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Critiques Séries : Olive Kitteridge. Mini-series. BILAN.

Publié le 27 mai 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Olive Kitteridge // Mini-séries. 4 épisodes.
BILAN


Jane Anderson (Mad Men, Milliardaire Malgré Lui) a offert à HBO une mini-série d’envergure particulièrement touchante et brillante. Sur tous les points cette série parvient à nous émouvoir comme il se doit, en plus de nous offrir tout ce que l’on peut attendre de la part d’une mini série sur un drame aussi personnel et intime que celui d’Olive Kitteridge. Henry est un personnage à part entière, qui ne veut jamais nous tromper sur son destin qui semble proche de la fin. En effet, on sent dès le début de la série que celui-ci va trépasser mais quand cela arrive, dans la dernière partie des quatre, on se rend encore plus compte à quel point ce personnage fort manque. On comprend donc que sa femme, Olive et héroïne de la série, semble complètement perdue. Elle s’en veut, elle s’en veut pour tellement de choses mais l’on ne peut s’en vouloir qu’une fois que quelqu’un meurt et je crois que c’est plus ou moins le symbole que veut faire passer Olive Kitteridge. Cette mini-série est brillante et pas seulement pour l’écriture de Jane Anderson, également pour la mise en scène très légère, proche du cinéma indépendant américain de Lisa Cholodenko (il faut dire que cette dernière connait plutôt bien ce registre là pour avoir déjà mis en scène le brillant The Kids Are All Right (avec Julianne Moore et Josh Hutcherson). On retrouve d’ailleurs un peu de ce dernier dans ce qu’elle tente de faire passer au travers de sa mise en scène.

Les petits secrets et les grandes tragédies des habitants d'un village côtier de la Nouvelle Angleterre, racontés à travers les yeux d'Olive Kitteridge, une femme froide et distante, très observatrice, toujours au courant du moindre potin. Mais lorsque le masque tombe, au contact de son mari ou de son fils, l'ancienne institutrice ne peut cacher ses douleurs, les démons qui la hantent et les affres du temps qui passe...

J’ai presque un peu honte de ne pas avoir regardé cette mini-série au moment de sa diffusion en fin d’année dernière. Mais il y a toujours le temps de se rattraper et c’est ce que j’ai fais en enchaînant les 4 parties. Ces parties sont d’une fluidité étonnante car le but n’est pas que de se concentrer sur Olive. Cette dernière a beau donner son nom à la mini-série, le plus important c’est la cohésion familiale qu’il y a derrière. On veut donc nous parler de son mari Henry mais également de tout ce qui entoure cette vie de famille, de couple, de vie après des années de vie commune et des tas d’épreuves passées, etc. Après avoir vu cette série, j’ai découvert qu’en fait Olive Kitteridge est à la base une collection de 13 nouvelles racontées dans un ordre chronologiques. C’était donc impossible d’en faire un film mais une série c’est le parfait patron pour faire une adaptation de ce genre là. L’attention est portée sur les détails et je trouve que c’est assez impressionnant de voir une série évoluer dans ce sens là car la façon dont chaque détail est mis en avant dans le script et dans la mise en scène se retrouve également dans le jeu des acteurs qui est lui aussi exceptionnel. Mention spéciale à Frances McDormand qui tout au long de ces 4 parties parvient à créer un personnage presque distant mais aussi terriblement touchant.

Il y a des scènes qui ne trompent pas et je pense que le roman d’Elizabeth Strout est fait de la même façon. Il y a presque quelque chose de poétique là dedans. Il est rare de nous raconter des histoires de couple à cet âge là et je trouve que c’est l’une des meilleures idées qu’ils aient eu. HBO a flairé le bon coup et ils ont bien raison. On retrouve aussi dans la mise en scène le côté élégant de la Nouvelle Angleterre. La beauté du ciel, des paysages et du reste fait que forcément il ne fallait pas merder. C’est souvent touchant certes mais c’est aussi souvent plein de bons moments de joie et même drôle. C’est drôle car cette mini-série n’est pas qu’une effluve de bons sentiments c’est aussi une série qui parle énormément d’amour, d’un combat pour le garder et garder ce qui a été construit, mais aussi échouer lamentablement et tenter de se relever. Il y a des séquences presque absurdes (notamment l’enlèvement à l’hôpital qui est bien le dernier endroit où l’on pourrait imaginer qu’un casse pourrait avoir lieu, encore plus avec prise d’otages) et pourtant elles font mouches car elles apportent toutes quelque chose (le pipi dans le pantalon dans l’occasion pour ici). Il y a des scènes cruelles (la tentative de suicide d’Olive à la fin du dernier épisode qui tend à nous dire que finalement mourir n’est peut-être pas la solution et qu’elle est en train de faire une grosse erreur) qui font mal au coeur et qui nous donne envie d’entrer dans notre téléviseur afin d’agir pour les personnages et pour leur bien.

Car l’on ne peut pas vivre dans le mal de ces personnages. Ils sont tellement attachants et cela dès le premier épisode. Dès le tout début d’Olive Kitteridge on a déjà envie de prendre tout le monde dans ses bras et de ne jamais les laisser s’en aller et pourtant, il faut bien à un moment donné. Bill Murray est lui aussi au casting de cette mini-série dans un personnage très annexe mais sa présence impose malgré tout de belles scènes histoire que l’on comprenne que la vie c’est peut-être aussi aller de l’avant. Finalement, Olive Kitteridge est donc l’une des plus belles surprises que j’ai pu voir cette saison. Comme quoi.

Note : 10/10. En bref, un sans faute.


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