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"A Aminona, on veut croire que le Père Noël est russe"

Publié le 12 juin 2008 par Danielle
REVUE DE PRESSE - C'est le quotidien 24 heures qui revient sur le projet du groupe Mirax à Aminona. Après avoir rappelé les grandes lignes du projet et la liste des organismes de protection de la nature et du paysage qui s'y oppose, le journaliste nous emmène devant la maquette installée actuellement au restaurant Au feu de Bois.
On vous propose ci-après un extrait de cet article (source: 24 heures, texte original ici) L'article est paru également dans la Tribune de Genève.

Devant la maquette du complexe exposée au Restaurant Au Feu de bois, Arlette a pourtant toujours les yeux qui brillent autant que les loupiotes des «petits» chalets, soigneusement disposés entre les étendues «de neige». Et ce rail métallique qui serpente entre les maisons? «C’est un monorail, pour faire plaisir aux écolos», sourit l’employée pour qui ce projet est un vrai conte de Noël. «Aujourd’hui, nous ne sommes que 20 personnes à travailler à Aminona, vous vous rendez compte du nombre d’emplois créés?» Mirax, la société immobilière du milliardaire russe Sergueil Polonski, assure vouloir investir 250 millions dans l’opération.

Station morte

A quelques jours des vacances estivales, la station d’Aminona et ses trois tours de Kandahar sont plongés dans une torpeur presque inquiétante. Les quelques commerces sont fermés. Tout comme les télécabines. «Ce n’est pas rentable l’été», confirme Loïc, employé des remontées mécaniques et locataire d’un des immeubles. Le saisonnier reconnaît que «le coin est mort» dès la fin de l’hiver et que quelques investissements seraient bienvenus. Au-dessus de la réception des tours, les lettres de la résidence Kandahar sont à l’image de la piscine et de plusieurs logements: fatigués. «Beaucoup d’appartements sont vieillots et certains propriétaires refusent de rénover», regrette Arlette, qui vient souvent ouvrir les fenêtres et rendre des petits services pour les résidents absents. Si le projet se réalise, les investisseurs russes devraient offrir un lifting aux tours, construites en 1975. En outre, même si quelques habitants s’opposent à Mirax, la plupart espèrent, outre un surcroît de vie, une plus-value foncière.

Pour le WWF, le cadeau russe reste pourtant empoisonné. «La commune de Mollens, moins développée que les autres localités de Crans-Montana, tente de rattraper son retard touristique, mais il y a déjà 7000 lits non occupés dans le secteur», dénonce Marie-Thérèse Sangra, secrétaire régionale du WWF Valais. Un chiffre confirmé par l’Office du tourisme. «C’est emblématique d’une politique de la construction qui prend le pas sur une vision touristique à long terme, il faut arrêter de créer des friches immobilières et développer une planification cantonale», demande Marie-Thérèse Sangra. Le projet Mirax serait-il démesuré? La commune de Mollens reste persuadée qu’il s’agit d’une opportunité unique qui s’inscrit par ailleurs dans le plan de zone homologué par l’Etat.

Les hôteliers de Crans-Montana sont quant à eux tout sauf effrayés par le projet qui vise une clientèle russe haut de gamme. En fait, beaucoup doutent qu’il aboutisse et même qu’il réponde à une réelle demande touristique. «C’est vrai que ce projet est énorme, mais pour l’économie du Valais, le secteur de la construction compte aussi beaucoup…», rappelle Joseph Bonvin, propriétaire de l’Hôtel Art de Vivre.



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