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Couper une urne de Nepenthes au bon moment

Par Plantecarnivore

On a tendance à vouloir retirer les feuilles desséchées des végétaux que l'on cultive, et les plantes carnivores n'échappent pas à ce souci d'esthétisme. C'est une action qui peut paraître anodine, mais qui n'est pas sans conséquences si elle n'est pas faite au bon moment, notamment chez les Nepenthes.

Pour comprendre pourquoi, revenons sur le déroulement de la vie d'une urne. Celle-ci comprend plusieurs phases, qui selon les espèces peuvent chacune durer plusieurs semaines.

  1. La croissance. Lorsque le limbe se développe, l'urne est encore dans un état embryonnaire, appelé bouton. Peu à peu, elle se développe à son tour en grossissant et en prenant sa forme quasi définitive.
  2. La maturité. L'opercule se détache, ce qui ouvre l'urne et marque sa " mise en service ". Elle termine de se former et de se colorer en quelques jours. À ce stade, les fonctions d'attraction, de capture et de dégradation des proies sont effectives.
  3. Le vieillissement, ou sénescence. L'urne se dessèche lentement de haut en bas, à partir de l'opercule. À la fin de cette phase, elle n'évolue plus, est entièrement desséchée, et n'a plus aucune fonction pour la plante.

Lorsqu'une urne commence à sécher (début de la phase 3), on peut penser qu'elle n'a plus aucune utilité, et être tenté de la couper pour garder la plante jolie et homogène. Ce serait une erreur...

En phase 2, vous avez sans doute noté qu'il est question d'attraction, de capture et de dégradation des proies. Quid de la quatrième et ultime étape de la carnivorie : l'absorption des nutriments issus de cette dégradation ? En fait, elle se produit pendant la phase 3. Par conséquent, en coupant une urne en cours de dessèchement, on empêche la plante de se nourrir de ce qu'elle a capturé et dégradé à l'intérieur de celle-ci. C'est comme si notre digestion s'arrêtait au travail de l'estomac.

En outre, on constate parfois que le dessèchement (qui s'effectue de façon normale, rappelons-le, de haut en bas) s'interrompt, laissant l'urne dans un état mi-flétri, mi-vivant pendant plusieurs semaines. Comme toujours avec la nature, ce n'est pas un hasard : en faisant cela, le Nepenthes empêche le piège d'attirer et donc de capturer d'autres proies, afin qu'il se consacre entièrement à l'absorption des nutriments. Pendant ce temps, d'autres pièges sont en phase 2 ou en phase 1.

Il est donc important de laisser une urne sécher intégralement avant de la couper, de préférence près de la jonction avec le limbe, en laissant ce dernier entier jusqu'à qu'il sèche à son tour.


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