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Consommation. Le moules-frites va-t-il flamber ?

Publié le 29 juin 2016 par Blanchemanche
#Mytiliculture
Publié le 29 juin 2016
Flore Limantour
En Bretagne, les principaux bassins de production, Saint-Brieuc, baie du Mont Saint-Michel et Pénestin sont préservés.
En Bretagne, les principaux bassins de production, Saint-Brieuc, baie du Mont Saint-Michel et Pénestin sont préservés.

Brest, l'Aven, les Abers, la baie de Lannion mais aussi la Vendée, la Charente maritime et la Normandie sont touchés par une forte mortalité des moules actuellement inexpliquée. La production se raréfiant, les prix devraient monter mais de « manière raisonnable » pour ne pas détourner le consommateur.

Le phénomène de surmortalité a été constaté par les mytiliculteurs, il y a trois ans, aussi bien sur les bouchots que les filières. « Quand ça arrive, c'est d'une violence extrême », constate Christophe Le Bihan de l'entreprise Mytilimer (négoce et production) qui regroupe plus de 70 professionnels entre La Rochelle et la frontière belge. « En quinze jours, tous les bouchots peuvent être décimés ». Actuellement, aucune explication n'a été officiellement formulée. Des études sont en cours depuis l'an dernier sur la côte nord de la Bretagne. Ifremer est à pied d'oeuvre. Plusieurs hypothèses sont avancées. Goulven Brest, du Comité conchylicole de Bretagne nord, remarque une fragilité croissante des moules, liée au réchauffement de l'eau (+ 1,5 à 2ºC), combinée à des pollutions terrestres récurrentes qui favoriseraient le travail des pathogènes.

Anomalie génétique ?

À titre individuel, un chercheur d'Ifremer a émis l'hypothèse d'une anomalie génétique. Les naissains en provenance de Vendée ont aussi été mis en cause. Pourtant, aucun problème n'a été relevé dans la baie de Saint-Brieuc, ni dans celle du Mont-Saint-Michel qui y ont recours. La saison étant légèrement en retard en raison de la météo du mois de mai, il est encore difficile de faire l'état des stocks. D'ores et déjà, Michel Divérès constate dans la rade de Brest (cinq producteurs et 20 équivalents temps plein) des pertes de l'ordre de 90 %. Dans l'Aven, Nicolas Salaün parle de 30 % de casse. Mytilimer (90 % de la production française) estime que sa production devrait passer de 15.000 tonnes à 12.000.

« Les moules ne deviendront pas un produit de luxe »


Les fortes baisses de volumes en Charente-Maritime et Vendée sont amorties par une récolte paradoxalement excellente dans les gros bassins de production de Saint-Brieuc et du Mont-Saint-Michel. Inévitablement, les prix devraient augmenter. Mais Christophe Le Bihan l'affirme : « Nous ne ferons pas comme les ostréiculteurs. La surmortalité des huîtres, il y a quelques années, a été suivie d'une flambée des prix. Mais, quand la production est remontée, les consommateurs ne sont pas revenus. Résultat, il y a eu surproduction. Nous, on va augmenter les prix, mais à la juste valeur. Il est hors de question de faire des moules un produit de luxe. C'est un produit du quotidien ! ». En attendant que les causes de la mortalité soient identifiées et combattues, chaque bassin prend des mesures de précaution. En Bretagne nord, les syndicats invitent les professionnels à éviter d'importer des moules prégrossies.

Mesures de précaution

En Bretagne sud, Axel Brière, du syndicat des mytiliculteurs de Pénestin, attend du préfet un arrêté interdisant d'importer du naissain dans son bassin qui en produit naturellement et qui n'est pas concerné par la surmortalité. Malgré les aides débloquées la semaine dernière au titre du FEAMP (Europe) et les exonérations dont vont bénéficier les producteurs, certains d'entre eux devront mettre la clef sous la porte.
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