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Critiques Séries : The Man in the High Castle. Saison 1. Episodes 8 et 9.

Publié le 13 décembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

The Man in the High Castle // Saison 1. Episodes 8 et 9. End of the World / End on the World.


Ce qui me fascine avec The Man in the High Castle c’est la constance avec laquelle l’histoire évolue et les personnages au sein de cette histoire. C’est soigné, pertinent et même entrainant. Le rythme est peut-être parfois un peu lent mais justement, cela permet de se plonger encore un peu plus au coeur de ce que la série cherche à nous raconter. Dans ces deux nouveaux épisodes, des choses changent, des histoires évoluent et un cliffangher pour « Kindness » qui donne tout de suite envie d’enchaîner sur le dernier épisode. Je me suis retenu simplement car j’avais avant envie de vous parler de ces deux épisodes mais vous pouvez être sûrs et certains que je vais tout de suite regarder le dernier épisode juste après. L’idée que The Man in the High Castle nous propose depuis le début est celle que l’on pourrait très bien vivre dans cette histoire alternative, dans ce monde où les nazis et le Japon Impérial ont gagné. Ce n’est pas une série dystopique (d’autant plus que la définition ne correspond pas) mais cette uchronie (comme on l’appelle) me fascine. Car j’ai toujours adoré voir des fictions qui racontent ce qui aurait pu se passer si tel ou tel évènement n’avait pas eu lieu. Il n’y a pas que la Seconde Guerre Mondiale qui peut être pris pour cible d’une uchronie. J’aimerais notamment qu’une série tente « et si tel régime était arrivé au pouvoir d’un pays », etc.

Il y a plein de et si à faire. La série parvient aussi à parler des idéologies de cette époque et d’un état totalitaire. Qu’un nazi soit obligé de tuer quelqu’un qu’il aime simplement à cause du nazisme est par exemple quelque chose de très intéressant qui change un peu de ce que l’on a pu voir auparavant. The Man in the High Castle démontre une nouvelle fois ses capacités et surtout la précision de son scénario. Plutôt que de montrer l’amour de Smith pour son fils, la série choisie de montrer d’autres choses et de façon complètement différente. La cruauté du nazisme est clairement au coeur de The Man in the High Castle. Dans un sens, la série ne cherche pas à montrer d’un point de vue nazi les bienfaits du nazisme, mais au contraire les conséquences terribles sur les libertés et la vie que nous vivons actuellement grâce au fait que l’on a gagné cette guerre mondiale face aux régimes totalitaires. De nouveaux vilains vont se présenter avec le leader des Yakusa et celui que je pense être le « vrai » Reichsführer Heinrich (Himmler). Les vilains sont importants dans cette série, d’autant plus que cela permet de transformer The Man in the High Castle en quelque chose de complètement différent. C’est aussi fascinant de voir et imaginer un San Francisco assimilé dans la culture japonaise : les robes des serveuses au club Yakusa notamment apportent une touche vraiment sympathique.

Accessoirement, en introduisant deux nouveaux vilains à un moment aussi avancé de l’histoire, pourrait être un risque difficile à prendre mais The Man in the High Castle parvient à les mettre au milieu de l’ensemble de façon tellement fluide et soignée que l’on a presque l’impression qu’ils font partie des murs depuis le début de la série. L’épisode 8 est donc un épisode qui permet de se plonger un peu plus dans l’univers de chacun des personnages et de raconter des histoires diverses et variées autour d’eux. Accessoirement, « End of the World » est complètement différent, continuant d’un côté l’utilisation de la culture japonisante sur le sol américain, et de l’autre présentant des actions complètement différentes. En seulement 9 épisodes, la série a réussi à faire énormément de choses, que cela soit en tuant des personnages ou bien en créant des révélations qui sortent presque de la série. Car je ne m’attendais pas toujours à ce que cela évolue de cette façon. Mais c’est aussi ce qui rend The Man in the High Castle aussi fascinante. Car elle sait créer une vraie aura autour de ses personnages et de son histoire qui me plaît énormément. Ce n’est pas possible de penser à The Man in the High Castle comme une série traditionnelle. Depuis le premier épisode le monde construit sur les bases du livre de Philip K. Dick est tellement différent de ce que l’on a pour habitude de voir.

Les personnages sont développés de façon très fluides, l’intrigue donne toujours l’impression d’être au poil, sans compter sur le fait que The Man in the High Castle est complètement différente de ce que j’imaginais au départ. Je pensais qu’après le premier épisode, aussi bon soit-il, que les choses allaient devenir mauvaises. Surtout que Frank Sponitz n’est pas forcément le scénariste le plus en vogue et qui a erré dans des séries un peu douteuses ces dernières années. Du coup, j’avais légitimement peur. Pourtant, c’est différent, c’est réussi et The Man in the High Castle pourrait techniquement durer une éternité en montrant différents lieux, personnages, sans pour autant tout relier au livre d’Histoire. La série a pris un risque en utilisant l’approche uchronique. Surtout que ce n’est pas facile de construire cette réalité alternative tout en imaginant que cela ait pu réellement se dérouler si jamais on avait perdu la guerre. Mais rien n’est caricatural, au contraire tout est réalisé avec une volonté logique et réaliste. Avec la présentation à nouveau du fameux film à la fois de « End of the World », la série prépare le terrain pour le dernier épisode de façon très intelligente. C’est un moyen de nous rappeler pourquoi on regarde cette série et surtout quel est son fil conducteur. Car ce film incarne à peu près tout ce qui est important dans The Man in the High Castle.

Note : 8.5/10 et 9.5/10. En bref, de nouveaux très bons épisodes.


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