Sous le soleil du Sri Lanka

Voici presque trois mois que je suis partie du Québec, le 16 septembre dernier. Après deux mois de tournée de stages en Europe, j'ai atterri au Sri Lanka le 21 novembre dernier.

Trois semaines que je suis sous les tropiques à voir la neige tomber en Europe et au Québec via mes amis Facebook 😉 . Je ne réalise absolument pas même si, de temps en temps, quand le mercure dépasse le 30 ^o C et le facteur humidité est un peu trop élevé, je me surprends à avoir envie d'être au frais et de mettre un gros pull douillet !

J'ai commencé par co-animer un séjour de 10 jours avec une amie prof de yoga et de paddle. Elle est partie hier, après avoir pris quelques jours de congé pour profiter de ce beau pays et de ces gens calmes et chaleureux, en tout cas dans cette région au sud-ouest de l'ile.

Je reste aujourd'hui seule à Balapitiya, sur le haut de la colline au Christian Mountain Villa, un charmant petit hôtel tenu par Chamara Indika, son dynamique jeune propriétaire. Généreux et authentique, Chamara a tout fait pour que notre groupe soit heureux et il a parfaitement réussi. Nous avons eu beaucoup de plaisir à découvrir la région, sa rivière, la mer, et à aller à dans les terres, à aller voir l'orphelinat des éléphants et offrir une offrande au temple de la dent de Bouddha à Kandy notamment.

Retour en arrière

La première fois que je suis venue au Sri Lanka, j'y venais rejoindre mon copain. J'avais 19 ans. C'était en 1982. Il était déjà là quand je suis arrivée, parti 3 mois plus tôt. Il est venu me chercher à l'aéroport d'où nous avons pris le train pour Galle, à quelques kilomètres au sud d'où je suis actuellement.

C'est là que j'ai mangé mon premier repas super épicé dont je me souviendrai toute ma vie tellement la fumée m'a sorti par tous les pores de la peau ! Étonnamment, je mange maintenant des plats faits par et pour les "locaux", dont on m'avertit chaque fois que ça va être très épicé, et ça passe très bien, autant dans la bouche que dans le système digestif.

J'ai fêté mon 20e anniversaire, le 4 août 1982, à Kandy à la grande fête du Perahera. Une parade grandiose avec les éléphants, les couleurs, les lumières... Ça aussi, je m'en souviendrai toujours. Retourner à Kandy cette année a été un beau souvenir.

Méditation

A mon arrivée à Balapitiya, j'ai fait la connaissance d'un jeune moine bouddhiste, Thero de son petit nom, Ven. Dangala Kusalagnana Thissa Thero* de son nom complet. Il est le moine d'un petit temple bouddhiste à 10 minutes à pied de l'hôtel.

Je l'ai rencontré en privé avec une question : je voulais me débarrasser de cette tristesse et de ce sentiment de déprime qui m'habite à nouveau depuis cet été, après quasiment deux ans de répit presque permanent, de la solitude aussi. Je sais que je peux être heureuse, et j'ai tout pour, mais mon coeur est à nouveau triste depuis cet été.

De l'âge de 5 ans à 50 ans, j'ai eu une vie (très) difficile. Bien sûr, de beaux moments mais plus souvent, une grande solitude et un état de tristesse et de déprime quasi permanents. Par bouts, dans des moments vraiment difficiles, je me disais que j'avais dû être un tyran dans une autre vie, que c'était un karma que je venais nettoyer dans cette vie-ci. Jamais personne, de tous les thérapeutes que j'ai consultés, ne m'a confirmé ce fait.

Jusqu'à ce que Thero lise certaines choses dans mes mains, dont je ne lui avais pas parlé, et me confirme que, oui, j'ai un karma très lourd et difficile que je porte encore d'une autre vie où j'aurais été une personne très autoritaire, contrôlante et sans coeur. C'est une partie de moi que je connais bien, quand j'étais jeune, qui peut encore se manifester parfois quand je tombe en mode survie. Il m'a aussi dit qu'il est temps que je retrouve ma féminité et lâche ce côté masculin, ce que je souhaite de tout coeur depuis quelques années.

Comment se sortir d'un tel karma ?

La réponse de Thero a été simple : par des chants spécialement dédiés à ce travail et de la méditation. D'après lui, on ne peut se débarrasser d'un karma mais on peut travailler à mettre une "vitre" entre ce passé et le présent afin qu'il n'influence plus négativement ma vie. J'ai fait un gros soupir d'espoir...

C'est ainsi que, tous les matins et tous les soirs depuis une semaine, je vais au temple pour méditer sur ses "chantings", des chants mantriques bouddhistes, et en silence avec lui. On apprend à se connaître aussi. On partage sur certains sujets bien intéressants qui feront bientôt l'objet d'articles dans son site web* et je participe à des activités et cérémonies au temple.

Hier, par exemple, je suis allée passer la journée en "course d'école" avec un groupe d'une vingtaine de jeunes de 14 à 16 ans qui sont les chefs d'équipe à la Dhamma School, l'école du dimanche où sont enseignés les préceptes de vie bouddhiste à environ 600 enfants de la région. Même si je n'ai quasi rien compris de tout ce qui s'est dit, on a eu du plaisir à marcher dans la forêt tropicale, à manger ensemble, à rire, à découvrir et à prier au temple. Partis à 5h du matin, on est rentrés à 21h30. Une magnifique journée pour moi qui aime découvrir comment vivent les gens dans les pays que je visite.

Je vais méditer avec Thero jusqu'au 14 décembre en tout cas, peut-être plus. Pour le moment, je ne ressens rien de spécial mais je sais que va arriver le moment du déblocage, quand je serai prête...

Juste pour moi

Thero est apparu dans ma vie alors que j'avais demandé d'avoir une personne juste pour moi, qui ne me demande rien en retour, pour m'aider à sortir de la tristesse mais aussi de la solitude. De tout temps, j'ai avancé seule, sans soutien ou peu alors que tout le monde autour de moi était entouré. J'ai guidé, aidé, soutenu bien des gens, la plupart bénévolement, avant de continuer mon chemin, le baluchon sur l'épaule, seule, et j'en ai assez. J'ai moi aussi besoin de vivre ce bonheur de partager ma vie avec un être cher et qui me porte autant d'amour que je peux lui en apporter.

Les enseignements et partages de Thero sont gratuits au temple et on fait une donation pour l'école en échange. Tous les revenus vont à la construction d'un plus grand bâtiment car l'ancien ne suffisait plus. Je vous en parlerai plus tard.

Je suis donc en cheminement pour retrouver mon bonheur intérieur et Thero est celui qui m'y guide actuellement, gratuitement et juste pour moi. Il a 29 ans, un coeur léger et drôle et une belle sagesse.

Je ne vous en ai pas vraiment parlé parce que, en tant que thérapeute qui anime des stages, je devais paraître en forme. Pourtant, c'est parce qu'on passe par ces moments de guérison qu'on peut ensuite aider à guérir...

Je me retrouve seule encore une fois, seule dans un pays lointain et magnifique que j'aime beaucoup, notamment ses habitants surtout, pour leur ouverture et leur chaleur humaine.

Une dernière phase de solitude (physiquement puisque mes amis sont loin et leurs câlins me manquent parfois).

Je ne sais pas combien de temps je reste ici ni où je vais ensuite. La vie me le dira. Mon billet de retour au Québec est pour le 30 mars 2016. Encore un autre trois mois au chaud, je pense, mais qui sait ?! Ah oui, en mars, je serai au Maroc pour co-animer deux stages. Venez-vous me rejoindre ?!

Fin d'année

C'est bientôt Noël mais comme je suis dans une région bouddhiste, je ne vois rien de tout ce qui s'y rapporte et ne réalise donc absolument pas. Demain, ce sera une grande fête au temple avec plus de 1000 fleurs. Rien à voir avec Noël. Au Sri Lanka, les fleurs poussent à l'année et on en amène tous les jours au temple en offrande. Je les ramasse le long du chemin menant au temple.

Si vous voulez me suivre dans mon voyage, je publie chaque jour texte(s) et photo(s) dans ma page Facebook. Vous êtes bienvenus à cliquer sur J'AIME de cette page et à voir ainsi mes découvertes quotidiennes ou presque.

Je suis toujours heureuse de lire vos commentaires aussi n'hésitez pas à les mettre ci-dessous. Merci d'être là !

Au plaisir du prochain partage !

De tout coeur,

Do.

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* Je suis en train de terminer son site web que vous pouvez voir à http://kusalathero.com/fr/

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