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Cabaret - 9/10

Par Aelezig

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Un film de Bob Fosse (1972 - USA) avec Michael York, Liza Minelli, Marisa Berenson, Fritz Wepper, Joel Grey, Helmut Griem

Somptueux.

L'histoire : Années 30. Brian, jeune Américain, arrive à Berlin pour être professeur d'anglais. Alors qu'il recherche une pension pour se loger, il fait la connaissance de Sally, une fille un peu fantasque, un peu légère, qui travaille dans un cabaret et rêve de devenir une grande actrice. Elle lui propose de partager son appartement pour minimiser leurs dépenses à tous les deux. Ils deviennent amants. La naïveté de Liza, et son goût absolu pour la fête, agacent Brian qui voit dans l'ombre s'agiter les premiers uniformes nazis. On suit également le parcours d'un de leurs amis, amoureux sans le sou d'une splendide et riche créature qu'il voudrait épouser.

Mon avis : Voilà un film que je voulais voir depuis des années et des années. C'est enfin chose faite et ça valait le coup d'attendre. Pourquoi diable ne produit-on plus des splendeurs pareilles, avec une vraie histoire, tendre, bouleversante, avec du spectacle brillant, scintillant, avec une dimension politique et historique, et des acteurs tellement émouvants... Et s'ils n'étaient que ça, émouvants : non, Liza, en plus, est une chanteuse et une danseuse absolument extraordinaire. Une bête de scène.

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J'ai tout aimé, les morceaux dansés et chantés, les histoires d'amour, si tristes, la fin d'une époque, de fête et d'insouciance, le début d'une autre, sombre et cruelle. La dernière image se focalise sur un insigne nazi : faut le faire ! Autre symbole fort, au début et à la fin, on voit des peintures d'Otto Dix, ce peintre allemand qui exprimait exactement ça : une société anciennement brillante, qui y croyait encore, mais se décomposait à vue d'oeil. Fort. Puissant. Tout comme la séquence avec Maximilien et cette "nuit à trois"... qui vient confirmer l'aspect de la déliquescence des valeurs. Je ne pensais pas que ce film, que j'imaginais comme une "simple" comédie musicale, d'habitude guimauve et rose bonbon, était aussi lourd des sombres frustrations d'un peuple, des envies de revanche, de tout casser pour mieux renaître... illusion hallucinée... et du drame à venir. La scène de "campagne" où les gens passent un moment sympa dans une petite auberge, et soudain ce jeune nazi qui se met à chanter, bientôt accompagné par toute la foule... Sidérant.

L'histoire est coupée (toujours à des moments parfaitement opportuns) par des numéros du cabaret où travaille Sally. Le maître de cérémonie joue avec nous (clins d'oeil, regards appuyés, regards entendus...) comme s'il nous prenait à témoin de ce monde qui s'effondre. Et n'oublions pas non plus quelques scènes très drôles, comme la conversation entre Sally, la dévergondée, et Natalia, qui ne connaît rien aux choses de l'amour...

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Je ne vais pas spoiler... mais la fin est waouh pour tous les personnages...

Le film a reçu 8 Oscars.

Et moi, pourquoi je ne mets pas 10 ? Parce qu'il y a un petit défaut : pas assez de chansons et de danse à mon goût ! Je l'aurais aimé encore plus fastueux, j'aurais voulu encore plus de Liza !

Et le film entre le Challenge catégorie Comédie musicale, bien sûr.

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