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(notes sur la création) Christophe Fourvel

Par Florence Trocmé

Un jour, des artistes grimpent tout en haut du bric-à-brac intime où s’entassent leurs problèmes d’argent, le désamour du public, la fatigue physique, le manque d’inspiration, le sentiment que le temps qui court n’est plus leur temps. Ce jour-là, sans doute, n’éprouvent-ils plus d’autre courage que celui de s’asseoir et de fermer les yeux. Ils renoncent à ce qui a fait battre leur cœur depuis l’enfance. Ils ne projettent plus un devenir visible pour les images et les mots qui habitent leurs pensées. Et c’est un silence tout aussi élégant qu’impudique, magnifique de légèreté et éprouvant que celui qui les enveloppe dans ces moments-là.
Nous ressentons parfois en nous la présence de plaisirs amorphes que nous n’éprouvons plus que comme des réminiscences de plaisirs. Ils sont devenus nso membres fantômes. Ils n’ont plus pour eux qu’une beauté froide. Et lorsque nous les visualisons dans un film intérieur, leurs images projetées sépuisent à nus tenter. J’essaie de temps à autre d’en établir une liste, comme l’on procèderait à un rituel de deuil.
Christophe Fourvel, Tant de silences, dessins de Jean-Pierre Schneider, Lecture de Jean-Marie Blas de Roblès, L’Atelier contemporain, 2016, p. 35.


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