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Ello, le réseau qui veut remplacer Facebook

Publié le 01 octobre 2014 par Anonyme

Avec la panoplie de réseaux sociaux qui existent sur le Web, on se demande à chaque nouveau venu s’il pourra tirer son épingle du jeu comme on dit au Québec. Surtout qu’en découvrant Ello, un réseau social lancé plutôt discrètement au mois de mars 2014, on voit clairement son ambition de concurrencer le réseau des réseaux, soit Facebook. Je l’ai testé, voici une présentation et mes premières impressions.

Ello a été créé par un groupe d’artistes et de designers. Au départ, et ce, jusqu’à tout récemment, il était privé. À la suite d’une forte demande de personnes qui voulaient joindre le réseau, il a été rendu public.

L’idée des créateurs de ce projet est assez éloquente par leur discours dans les médias et sur leur propre site Internet. Ils souhaitent ni plus ni moins proposer aux internautes un réseau social sans publicité qui respecte la confidentialité et l’anonymat de ses membres, tout le contraire de Facebook.

C’est d’ailleurs peut-être cet aspect de Ello qui a fait tant parler de lui depuis une semaine. En effet, selon sa règlementation, Facebook ne permet pas d’utiliser un pseudonyme en place du nom affiché sur un compte utilisateur. Si le réseau bleu a été clément jusqu’à maintenant envers ceux qui enfreignent cette règle, il en va autrement depuis quelque temps où de nombreux comptes, notamment de « drag-queens » utilisant un pseudonyme, ont été supprimés (lire cet article de Branchez-Vous).

Il semble donc que cette « chasse » de Facebook aux membres qui ne respectent pas ses « lois » ait fait fuir nombreux d’entre eux qui se réfugient ces temps-ci sur le réseau social Ello qui les accepte sans condition. Ces derniers jours, Ello recevrait plus de 30 000 demandes d’adhésion par heure !

Invitation reçue, les premiers pas sur Ello…

Si l’on veut essayer Ello, il faut en faire la demande depuis le site ou trouver un bon samaritain qui peut en générer une pour nous (une fois le compte créé, il est possible d’inviter 5 personnes). Vendredi soir dernier, un ami Facebook m’a offert gentiment une invitation pour tester le jeune réseau. Merci @cyber6_ !

L’inscription est plutôt rapide. Il suffit d’entrer son adresse de courriel, un nom d’utilisateur et un mot de passe. On se retrouve alors dans une interface qui est très simpliste. Elle l’est au point où l’on croirait à une esquisse d’un projet en cours de conception (ce qui est sûrement le cas). Voici l’interface principale :

Interface Ello

D’abord, le concept d’amis sur Ello n’est pas le même que sur Facebook, mais davantage similaire à celui de Google+ et de Twitter. On ne devient pas « ami » avec un membre de Ello, mais on le suit. Il n’y a pas de demande ni d’acceptation ou de refus d’un ami comme sur Facebook qui, soit dit en passant, permet aussi depuis un moment de s’abonner à des comptes sans devenir ami avec les personnes.

Ello propose deux listes (sans possibilité d’en créer soi-même) qui agissent comme des filtres pour classer les personnes susceptibles de nous intéresser. La première nommée « Friends » suggère d’ajouter les membres qui publient du contenu réellement pertinent. Les publications de cette liste s’affichent entièrement (tout le contenu est là), alors que dans la deuxième appelée « Noise » elles sont affichées dans une grille sous forme de cartes à la manière du réseau Pinterest.

Outre l’interface, les fonctionnalités sont aussi présentées à leur strict minimum. Un champ permet d’écrire un message auquel on peut inclure une image. Contrairement à Facebook et Google+, ajouter un lien au message ne génère aucun titre, description ou image. Une fois publié, le message n’affiche qu’un lien texte. En revanche, Ello permet de modifier une publication, là où Facebook a attendu des années avant de proposer cette fonctionnalité de base.

S’il est possible de commenter des publications et de mentionner d’autres utilisateurs de la même manière que sur Facebook, il n’y a aucun système de « like » comme sur ce dernier (même si les concepteurs travaillent, semble-t-il sur une fonction « love » pour mettre des publications en favoris). Cela paraît étrange à première vue, mais je ne déteste pas l’idée. Je trouve que les « amis » Facebook ont tendance à cliquer le fameux « J’aime » sur à peu près n’importe quoi, au point de rendre la chose bêtement farfelue et inutile.

En ce qui concerne les notifications, elles sont uniquement affichées dans le « fil d’actualités » ou envoyées par courriel (cela peut être désactivé dans les paramètres du compte) lorsqu’une personne s’abonne à votre compte, qu’elle commente une publication ou vous mentionne. Il n’y a aucune boîte de notifications comme c’est le cas sur Facebook, Google+ ou Twitter. Cette fonctionnalité est toutefois prévue dans la « To-do list » des développeurs et devrait avoir été implémentée le jour où le réseau sera ouvert à tous sans invitation.

Paramètres simplifiés pour une meilleure confidentialité

Les concepteurs de Ello l’ont affirmé et ils ont raison. Leur réseau se veut simple, sans publicité et axé sur la confidentialité. Les paramètres, très peu nombreux, permettent de rendre le compte visible seulement aux membres du réseau (comme Facebook d’ailleurs), de permettre ou non les commentaires sur les publications et la collecte anonyme de certaines informations durant la visite sur le réseau pour permettre aux développeurs de l’améliorer.

La cerise sur le gâteau de ces paramètres simplifiés : un bouton est clairement affiché pour fermer définitivement son compte si l’on désire quitter le navire. J’imagine que l’on supprime ici entièrement le compte sans laisser des milliers d’informations comme c’est le cas sur Facebook (quand on arrive à trouver la procédure pour quitter le réseau !).

Ce que je pense de ce réseau…

C’est vrai, le caractère simpliste de Ello est plutôt repoussant. Si vous êtes adepte de Facebook et êtes du genre à n’avoir eu aucun intérêt envers Google+, je doute que vous en ayez pour Ello dans sa forme actuelle. D’ailleurs, il me rappelle davantage le réseau Tumblr (utilisé principalement comme un blogue par ses utilisateurs) que Google+ ou Facebook.

L’interface est un peu trop basique à mon goût. Si le tout est clair et simplifié à son maximum, on a l’impression qu’il manque des choses. La plus importante à mon avis est une zone de notifications commune à tous les réseaux et qui est nécessaire pour connaître l’activité liée à notre compte. Si tout semble trop épuré, est-ce la faute à Facebook qui nous a habitué au contraire ?

Étant dans sa version « expérimentale », Ello n’est pas sans bogues. J’en ai rencontré plusieurs, dont celui où les publications d’une personne que l’on a changée de liste continuent à s’afficher dans l’ancienne.

Il y a aussi quelques lacunes, dont le lien permettant de se déconnecter du réseau qui se trouve seulement dans la section des réglages. Je pense aussi à l’impossibilité de retrouver dans le moteur de recherche une personne par son vrai nom, mais seulement par son pseudonyme. Cet outil de recherche permet toutefois de trouver des membres selon certains intérêts, pourvu qu’ils en parlent dans leur mini biographie (par exemple « Photography » pour des photographes).

Enfin, il est presque inutile de préciser que le réseau Ello n’est proposé pour le moment qu’en anglais.

Ello évoluera sûrement rapidement, surtout après cette croissance soudaine de sa popularité. Les développeurs affichent sur le site une liste des fonctionnalités en développement. Parmi celles-ci on retrouve l’ajout d’un centre de notifications, la possibilité de rendre entièrement privé un compte (comme c’est possible sur Twitter), l’intégration des vidéos dans les publications (Youtube, Vimeo, Instagram & Vine), la messagerie privée, de même que des applications Android et iOS.

Quelques réseaux ont déjà prétendu vouloir remplacer Facebook (je précise que Google n’a jamais prétendu cela !), sans réellement obtenir du succès. C’est toutefois la première fois que j’essaie un réseau qui ne cache pas à ce point ses intentions et qui semble gagner déjà une certaine crédibilité (enfin, si la crédibilité rime avec grand buzz médiatique !).

Il reste à voir maintenant comment les créateurs de ce réseau social arriveront à le maintenir en vie sans revenus publicitaires. L’un d’eux répond en partie à cette question dans une entrevue accordée au journal Le Monde en France que je vous invite à lire ici : http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/09/30/paul-budnitz-createur-d-ello-la-publicite-c-est-le-diable_4496554_4408996.html.

Lien vers mon profil Ello : https://ello.co/dominicdesbiens


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