l’heure est grave : des élus se mettent « A poil contre l’austérité »

La nuance entre rigueur et austérité, sur laquelle joue nos dirigeants pour nous faire prendre de vieilles poules pour des perdreaux de l’année,  trouve ici une réponse crue. La vérité dans toute sa nudité… malgré les frimas de l’hiver qui s’annonce.

Les dotations budgétaires versées par l’État aux collectivités territoriales baisseront de 11 milliards d’euros à horizon 2017, à un rythme régulier de 3,7 milliards par an. Lors du 97ème congrès de l’association des maires de France, qui a vu élire François Baroin à sa présidence, ce fût l’une des principales préoccupations, dont la résolution finale se fait l’écho :

François Baroin a ensuite décliné ces différentes revendications au cours d’un discours apparemment très apprécié de la salle. Il a salué en Manuel Valls un homme capable « d’entendre un discours de vérité » et souhaité lui parler franchement, constatant une « forte tension entre les collectivités locales et l’État ». Première cause de cette tension, la baisse des dotations qui va « provoquer un effet de souffle dont nous ne mesurons pas encore les conséquences ». Comme il l’avait déjà fait la veille, le sénateur-maire de Troyes a dit avec gravité que l’effort demandé par l’État aux collectivités était « inatteignable », et décrit les conséquences sur l’investissement, l’emploi et la croissance. Avec un danger réel, à terme, pour les collectivités : « À l’horizon 2017, le risque est majeur pour beaucoup de communes de ne plus pouvoir s’autofinancer »

Dans ce contexte tendu, dans le sillage du mouvement des « plumés de l’austérité« , des élus de l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ont trouvé une façon originale de protester. Ils ont posé en petite tenue pour une photo symbolique qu’ils entendent envoyer au gouvernement pour dénoncer la baisse de la dotation budgétaire aux collectivités locales. «Le but est de montrer l’extrême difficulté des petites communes. L’État va baisser les dotations et ce sont les villes plus pauvres qui vont le prendre de plein fouet», a expliqué le maire EELV Michel Bourgain. Selon les calculs de la mairie, la ville devrait perdre 750.000 euros de dotations de l’État d’ici 2017, presque 10% de son budget annuel.

Déjà, peu avant la manifestation du 15 novembre organisée à l’initiative du mouvement,  70 tweets grimaçant avaient été envoyés en à peine une heure à Michel Sapin, avec le slogan «Voilà ce que disent au gouvernement les plumés de l’austérité». (voir ici). Souhaitons que ces initiatives de désobéissance civile se multiplient partout en France, histoire de mettre le gouvernement et nos élites politiques, qui tiennent plus ou moins le même discours (mensonger, car il tronque une partie de la réalité) sur la nécessité de résorption de la dette, face à leurs responsabilités…. Vous voulez manifester votre soutien à cette cause ? Alors cliquez ci-dessous.