En cette seizième année terrestre du 21ème siècle, force est de constater que nous assistons à un véritable éclatement de la sphère musicale, telle qu’elle est connue de tous. La question est sujet aux plus vifs des débats, les auditeurs tiraillés devant « l’explo-fusion » des genres, antagonistes pour certains, voisins pour d’autres, c’est selon… Le Limonadier vous laisse juger.
Néanmoins, certains musiciens débarrassés de cette pression quasi-castratrice qui condamnait leur art à un genre défini, auquel jamais il ne fallait déroger au risque de s’attirer les foudres des maisons de disque, et par extension celles des fans, s’imposent en figure de proue de cette nouvelle vague musicale fédératrice. Des artistes que nous soutenons à cor et à cri, au nom de la liberté de créer sans entrave. C’est le cas du britannique Barney Artist, 23 ans, qui vient tout juste de nous présenter Painting Sounds, un album offrant une belle leçon d’émancipation musicale sur la planète hip hop.
Le tube « Oui » avait attiré notre attention de frenchies chauvins, pour finalement pas une rime déclamée dans la langue de Molière, mais une révélation cinglante devant le flow maîtrisé du Briton made in East London. Avec distance, le rappeur dévoile une voix claire et étonnamment basse, à la limite de la nonchalance.
Sur le qui-vive, notre équipe découvrait surexcitée les premiers morceaux de cet album tant attendu. Une liste de noms filtrait déjà à la prod’ depuis quelques mois, du genre Jordan Rakei, Tom Misch, Alfa Mist… Alléchant, n’est-ce pas?
Emballés, subjugués… les qualificatifs ne manquent pas pour désigner notre réaction face au morceau « Stay Close », swingy à souhait signé Tom Misch. Une bien belle collaboration où le flow du MC se révèle délicatement sensuel. Les instruments à vent ponctuent à merveille les samples nineties du titre.
On vibre au son de « Rubicon », Barney équilibre brillamment son album en s’attaquant à une instru efficace et punchy, plus traditionnelle que les autres morceaux estampillés R’n’B.
Ourlé de ses sensuels saxophones en guise d’introduction, « Painting » est à mille lieues de la bluette romantique. La track produite par Alfa Mist est une ode nonchalante, aux confins du tragique, aux affres de l’existence. Une authenticité appréciée, très éloignée du sempiternel ego-trip.
L’émotion nous saisit à l’écoute de « C(her)ch Interlude », la rudesse du rappeur s’allie à la délicate instru ciselée autour des violons et des pianos. On aime quand Master Barney exploite son flow sur les terrains sensibles du cœur, chose encore trop rare dans le hip hop.
Avec à ses côtés une solide équipe de beatmakers, Barney Artist souffle un vent frais sur le rap, un album qui souligne cette fameuse décomposition des styles dont nous vous parlions précédemment. Des productions qui vibrent au son des vocals nineties, une patte singulière qui n’est pas sans rappeler, si on y ôte le flow, le premier opus de Kindness.
Retrouvez l’univers de Barney Artist sur sa page Facebook officielle
Painting Sounds est disponible en téléchargement sur le site Barneyartist.com et en écoute intégrale sur Soundcloud
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julia_w
Amatrice d'électro et de sons gloomy, je suis chroniqueuse, correctrice et traductrice pour le Limonadier.Du Krautrock à la Bossa Nova, j'aime tout particulièrement dénicher les perles parmi les samples les plus improbables.
Mon Cocktail Préféré :
Un Monbazillac bieen sweet.
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