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Théo et Hugo dans le même bateau: une belle déambulation charnelle et poétique

Par Filou49 @blog_bazart
27 avril 2016

  

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  On avait un peu perdu Jacques Martineau et Olivier Ducastel qui n'avaient jamais à mon sens tenu les immenses promesses augurées avec le magnifique  «  Jeanne et le garçon formidable » en 1998, une volonté totalement aboutie et réussie de remettre Jacques Demy au gout du jour quelques années avant l'essai très réussi aussi de Christophe Honoré.

 Depuis entre films ambitieux mais foutraques (nés en 64) ou comédie pochade inoffensive et irritante (Coquillages et crustacés, les Ducastel Martineau  faisaient du surplace et on n’attendait pas vraiment ce beau retour en force avec ce Théo et Hugo dans le même bateau qui est sorti en salles ce mercredi 27 avril et que j'avais pu découvrir au Festival lyonnais Écrans Mixtes consacré aux films LGBT.

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Ce film est interdit aux - de 16ans à cause des 15 premières minutes qui pourraient certes heurter les âmes sensibles,  avec un très long plan séquence sans préambule de rapport sexuels dans un back ground d'un club, .même si fondamentalement rien n'est vraiment choquant dans cette histoire de sexe qui, grâce à un simple regard va vite changer en histoire d'amour 

 Mais cela étant dit,  le film devient vraiment  intéressant passé cette séance d'ouverture choc, lorsque nos deux personnages principaux, les Hugo Théo du titre quittent le club de leurs premiers ébats pour déambuler à pied et en vélo dans un  Paris nocturne et désert, dans lequel nos deux amants vont apprendre peu à peu à se connaitre,

Du Canal Saint-Martin à la Place Stalingrad , le duo de Cinéastes usent de leur peu de moyens techniques pour faire une ode libre et enivrante à Paris comme il n'avait pas été filmé depuis quelques temps ( depuis Honoré?) .

Le récit se veut en temps réel, à l’instar du mythique  Cléo de 5 à 7 dont le titre conforte le parallèle ( après Demy c'est donc Agnès Varda à qui les cinéastes ont voulu rendre hommage)  et il ya évidemment quelques grosses similitudes, notamment dans son décompte du temps, de une tranche nocturne et également dans cette angoisse de résultats d’examens, mais on pense aussi tout autant au Week end d’Andrew Haigh   (voir notre chronique ici meme) qui comme Hugo et Théo raconte   une très courte histoire d'amour de deux jours entre deux  garçons qui vont apprendre à se connaitre et à s'aimer.

Car comme dans Week end, Ducastel et Martineau, grâce à de très beaux et assez  longs et travellings parviennent aisément à nous plonger dans cet histoire d'amour qui nait devant nos yeux, surtout que sans dévoiler l'intrigue principale il sera vite question d'urgence vitale de course contre la montre avec la  maladie en toile de fond  ( très belles scènes filmées en caméra numérique à l'hôpital Saint-Louis) où va surtout ressurgir une formidable envie de se battre et de vivre .

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Certes, il ya bien quelques maladresses dans la réalisation ou dans l'interprétation deux acteurs,  de Geoffrey Couët (Théo) et  de François Nambot (Hugo), mais leurs hésitations, leurs approximations, donne un coté décalé,  à contre temps  qui séduit plus que les acteurs du suréstimé  "L’inconnu du lac".

Bref une œuvre tout à la fois charnelle, réaliste,  poétique et vraiment touchante pour ce qui est sans doute une des plus belles histoires d’amour racontées au cinéma depuis ce début d’années et on est ravi de voir que c’est le cinéma français un peu à la marge de la production officielle qui en est à l’origine. 


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