. Et ça c’est fini. Demain, je jette un peu de ma bêtise en enlevant mes bagues. Demain, j’apprends de nouveau à sourire à la vie !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ça Va Merci 1315 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines