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Le capitalisme va-t-il droit dans le mur ?

Publié le 12 septembre 2015 par Blanchemanche
#capitalisme #inégalités #crise
Publié le 11/09/2015 par  Jean-Bernard Gilles

Dans son dernier ouvrage, Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie, reprend plusieurs de ses thèses sur les inégalités croissantes aux États-Unis

Le capitalisme va-t-il droit dans le mur ?© AFP JEWEL SAMADLa formule a fait le tour du monde mais elle est de lui : "Si l'on mettait 85 multimilliardaires dans un autobus, il contiendrait une fortune équivalente à celle de la moitié la plus pauvre de la population planétaire." Joseph E. Stiglitz reprend la plume. Prix Nobel d'économie, pourfendeur des excès inégalitaires du système économique dominant aux États-Unis et dans le monde, l'ancien économiste en chef de la banque mondiale recommence, dans sa dernière livraison, son combat pour combler le fossé croissant entre les plus riches et les plus pauvres Outre-Atlantique.
  • A lire : "La Grande Fracture", éd. Les Liens qui libèrent, 470 p, septembre 2015, 25 €.
Commentant et enrichissant, avec une clarté remarquable, plusieurs de ses articles publiés dans la presse américaine, il rend hommage aux travaux, voisins, de Thomas Piketty qui avait démontré qu'en période de récession, le capital florissait tandis que les salaires s'effondraient.Le capitalisme va-t-il droit dans le mur ?Selon Joseph E. Stiglitz, Outre-atlantique la bulle de la dette étudiante menace d'éclater© PHOTO AFP ERIC PIERMONTC'est bien ce point central qui fonde toutes les indignations de l'économiste américain. Joseph E. Stiglitz est sans doute démocrate bien que critique sur les années Clinton et Obama mais certainement pas socialiste. Il aime son pays mais n'y retrouve plus les valeurs fondatrices qui faisaient du travail et de la libre entreprise les vecteurs de l'ascenseur social de l'épanouissement individuel. Son constat, de l'intérieur, est même alarmant. La puissance de la finance est dans le collimateur du Prix Nobel d'économie et l'absence de régulation assez forte pour la contrôler. On sait les ravages que la destruction des murs réglementaires entre les banques d'affaires et de dépôts ont causé lors du krach de 2008, symbolisé par la chute de Lehman Brothers, le plus douloureux depuis la crise de 1929. Les économies du monde entier en payent encore les conséquences aujourd'hui.

Riches toujours plus riches

Le capitalisme va-t-il droit dans le mur ?"Il y a deux façons de s'enrichir, soit agrandir la taille du gâteau national, soit tenter d'obtenir une plus large part du gâteau qui existe déjà", explique Joseph Stiglitz qui n'a pas de mots assez durs pour qualifier les baisses d'impôts importantes décidées par les administrations Reagan et Bush. Il désigne clairement les coupables. Les banques, qui ont sous estimé les risques de la titrisation et leurs complices que sont à ses yeux les agences de notation, les courtiers hypothécaires, les régulateurs et ces intellectuels arrimés, à tort, à l'idée que le marché libre générerait une croissance sans entraves et une juste répartition de ses bienfaits.
La puissance de la finance est dans le collimateur du Prix Nobel d'économie et l'absence de régulation assez forte pour la contrôler. 
"Les riches deviennent de plus en plus riches aux États-Unis, répugnent à dépenser de l'argent pour le bien commun et disposent des moyens pour se payer l'aide médicale et une bonne éducation", constate l'économiste. Les pauvres et même les classes moyennes ne participent plus au partage du gâteau. "Plus l'argent se concentre au sommet, plus la demande globale décline", explique le Prix Nobel.Les pauvres sont même exclus du pouvoir politique ce qui transforme l'inégalité économique en une inégalité politique quasi définitive. Parmi les très nombreuses fissures qui accroissent l'inégalité de la société américaine, qui sont mise en lumière dans ce livre, les pages consacrées aux 13 millions de propriétaires américains qui ne peuvent plus rembourser leur prêt immobilier et qui vont être saisis, ou celles sur la bulle abyssale de la dette étudiante qui menace d'exploser sont à lire.Parmi les solutions d'un propos qui est largement américain on retiendra des investissements massifs dans l'éducation et dans les infrastructures une plus large imposition des successions, des taxes sur les transactions financières même si l'auteur croît illusoire la proposition Piketty d'une taxe mondiale. Les hommes politiques américains ont encore du grain à moudre pour corriger les inégalités. Mais beaucoup, pas tous, pourraient être dans le bus des multimilliardaires.http://www.sudouest.fr/2015/09/11/capitalisme-dans-le-mur-2121201-6072.php

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