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Charente-Maritime : l’été, l’île de Ré rayonne et souffre

Publié le 13 août 2016 par Blanchemanche
#IledeRe
Publiéle 13/08/2016 par Sudouest.fr
« Il faut désormais que nos élus misent sur le tourisme qualitatif et sensibiliser les touristes à la préservation des milieux et des espèces », confie Patrick Salez, conseiller municipal à La Flotte.
« Il faut désormais que nos élus misent sur le tourisme qualitatif et sensibiliser les touristes à la préservation des milieux et des espèces », confie Patrick Salez, conseiller municipal à La Flotte.
© X. L.

La renommée de l’île n’est pas sans conséquences sur sa tranquillité et sur la préservation de son environnement. Certains insulaires tirent la sonnette d’alarme.

«Le trop plein de touristes sur l'île et les conséquences qui en découlent sont une affaire de jugement et d'appréciation subjective », dit Bernard Bordier, président de l'association des Amis de l'île de Ré (AIR).Sur le territoire insulaire de 85 km², la vague de touristes en juillet et en août exacerbe parfois les tensions entre ceux qui l'attendent et l'espèrent avec délectation et ceux qui tentent de la juguler. Une certaine idée du tourisme contre des principes. Mais les deux camps semblent officiellement d'accord sur une idée : l'afflux touristique de masse porte atteinte à l'équilibre environnemental du petit paradis.

Quota maximum sur l'île

En 2012, ce constat s'est même transformé en action judiciaire. Verrouiller l'urbanisme florissant lié à la popularité de la destination, était l'une des motivations principales des requérants : l'association des Amis de l'île de Ré (AIR), Nature environnement 17 et trois autres associations rétaises pour la protection des sites naturels (Avenir du Bois, l'Association pour la défense des habitants de Saint-Martin, et l'Association pour la protection des sites de Saint-Clément-des-Baleines). Et cela, le Schéma de cohérence territoriale (Scot) de l'île de Ré, établi en 2012, ne le prévoyait pas.Roxane Sageloli, avocate au cabinet Lepage à Paris, s'est chargée de ce dossier épineux. « Mes clients ont fait un recours contre le Scot de 2012. À cette époque, celui proposé par la Communauté de communes (CdC) de l'île de Ré était un document d'orientation et non de prescription. Sur un territoire fragile à sauvegarder, le document ne contraignait donc pas les communes pour la délivrance des permis de construire. »Pour Bernard Bordier, président de l'AIR, le véritable problème de la sur-fréquentation de Ré n'est pas moins l'étalement urbain que la capacité d'accueil et de développement. « Au niveau du capital de ressources du territoire, on est vraiment à la limite. On ne peut pas être plus nombreux sur l'île. Sinon, on mettrait en péril ses spécificités et son environnement. »Pour légitimer ses propos, l'association a donc décidé de collaborer avec le CNRS de Nantes. En octobre, une étude officielle d'évaluation, menée par des géographes, un économiste et un juriste, sera rendue publique. « Pour le moment, tout ce que je peux vous dire, c'est que nous avons atteint notre quota maximum sur Ré », précise Bernard Bordier.

Affluence record sur le pont

Les chiffres fournis ces jours derniers par le Conseil départemental démontrent que les vacanciers viennent toujours plus nombreux. Pour ce mois de juillet, la fréquentation du pont de l'île de Ré est en hausse de 3,2 % par rapport à juillet 2015. Avec 379 568 entrées, il est même le mois de juillet record dans l'histoire du pont. « Notre territoire connaît un phénomène de saturation », explique Patrick Salez, ancien haut fonctionnaire de la Commission européenne, spécialiste des questions d'aménagement du territoire et actuel conseiller municipal à La Flotte-en-Ré. « Il faut désormais que nos élus misent sur le tourisme qualitatif et sensibiliser les touristes à la préservation des milieux et des espèces. C'est la politique de la Stratégie européenne pour le tourisme côtier, adoptée en 2014. Essayons de nous y conformer. »Dominique Chevillon, président de l'association Nature environnement 17, valide complètement ces arguments. Selon lui, les territoires terrestres et maritimes de l'île sont menacés. Mais la réelle urgence, ce sont « les massifs dunaires. Ils sont un véritable terrain de jeu pour les vacanciers ». Lieux les plus fréquentés, ils sont également les plus fragiles. Le piétinement des végétaux dunaires a détruit toute protection naturelle. « Et pourtant, on préfère mettre tout notre argent dans les travaux de digues », se désole-t-il.
http://www.sudouest.fr/2016/08/13/l-ete-l-ile-de-re-rayonne-et-souffre-2466337-1381.php

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