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Critiques Séries : Master of None. Saison 1. Pilot.

Publié le 10 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Master of None // Saison 1. Episode 1. Plan B (Pilot).


Aziz Ansari, vous ne connaissez peut-être pas son nom (ou pas encore) mais c’était le vilain petit canard de Parks & Recreation et c’est accessoirement un comédien de stand-up bourré de talent. Quand Netflix lui a confié les reines de sa propre série, qu’il a co-créé avec Alan Yang (ancien scénariste de Parks & Recreation), forcément cela pouvait devenir intéressant. Dev n’est pas totalement différent de Tom, le personnage qu’il incarnait dans la comédie de NBC et pourtant, je trouve qu’il y a aussi quelque chose de différent, un goût pour la mélancolie et les questions de la vie. Aziz Ansari brosse ici le portrait d’un personnage (et peut-être aussi de lui-même) particulièrement intéressant. A chaque scène, ce premier épisode parvient à nous raconter quelque chose. Cela peut être parfois anecdotique mais justement, au travers de ses anecdotes l’épisode brille. On enchaîne les scènes, elles sont fluides et le récit gagne en splendeur plus les minutes passent. Le cold-open avec Dev et Rachel est déjà une sorte de description en soi de ce que Master of None veut être ou aspire à être, le portrait d’un personnage de 30 ans qui ne sait pas (ou plus) quoi faire de sa vie.

Le quotidien de Dev, un acteur new-yorkais de 30 ans, qui a plus de mal à se décider sur ce qu'il veut manger que la direction à donner à sa vie. Ambitieux, drôle et cinéphile, il est à la fois très centré sur son propre bien-être et attaché à des sujets divers et variés tels que la situation critique des personnes âgées, le sort des immigrants et comment dénicher les pâtes les plus délicieuses pour le dîner.

Le quotidien de Dev dans ce premier épisode est une façon de parler du fait qu’il est seul, et surtout qu’il n’a pas d’enfant. Il a 30 ans et il est sans enfants. C’est presque un constat social actuel mais ce qui est amusant c’est le fait que l’aventure déroulée tout au long de l’épisode est une occasion de rappeler au héros pourquoi il déteste les enfants et n’a pas envie d’en avoir. C’est un paradoxe intéressant alors que justement le constat terrible que cet épisode fait est celui que le héros est sans enfants. Le but de Master of None n’est pas de faire quelque chose de particulièrement nuancée du point de vue de sa manière d’introduire le sujet ici et pourtant, la finesse du récit est ailleurs. Notamment dans sa façon d’enchaîner les raisons pour lesquelles Dev déteste les enfants ou plutôt l’idée d’en avoir. L’atout dans ce premier épisode c’est bien évidemment Aziz Ansari. Sa façon d’incarner Dev face à la façon dont il imagine sa vie s’il avait eu un enfant est particulièrement cocasse tout de même. Car Master of None n’est pas dénuée d’humour. Bien au contraire, au delà de la sincérité dramatique du propos, il y a aussi quelque chose de particulièrement drôle qui n’est pas sans rappeler l’ambiance de Parks & Recreation et de cet humour « pas comme les autres ».

Au travers de séquences fantasmées et de bonnes blagues potaches, il y a aussi quelque chose de très réaliste. Master of None n’oublie pas de rester ancrée dans une certaine réalité. C’est là que l’interaction de Dev avec les enfants par exemple semblait particulièrement naturelle. On a l’impression que c’est même improvisé et donc d’autant plus vrai. Dev pense au départ que le fait d’avoir des enfants détruit des vies, puis imagine une vision beaucoup plus romantique des choses, celle de la construction d’une famille et de ce que cela implique dans la vie de quelqu’un. Enfin, il va finalement réalisé que les enfants sont des monstres. Mais toutes ces raisons ne sont pas celles pour lesquelles on fait justement des enfants ? Quoi qu’il en soit, l’épisode ne cherche pas à être trop tendre non plus. Il n’y a pas d’idée arrêtée à la fin de l’épisode et l’on sent que finalement Dev peut encore changer d’avis sur sa vision des enfants et de la famille, d’autant plus qu’il s’avère être plutôt bon avec les enfants mine de rien. Ce premier épisode donne parfois un peu l’impression de retrouver Louie et c’est une très bonne chose étant donné que Louie est une très belle référence à mes yeux pour poser des questions de ce genre là (même si dans Louie, Louie adore ses deux filles plus que tout au monde).

Note : 7/10. En bref, un premier épisode curieusement bien construit qui donne envie d’enchaîner avec la suite.


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