Ghostface Killah « 36 Seasons » @@@@½
Sagittarius Laisser un commentaireGhostface Killah s’en était excellemment bien tiré de ses histoires macabres avec la familia DeLucas sur le chef d’oeuvre Twelve Reasons To Die. Le super-rappeur du Wu est maintenant de retour dans les quartiers de Staten Island, New-York, avec son nouvel album conceptuel 36 Seasons paru sur le légendaire label Tommy Boy et qui comme son prédécesseur est vendu en package avec Comics, T-Shirt et disque vinyle.
Après Adrian Younge, Ghostface laisse la réalisation de cet album « cinématographique » aux mains du groupe The Revelations, que l’on a pu découvrir avec le chanteur Tre Williams (un ancien protégé de Nas) et notamment sur l’album-compilation Chamber Music et la soundtrack de The Man With The Iron Fists. Onze jours seulement ont été nécessaires pour boucler ce nouveau petit chef d’oeuvre. Le synopsis paraît basique mais ce qui compte, c’est le déroulement de l’histoire et sa mise en scène : Ghostface revient après neuf d’absence dans les quartiers où il a grandi et beaucoup de choses ont changé, à moins ce que ce soit lui qui ait changé? C’est ce qu’on va découvrir au fil de l’écoute. Oubliez le mode ‘random’.
Plusieurs « acteurs » viennent jouer les seconds rôles : Kool G Rap, AZ dans le rôle du homie, son ex-copine Bamboo « jouée » par la chanteuse Kandace Springs, Shawn Wigs (rescapé du Theodore Unit)… On compte aussi sur les voix de Rell (ex-Roc A Fella vous vous rappelez?) et Tre Williams. Avec eux, Ghostface joue le rôle du nettoyeur qui vient pour réguler son ancien quartier, pour gérer la flicaille, et les choses ne tournent pas forcément comme il l’espérait, comme la rencontre avec son ex-copine Bamboo, une explosion qui tourne mal… Mais je n’en dirai pas plus, non non, ce serait spoiler l’histoire. Quoique si, une chose : Pharoahe Monch qui campe un rôle-clef, celui du médecin (‘exquisite doctor’) qui lui confectionne son nouveau masque.
36 Seasons jongle habilement entre rap pur (et dur, comme sur « Dogs of War« , « Homicide« ) et chansons soulfuls à souhait comme le superbe single « Love Don’t Live Here No More » (ce sample de Rose Royce!), le slow-jam « It’s A Thin Line Between Love and Hate » et « Bamboo’s Lament« . Une réussite de plus dans l’incroyable discographie de Ghostface, une exécution rondement menée. Et ce n’est pas fini, puisque l’année 2015 de Tony Starks promet d’être aussi palpitante que le calendrier Marvel des prochaines années : le projet Sour Soul avec BadBacNotGood pour début d’année prochaine, l’hyper-attendu-comme-Detox-qu’on-n’espérait-plus Doomstarks avec MF Doom (croisons les doigts!!!) et Wu-Block 2 avec Sheek Louch !