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Critiques Séries : Wicked City. Saison 1. BILAN.

Publié le 28 décembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Wicked City // Saison 1. 8 épisodes.
BILAN


ABC tente des choses. Cela fait des années qu’elle est une chaîne qui aime fait des choses originales à sa façon. Le seul problème c’est que j’ai l’impression que finalement ici rien ne fonctionne vraiment. Tout au long de ces huit épisodes on passe de scènes en scènes dans une ambiance légèrement ennuyeuse, centrée sur de la romance et des moments creux plutôt que sur installer une vraie ambiance polar-esque, sombre et excitante. Un polar situé dans les années 80 à Los Angeles, c’est suffisamment pour donner envie de regarder ou au moins de jeter un coup d’oeil. Le problème c’est que cette historie de tueur en série n’est pas suffisamment forte et passionnante pour faire décoller la série. Wicked City était vendue comme une anthologie avec la possibilité chaque année de raconter des histoires de tueurs en série différents. Sauf que ce que démontre cette première saison c’est à quel point cette série est creuse, bourrée de clichés et de stéréotypes dégueulasses. Je ne vais pas vous mentir, Wicked City c’est très mauvais. C’est une série sur un serial ailler qui dans un premier temps avait une vraie histoire à nous raconter mais rien à faire de véritablement original pour autant.

Wicked City tourne donc en rond et en roue libre, sans avoir véritablement de sens. On enchaîne les épisodes et les épisodes se ressemblent jusqu’à ce qu’à la fin la série décide enfin d’avoir quelque chose d’intéressant à raconter. Si Aquarius était une vision assez intéressante de l’histoire de Charles Manson et de la love génération des sixties, Wicked City est clairement un raté. Le plus gros problème de cette série c’est Kent Grainger. Ce personnage, incarné par un Ed Westwick pas très farouche déçoit. Cela manque de folie et l’interprétation manque d’envergure. L’acteur n’est pas mauvais mais son personnage est tellement filiforme et balisé qu’il n’y a vraiment rien à en faire ressortir. Ce qui est vraiment dommage, d’autant plus quand la série tente d’intégrer le tout au personnage de Betty (incarné par une Erika Christensen ultra niaise, elle qui nous avait habitué à bien d’autres choses dans Parenthood). La relation entre Kent et Betty prend une place très importante dans Wicked City, mais tout cela se fait de la pire des façons car rien ne colle vraiment et l’on n’a pas envie de croire à cette aventure.

Etant donné que l’on ne parvient pas à croire à la relation entre ces deux personnages, Wicked City n’est jamais attachante. Car au fond le destin de Betty devrait être touchant, elle qui a goûté à la mort par amour, qui a tué pour celui qu’elle aime. Mais non, cela ne va pas très loin et c’est le plus gros problème de cette série; Accessoirement, nous avons aussi la journaliste Karen McClaren incarnée par une Taissa Farmiga pas très efficace non plus. Je dirais même qu’elle n’est pas croyable dans ce rôle en plus d’être froide comme un glaçon. Steven Baigelman, le créateur de Wicked City, est connu pour avoir écrit Miles Ahead le biopic sur Miles Davis avec Don Cheadle. Il connaît donc les codes du biopic et c’est ce à quoi Wicked City aurait pu faire écho (sans parvenir à le faire pour autant). Le pire est que cette série manque cruellement d’originalité. L’idée de parler d’un serial ailler poursuivi par un flic ? C’est vieux comme le monde et cela n’a rien de très excitant. Wicked City aurait pu au moins en profiter pour parler des problématiques de l’époque afin de jouer à fond la carte de la série d’époque. Sauf que malheureusement il manque un petit quelque chose là dedans.

La série aurait pu être subversive et violente, elle est tout le contraire, polie et lisse comme il faut afin de coller parfaitement à ce que ABC pourrait diffuser dans n’importe quelle case sans se faire gronder par qui que ce soit. Sauf que le fond reste rock’n’roll. J’aurais donc apprécié que cela soit à l hauteur et que l’on ne se limite pas à une bonne bande son sur fond de Joan Jett et Billy Idol. En accumulant tout un tas de clichés, Wicked City n’arrive jamais à décoller. L’un des pires moments de la série est surtout celui où Karen tue cet homme qui est en train de l’étrangler dans l’épisode 5 si mes souvenirs sont bons. Cette scène est l’une des plus ridicules et l’une des plus factieuses de toutes. Je pourrais aussi parler des changements capillaires de Kent en court de route alors que dans l’épisode 6 il change de couleur de cheveux pour un blond platine qui ne lui va pas très bien. Sauf peut-être quand il se peint le visage de mascara qui dégouline. C’était fun et je me demande si au fond l’interprétation n’aurait pas dû être comme ça depuis le début. Cela aurait été beaucoup plus fun que ce à quoi on a eu le droit au moins. Par ailleurs, Wicked City veut aussi coller à l’époque et à ce qu’elle veut incarner de cette époque avec le registre du thriller érotique.

Avec quelques scènes de sexe (comme tuer en pleine fellation…) très sages, Wicked City ne colle pas non plus à l’image sulfureuse qu’elle semble vouloir se donner. Si proposer beaucoup de scènes de sexe est important, je ne pense pas que cela soit aussi réussi que l’on ne pourrait l’apprécier. Côté mise en scène, on a connu pire mais on a connu mieux aussi. Si Jon Cassar a donné le ton lors du premier épisode, Wicked City n’est pas 24 et les tons un peu trop fade, n’utilisant pas très bien les néons de Los Angeles m’a déçu. Tout est trop terne, trop lumineux dans le mauvais sens du terme. J’aurais préféré quelque chose de plus sombre, mise en scène la nuit comme la saison 2 de True Detective montrant cet océan d’autoroutes que peut être la ville. Après un pilote raté, je m’attendais au moins à ce que la suite rattrape le reste mais non, je pense que c’est une série pas très pertinente qui n’est pas aussi sympathique qu’avait pu l’être Aquarius (même si cette dernière n’était pas brillante pour autant, elle avait au moins réussi à être complexe comme il faut).

Note : 2/10. En bref, une série bien fade.


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